Une relecture du nouveau cahier des charges de 2M et les informations recueillies sur la procédure suivie par le ministre de la Communication, permettent de prendre du recul par rapport aux différentes critiques qui ont déferlé la semaine dernière.
Mustapha Khalfi a en effet, et pour la première fois par rapport à ses prédécesseurs, procédé à une très large consultation, aussi bien auprès des syndicats que des responsables de la chaîne. Cette démarche a abouti au cahier des charges tant décrié, et d'où émergent trois changements fondamentaux.
Le premier concerne le renforcement de la gouvernance de la chaîne et surtout la création dune commission indépendante chargée de contrôler la production. Le deuxième est relatif à léquilibre linguistique entre arabe, amazigh et français. Le troisième porte sur le renforcement des débats et de léducation religieuse, que lon suppose essentiellement en rapport avec lIslam bien que le document ne le précise pas.
Le premier point peut avoir chagriné des responsables de 2M habitués à une très grande liberté dans leur programmation. Cela peut expliquer leur mobilisation tardive contre le nouveau cahier des charges de cette chaîne.
Pour le deuxième point, une arabisation à outrance de la deuxième chaîne serait-elle une menace pour les langues étrangères? Les amoureux de ces langues ont aujourdhui à leur disposition toutes les chaînes satellitaires, en sport, films, variétés et bien d'autres thèmes. La levée de boucliers n'était pas si nécessaire.
Le troisième point qui fâche est celui du renforcement de la religion dans la grille de programmation. Auparavant 2M se contentait dune émission religieuse par semaine. Khalfi ajoute une émission par mois en plus, et trois débats sociétaux par semaine avec un expert religieux, plus les 5 appels à la prière par jour. Mais qui aujourd'hui reste en face d'émissions quil ne veut pas voir ? Avec un clic on change dunivers... Par ailleurs, l'introduction d'émission spéciales sur les autres religions aurait pu être imaginée, si on était un tant soit peu conforme avec l'esprit de tolérance cité abondamment dans le texte.
Finalement, personne ne pourra être contre le renforcement de la gouvernance des chaînes publiques et pour le reste on peut facilement sen accommoder.
Un autre chantier bien plus important sera ouvert incessamment par le PJD, celui de l'Education nationale. Et là ce sera beaucoup plus sérieux, car ceux qui n'en auront pas les moyens ne pourront pas se sauver du secteur public.
Abdelhaq Sedrati
http://www.aufaitmaroc.com/opinion/chroniques/2012/4/22/televisions-beaucoup-de-bruit-pour-rien
Mustapha Khalfi a en effet, et pour la première fois par rapport à ses prédécesseurs, procédé à une très large consultation, aussi bien auprès des syndicats que des responsables de la chaîne. Cette démarche a abouti au cahier des charges tant décrié, et d'où émergent trois changements fondamentaux.
Le premier concerne le renforcement de la gouvernance de la chaîne et surtout la création dune commission indépendante chargée de contrôler la production. Le deuxième est relatif à léquilibre linguistique entre arabe, amazigh et français. Le troisième porte sur le renforcement des débats et de léducation religieuse, que lon suppose essentiellement en rapport avec lIslam bien que le document ne le précise pas.
Le premier point peut avoir chagriné des responsables de 2M habitués à une très grande liberté dans leur programmation. Cela peut expliquer leur mobilisation tardive contre le nouveau cahier des charges de cette chaîne.
Pour le deuxième point, une arabisation à outrance de la deuxième chaîne serait-elle une menace pour les langues étrangères? Les amoureux de ces langues ont aujourdhui à leur disposition toutes les chaînes satellitaires, en sport, films, variétés et bien d'autres thèmes. La levée de boucliers n'était pas si nécessaire.
Le troisième point qui fâche est celui du renforcement de la religion dans la grille de programmation. Auparavant 2M se contentait dune émission religieuse par semaine. Khalfi ajoute une émission par mois en plus, et trois débats sociétaux par semaine avec un expert religieux, plus les 5 appels à la prière par jour. Mais qui aujourd'hui reste en face d'émissions quil ne veut pas voir ? Avec un clic on change dunivers... Par ailleurs, l'introduction d'émission spéciales sur les autres religions aurait pu être imaginée, si on était un tant soit peu conforme avec l'esprit de tolérance cité abondamment dans le texte.
Finalement, personne ne pourra être contre le renforcement de la gouvernance des chaînes publiques et pour le reste on peut facilement sen accommoder.
Un autre chantier bien plus important sera ouvert incessamment par le PJD, celui de l'Education nationale. Et là ce sera beaucoup plus sérieux, car ceux qui n'en auront pas les moyens ne pourront pas se sauver du secteur public.
Abdelhaq Sedrati
http://www.aufaitmaroc.com/opinion/chroniques/2012/4/22/televisions-beaucoup-de-bruit-pour-rien