Ségolène Royal : « C’est Netanyahu qui crée l’antisémitisme »

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C’est un véritable tollé que les propos de l’ancienne ministre socialiste Ségolène Royal ont suscité ce week-end après avoir pris la parole au micro de RTL pour ce qui peut être perçu comme une minimisation de l’antisémitisme en France et une comparaison avec le sort des Palestiniens résidant dans la bande de Gaza dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas.

« Quand on parle d’antisémitisme, je pense qu’il y a surtout beaucoup de gens qui sont anti-Netanyahu. C’est Netanyahu qui crée l’antisémitisme », a-t-elle estimé dès le début de l’échange avec le journaliste Antonin André, rédacteur en chef du service politique du Journal du Dimanche, marqué à l’extrême-droite.

« Quand dans les quartiers circulent des images d’enfants massacrés à Gaza, comment voulez-vous qu’il n’y ait pas de colère ? Quand on traite ceux qui sont solidaires des victimes de Gaza de ‘terroristes’, il y a quelque chose qui ne va pas non plus », a affirmé la candidate malheureuse à la présidentielle de 2007.

Elle ajoute : « Je pense que la montée des tensions [en France] est due à ces effroyables crimes de guerre contre lesquels, finalement, il y a une inertie. Pourquoi on n’applique pas à Netanyahu le même raisonnement qu’à Poutine ? »


Bien qu’elle reconnaisse que la conduite de la guerre à Gaza par le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu « ne légitime pas » les actes antisémites en France, Ségolène Royal dit « qu’il faut faire la hiérarchie des choses ». Elle ajoute : « Il y a des incidents qui se sont produits. Il n’y a pas eu mort d’homme, il n’y a pas eu mort d’enfants, il n’y a pas eu de massacre ».

Qualifiant de « trucs de gaminerie » l’exclusion du député Jérôme Guedj d’un rassemblement contre l’islamophobie, à la suite de l’assassinat d’Aboubacar Cissé en pleine prière dans la mosquée de La Grand-Combe fin avril, aux cris de « sale sioniste » et « fils de **** », Ségolène Royal regrette que « certains dénoncent plus fortement » cet incident que « les massacres d’enfants, de populations civiles, d’interdiction d’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, d’occupation de la Cisjordanie ».

« Chaque fois qu’il y a un incident, hop, ça permet de taper sur [Jean-Luc] Mélenchon », a-t-elle ajouté. Depuis le pogrom du 7 octobre 2023, le chef du parti d’extrême-gauche La France insoumise a enchaîné les phrases polémiques et est régulièrement accusé, pas seulement par ses adversaires politiques mais aussi notamment par les associations représentatives de la communauté juive en France, au mieux de minimiser la recrudescence de l’antisémitisme en France, au pire de l’alimenter à des fins électoralistes.

À ce sujet, Royal admet que le vocabulaire utilisé par Jean-Luc Mélenchon, qui qualifiait par exemple l’antisémitisme de « résiduel » et affirmant que les patrons de presse « couperaient les cheveux pour en faire des édredons s’ils le pouvaient », lui « pose moins de problème que ce qui se passe à Gaza ».

« J’ai condamné » les invectives lancées contre Jérôme Guedj et d’autres militants socialistes à la marche du 1er mai, a-t-elle rappelé. « Mais je ne vais pas me scandaliser, grimper aux arbres, etc. Scandalisons-nous de ce qui se passe à Gaza ! »

Face aux nombreuses réactions négatives que ses propos ont suscité sur les réseaux sociaux, l’ancienne ministre a souhaité faire « un rappel à mes détracteurs » en republiant les messages qu’elle avait publiés dans le sillage du pogrom du 7 octobre, perpétré par le Hamas qui a fait plus de 1 200 victimes dans le sud d’Israël.

Rappelant qu’elle était notamment présente à la marche contre l’antisémitisme organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) deux jours après l’attaque du Hamas, Ségolène Royal a tenté de répondre à « ceux qui critiquent avec agressivité ma défense courageuse du droit humanitaire international pour les familles de Gaza en immense souffrance ».



 
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