Les premières victimes de cette bombe à fragmentation sont faciles à identifier. D'abord, les deux journalistes, Thomas Legrand bien sûr et, dans une moindre mesure, Patrick Cohen, lequel ne tient aucun propos déontologiquement répréhensible dans les extraits publiés, mais se trouve "mouillé" par l'inconséquence de Legrand. Soupçonnabies , désormais,
ses chroniques politiques de la Matinale de France Inter, et ses enquêtes souvent très solides du plateau de C'est A Vous.
La deuxième victime, c'est l'audiovisuel public tout entier, gravement fragilisé par les deux zozos dans sa défense contre les attaques de l'extrême droite, politique et médiatique. Bravo ! Le champagne va couler à flots ce week-end chez Bolloré (et chez Rachida Dati, renvoyée devant le tribunal correctionnel pour corruption et trafic d'influence, et qui, en juin dernier,
avait menacé à l'antenne Patrick Cohen, pour cause de questions trop offensives).
D'une certaine façon, Raphaël Glucksmann lui-même ne va pas en sortir indemne. Si les choses n'étaient pas déjà assez claires, le voilà officiellement coiffé de la couronne de "candidat des médias 2027", statut qui n'a pas porté chance à Rocard en 81, à Balladur en 95, à DSK en 2011, mais davantage à Macron en 2017, il est vrai. Par ricochet, l'affaire n'a rien pour faciliter la tâche de sa compagne Léa Salamé,
aux commandes du 20 heures de France 2, dont bien des citoyens de bonne foi vont se demander si elle a été placée là pour servir la candidature de Monsieur. A Thomas Legrand, le complotisme reconnaissant.