A la Société Générale, l'austérité épargne les traders
BANQUES La Société Générale a annoncé ce mardi plus de 1 000 suppression de postes d'ici à 2015 dans le cadre d'un nouveau plan d'économies. Le précédent s'était bien garder de toucher aux bonus des traders, aujourd'hui en pleine expansion.
La crise n'épargne personne, pas même les banquiers. Ainsi la Société Générale prévoit de supprimer plus de 1 000 postes dans le monde dans les trois prochaines années. Cette nouvelle intervient alors que la banque, qui emploie environ 154 000 personnes dans le monde, dont 60 000 en France, a annoncé un peu plus tôt dans la journée un plan d'économies de 900 millions d'euros. Le premier trimestre 2013 a en effet été marqué par une chute du bénéfice net du groupe (- 50 % à 364 millions d'euros).
Interrogé sur la radio BFM Business pour savoir si la banque comptait dépasser les 1 000 suppressions de postes, Jean-François Sammarcelli, directeur général délégué a répondu : "assez largement", sans donner de chiffre exact. "Nous allons proposer un certain nombre de réductions d'emplois au siège (à Paris, ndlr), qui représentent environ 550 personnes", a-t-il seulement précisé.
Des bonus en hausse de 45,4 %
Hasard du calendrier, ce plan d'économies intervient une semaine après la publication par la Société Générale de son rapport sur les politiques et pratiques de rémunération en 2012. Or il s'avère que les 550 millions d'euros de réductions de coûts déjà réalisées l'an dernier n'ont nullement frappé les traders, les machines à cash de la banque.
Bien au contraire. Ces "personnes dont les activités professionnelles ont une incidence significative sur le profil de risque de l'entreprise", comme les appelle la Société Générale ont vu leur rémunération annuelle totale augmenter en moyenne de 28 % entre 2011 et 2012, passant de 228 884 à 292 014 . Mieux, le montant moyen de la part variable d'un trader, soit l'ensemble des bonus et primes distribués, a augmenté de 45,4 % (de 111 560 à 162 153 ) entre 2011 et 2012.
Régulation européenne et vote des actionnaires
Au final en 2012, le montant total de la part variable de l'ensemble des traders s'établissait ainsi à 467 millions d'euros contre 374 millions d'euros pour la part fixe. La Société Générale devra néanmoins revoir son avantageuse politique de rémunération. En effet, le Parlement européen a adopté le mardi 16 avril le plafonnement des bonus des banquiers, dans le cadre de nouvelles règles dites de Bâle III.
Désormais, la rémunération variable ne pourra plus excéder le montant de la rémunération fixe. Ce qui, en 2012, à la Société générale, n'était pas le cas. Cependant il sera possible de déroger à la règle, si la banque obtient l'accord de deux tiers des actionnaires. Gageons que les dirigeants de la SocGen sauront se montrer convaincants auprès des petits porteurs pour ne pas réduire la carotte de leurs traders.
http://www.metrofrance.com/info/soc...ns-de-postes-d-ici-a-2015/mmeg!240fWRJP4VUgk/
mam
BANQUES La Société Générale a annoncé ce mardi plus de 1 000 suppression de postes d'ici à 2015 dans le cadre d'un nouveau plan d'économies. Le précédent s'était bien garder de toucher aux bonus des traders, aujourd'hui en pleine expansion.
La crise n'épargne personne, pas même les banquiers. Ainsi la Société Générale prévoit de supprimer plus de 1 000 postes dans le monde dans les trois prochaines années. Cette nouvelle intervient alors que la banque, qui emploie environ 154 000 personnes dans le monde, dont 60 000 en France, a annoncé un peu plus tôt dans la journée un plan d'économies de 900 millions d'euros. Le premier trimestre 2013 a en effet été marqué par une chute du bénéfice net du groupe (- 50 % à 364 millions d'euros).
Interrogé sur la radio BFM Business pour savoir si la banque comptait dépasser les 1 000 suppressions de postes, Jean-François Sammarcelli, directeur général délégué a répondu : "assez largement", sans donner de chiffre exact. "Nous allons proposer un certain nombre de réductions d'emplois au siège (à Paris, ndlr), qui représentent environ 550 personnes", a-t-il seulement précisé.
Des bonus en hausse de 45,4 %
Hasard du calendrier, ce plan d'économies intervient une semaine après la publication par la Société Générale de son rapport sur les politiques et pratiques de rémunération en 2012. Or il s'avère que les 550 millions d'euros de réductions de coûts déjà réalisées l'an dernier n'ont nullement frappé les traders, les machines à cash de la banque.
Bien au contraire. Ces "personnes dont les activités professionnelles ont une incidence significative sur le profil de risque de l'entreprise", comme les appelle la Société Générale ont vu leur rémunération annuelle totale augmenter en moyenne de 28 % entre 2011 et 2012, passant de 228 884 à 292 014 . Mieux, le montant moyen de la part variable d'un trader, soit l'ensemble des bonus et primes distribués, a augmenté de 45,4 % (de 111 560 à 162 153 ) entre 2011 et 2012.
Régulation européenne et vote des actionnaires
Au final en 2012, le montant total de la part variable de l'ensemble des traders s'établissait ainsi à 467 millions d'euros contre 374 millions d'euros pour la part fixe. La Société Générale devra néanmoins revoir son avantageuse politique de rémunération. En effet, le Parlement européen a adopté le mardi 16 avril le plafonnement des bonus des banquiers, dans le cadre de nouvelles règles dites de Bâle III.
Désormais, la rémunération variable ne pourra plus excéder le montant de la rémunération fixe. Ce qui, en 2012, à la Société générale, n'était pas le cas. Cependant il sera possible de déroger à la règle, si la banque obtient l'accord de deux tiers des actionnaires. Gageons que les dirigeants de la SocGen sauront se montrer convaincants auprès des petits porteurs pour ne pas réduire la carotte de leurs traders.
http://www.metrofrance.com/info/soc...ns-de-postes-d-ici-a-2015/mmeg!240fWRJP4VUgk/
mam