AAbdoullah
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Salman Rushdie a disserté samedi devant des étudiants aixois sur sa manière d'être écrivain, mettant l'accent sur la continuité de son oeuvre malgré l'affaire de la fatwa de 1989.
"Cela a clarifié ma pensée mais cela n'a pas dévié mon travail", a expliqué l'écrivain britannique d'origine indienne, obligé de vivre dans la clandestinité après la fatwa de Khomeiny pour son livre "Les Versets sataniques" jugé blasphématoire.
En 1998, l'Iran a annoncé ne plus tenter de la faire appliquer mais l'anoblissement de Rushdie en 2007 par la reine Elizabeth II a relancé la polémique. Aucune mesure de sécurité particulière n'était visible à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) où quelque 300 étudiants, la plupart même pas nés lors de la fatwa, étaient venus pour la Fête du Livre écouter l'écrivain de passage en France pour son dernier roman "L'Enchanteresse de Florence" (Plon).
Ils l'ont applaudi, ont ri à ses traits d'humour et l'ont écouté parler de la plasticité de l'anglais ou de littérature indienne avant de faire la queue pour une dédicace accordée avec son jeune fils à ses côtés.
"Imaginez que vous ne sachiez pas ce qui s'est passé (...), vous verriez qu'il n'y a pas de rupture après 1989", a insisté Rushdie, 61 ans, dont l'oeuvre a été traduite en quarante langues. "Permettre à l'agression contre +Les Versets sataniques+ d'influencer mon écriture aurait été une défaite terrible".
Mais "cela m'a fait davantage réfléchir à la question des valeurs", a-t-il poursuivi. Il a relu les Lumières qui "savaient que leur combat n'était pas tant contre l'Etat que contre l'Eglise".
"J'avais besoin de savoir pourquoi je me battais, je suis devenu beaucoup plus impliqué dans les questions de liberté d'expression". Pour lui, il fallait publier les caricatures dont la parution en 2005 dans un journal danois a provoqué des violences dans le monde musulman début 2006: "l'irrespect, ça n'existe pas en matière de caricature politique".
Interrogé sur ses relations avec le mysticisme, il a répondu: "mon moi social n'éprouve aucun intérêt" car "j'ai grandi dans un pays infesté de gourous".
Mais l'imagination dit une autre vérité: que l'on croit en Dieu ou pas, nous avons tous le sentiment de n'être pas seulement de la chair et des os. Pour moi, cette question peut s'exprimer par l'art".
"Si je n'avais pas été écrivain, je serai probablement ivre dans un caniveau", a lancé celui qui a songé à devenir acteur mais a grandi avec les livres.
Après l'échec d'un premier roman, il réfléchit à ce qu'il veut dire et met cinq ans et demi à écrire "Les Enfants de Minuit", Booker Prize en 1981 puis Best of Booker en 1993.
Il est "encore un peu tôt" pour écrire sur le 11 septembre - "Guerre et Paix" a été écrit 60 ans après la campagne napoléonienne de Russie - mais "j'aimerais voir des écrivains ou poètes arabes réagir à cet événement".
Rushdie écrit "comme on va au bureau" et produit moins mais mieux: "j'écrivais 7 ou 8 pages par jour (...). Maintenant j'en écris une ou deux mais elles sont plus finies". Actuellement, il travaille à une nouvelle. "c'est plus court, on peut en faire plus, quand on vieillit ça devient attrayant!".
rtlinfo.be
"Cela a clarifié ma pensée mais cela n'a pas dévié mon travail", a expliqué l'écrivain britannique d'origine indienne, obligé de vivre dans la clandestinité après la fatwa de Khomeiny pour son livre "Les Versets sataniques" jugé blasphématoire.
En 1998, l'Iran a annoncé ne plus tenter de la faire appliquer mais l'anoblissement de Rushdie en 2007 par la reine Elizabeth II a relancé la polémique. Aucune mesure de sécurité particulière n'était visible à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) où quelque 300 étudiants, la plupart même pas nés lors de la fatwa, étaient venus pour la Fête du Livre écouter l'écrivain de passage en France pour son dernier roman "L'Enchanteresse de Florence" (Plon).
Ils l'ont applaudi, ont ri à ses traits d'humour et l'ont écouté parler de la plasticité de l'anglais ou de littérature indienne avant de faire la queue pour une dédicace accordée avec son jeune fils à ses côtés.
"Imaginez que vous ne sachiez pas ce qui s'est passé (...), vous verriez qu'il n'y a pas de rupture après 1989", a insisté Rushdie, 61 ans, dont l'oeuvre a été traduite en quarante langues. "Permettre à l'agression contre +Les Versets sataniques+ d'influencer mon écriture aurait été une défaite terrible".
Mais "cela m'a fait davantage réfléchir à la question des valeurs", a-t-il poursuivi. Il a relu les Lumières qui "savaient que leur combat n'était pas tant contre l'Etat que contre l'Eglise".
"J'avais besoin de savoir pourquoi je me battais, je suis devenu beaucoup plus impliqué dans les questions de liberté d'expression". Pour lui, il fallait publier les caricatures dont la parution en 2005 dans un journal danois a provoqué des violences dans le monde musulman début 2006: "l'irrespect, ça n'existe pas en matière de caricature politique".
Interrogé sur ses relations avec le mysticisme, il a répondu: "mon moi social n'éprouve aucun intérêt" car "j'ai grandi dans un pays infesté de gourous".
Mais l'imagination dit une autre vérité: que l'on croit en Dieu ou pas, nous avons tous le sentiment de n'être pas seulement de la chair et des os. Pour moi, cette question peut s'exprimer par l'art".
"Si je n'avais pas été écrivain, je serai probablement ivre dans un caniveau", a lancé celui qui a songé à devenir acteur mais a grandi avec les livres.
Après l'échec d'un premier roman, il réfléchit à ce qu'il veut dire et met cinq ans et demi à écrire "Les Enfants de Minuit", Booker Prize en 1981 puis Best of Booker en 1993.
Il est "encore un peu tôt" pour écrire sur le 11 septembre - "Guerre et Paix" a été écrit 60 ans après la campagne napoléonienne de Russie - mais "j'aimerais voir des écrivains ou poètes arabes réagir à cet événement".
Rushdie écrit "comme on va au bureau" et produit moins mais mieux: "j'écrivais 7 ou 8 pages par jour (...). Maintenant j'en écris une ou deux mais elles sont plus finies". Actuellement, il travaille à une nouvelle. "c'est plus court, on peut en faire plus, quand on vieillit ça devient attrayant!".
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