Fassi Fihri en visite chez les « rebelles »
Rabat reconnaît officiellement le Conseil national de transition. Mais ces « liens » ne datent pas daujourdhui. Et ce nest pas un hasard si le Maroc est le premier pays à dépêcher son chef de la diplomatie.
Les enjeux.
Le Maroc officiel a, enfin, reconnu le Conseil national de transition en Libye. Lannonce en a été faite, lundi soir, par le ministre des Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri qui sest rendu, mardi, à Benghazi, le berceau de la rébellion. Une prise de position qui nest que la conséquence des nouvelles donnes sur le terrain avec lentrée des rebelles dans Tripoli. Au cours de la lecture dune déclaration, devant les caméras de 2M et Al Oula, le chef de la diplomatie marocaine a rappelé lengagement du royaume aux côté, du peuple libyen et ce, depuis le début de la révolution du 17 février.
Dès le départ, Rabat était un membre actif dans le Groupe de contact, créé en mars dernier à Paris. Depuis, linstance a enchaîné les réunions, avec toujours une présence effective du royaume : à Londres, également en mars, à Doha, en avril, à Abou Dhabi en juin et à Istanbul en juillet, réunion durant laquelle les membres du Groupe ont reconnu le Conseil national de transition « comme représentant unique et légitime du peuple libyen », a rappelé Taïeb Fassi Fihri.
Cet engagement en faveur de la rébellion lors des réunions du Groupe de contact était accompagné par le respect marocain des deux résolutions (1970 et 1973, respectivement adoptées le 26 février et le 17 mars 2011) du Conseil de sécurité portant notamment sur le gel des avoirs libyens.
Un engagement et des dérogations
Le chef de la diplomatie a rappelé que le royaume a « soumis au Comité des sanctions (du Conseil de sécurité) un rapport national portant sur toutes les mesures prises par le royaume pour la mise en uvre du régime des sanctions, notamment lembargo sur les armes, linterdiction de laccès au territoire marocain et le gel des avoirs ». Il nen demeure pas moins que cette dernière mesure a fait lobjet de dérogations à linstar de celle du 6 juin dernier, décidée par un comité de coordination interministérielle et appuyée par une note de lOffice des changes, autorisant les banques à « exécuter pour le compte des entités libyennes le transfert des montants dus à leurs achats à lextérieur et leur verser la contre-valeur en dirhams de leurs exportations».