Tout le monde ment. Sur Facebook, Instagram, auprès de nos amis, amants, voisins ou cousins, nous tordons, remanions, embellissons nos vies sociales, sexuelles, sportives, familiales, intellectuelles. La vérité est ailleurs… Sur Google. À cette petite boîte blanche accessible d’un clic, l’humanité confie ses questions les plus urgentes, les plus stupides aussi, ou parfois s’épanche, avec la sérénité de ceux qui chuchotent au confessionnal. Si bien qu’en quelques années, les recherches Google sont devenues « la plus grande base de données jamais collectée sur la psyché humaine ». C’est ce que s’attache à démontrer le data scientist Seth Stephens-Davidowitz, passé par Google et Harvard, et qui publie Everybody lies : Big Data, New Data, and What the Internet Can Tell Us About Who We Really Are (Harper Collins, mai 2017). Usbek & Rica l'a lu pour vous. Fascinant, déprimant, mais édifiant quant aux promesses immenses du big data, dont les sciences sociales commencent tout juste à se saisir. Un livre d'autant plus important qu'il remet également en question la théorie de la « bulle de filtre », qui semblait faire l'unanimité depuis le Brexit et l'élection de Trump.
Les recherches Google sont consternantes. Ses suggestions d'« autocomplete » relaient rumeurs, racisme et clichés. Mais elles sont aussi inspirantes : on y trouve ce qu'Internet recèle de plus « What The Fuck », entre ceux qui comptent sur le moteur de recherche pour leur trouver une « chanson française contenant na, na, na, na, na », un « andré rieu célib ? » ou se demandent « comment lancer une recherche sur Google » (champions). Le tumblr, puis le livre Devenir un ninja gratuitement (2013) rendaient hommage à ces fulgurances d’intelligence collective… Google peut aussi inspirer les artistes. En récupérant depuis 2006 son historique et en l’imprimant en plusieurs tomes, Albertine Meunier souhaite nous faire prendre conscience des millions d’octets engloutis quotidiennement par la plateforme alors que mis bout à bout, ils disent tant de notre intimité.
La relève de « Freakonomics »
Pour Seth Stephens-Davidowitz, nos recherches Google sont bien plus encore. Rien de moins, même, que « la plus grande base de données jamais collectée sur la psyché humaine ».
L’auteur est data scientist, ce métier que l’on peut traduire par « scientifique ou analyste de données » (mais qu’en réalité on ne traduit pas), et que les recruteurs s’arrachent. Diplômé d’Harvard en économie, il explique avoir choisi le domaine après sa lecture du célèbre Freakonomics, aujourd’hui écoulé à plus 4 millions d’exemplaires dans 35 langues. Que le livre qu’il vient de publier soit comparé au best-seller des années 2000 doit donc lui faire plaisir. Là où l’économiste Steven Levitt démontrait la force du raisonnement économique pour résoudre les questions les plus insolites, Seth Stephens-Davidowitz veut, quant à lui, prouver la richesse du big data, mine d’or encore largement sous-estimée, voire méprisée par les chercheurs en sciences sociales.
Son potentiel est pourtant immense, défend Stephens-Davidowitz, et permet de mieux cerner un éventail de sujets quasiment infini, allant du racisme à la dépression en passant par les détails les plus inavouables de nos vies sexuelles. Son intérêt pour les recherches Google commence en 2008, alors que le premier président noir de l’histoire des Etats-Unis franchit les portes de la Maison Blanche.
Les recherches Google sont consternantes. Ses suggestions d'« autocomplete » relaient rumeurs, racisme et clichés. Mais elles sont aussi inspirantes : on y trouve ce qu'Internet recèle de plus « What The Fuck », entre ceux qui comptent sur le moteur de recherche pour leur trouver une « chanson française contenant na, na, na, na, na », un « andré rieu célib ? » ou se demandent « comment lancer une recherche sur Google » (champions). Le tumblr, puis le livre Devenir un ninja gratuitement (2013) rendaient hommage à ces fulgurances d’intelligence collective… Google peut aussi inspirer les artistes. En récupérant depuis 2006 son historique et en l’imprimant en plusieurs tomes, Albertine Meunier souhaite nous faire prendre conscience des millions d’octets engloutis quotidiennement par la plateforme alors que mis bout à bout, ils disent tant de notre intimité.
La relève de « Freakonomics »
Pour Seth Stephens-Davidowitz, nos recherches Google sont bien plus encore. Rien de moins, même, que « la plus grande base de données jamais collectée sur la psyché humaine ».
L’auteur est data scientist, ce métier que l’on peut traduire par « scientifique ou analyste de données » (mais qu’en réalité on ne traduit pas), et que les recruteurs s’arrachent. Diplômé d’Harvard en économie, il explique avoir choisi le domaine après sa lecture du célèbre Freakonomics, aujourd’hui écoulé à plus 4 millions d’exemplaires dans 35 langues. Que le livre qu’il vient de publier soit comparé au best-seller des années 2000 doit donc lui faire plaisir. Là où l’économiste Steven Levitt démontrait la force du raisonnement économique pour résoudre les questions les plus insolites, Seth Stephens-Davidowitz veut, quant à lui, prouver la richesse du big data, mine d’or encore largement sous-estimée, voire méprisée par les chercheurs en sciences sociales.
Son potentiel est pourtant immense, défend Stephens-Davidowitz, et permet de mieux cerner un éventail de sujets quasiment infini, allant du racisme à la dépression en passant par les détails les plus inavouables de nos vies sexuelles. Son intérêt pour les recherches Google commence en 2008, alors que le premier président noir de l’histoire des Etats-Unis franchit les portes de la Maison Blanche.