Thomas Legrand suspendu par France Inter après la diffusion de vidéos avec deux membres du PS

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A Thomas Legrand, le complotisme reconnaissant​

chronique de Daniel Schneidermann
06 septembre 2025

Oui, L'incorrect est un journal d'extrême droite.

Oui, il faudra se demander d'où vient cet enregistrement du 7 juillet, dans un bistrot du quartier des ministères à Paris, et pourquoi il n'est publié qu'aujourd'hui.

Legrand cohen et PS au café.jpg

Oui, il faudra éclaircir le statut de cette discussion matinale entre deux journalistes éminents de l'audiovisuel public, Thomas Legrand ("France Inter") et Patrick Cohen ("France Inter" et "France 5"), et deux hauts responsables PS, Pierre Jouvet et Luc Broussy. Qui a invité qui ? Pourquoi ces deux journalistes-là ? Ces rencontres sont-elles régulières ? Etc . Reste que cette conversation est ravageuse pour les deux journalistes. D'abord évidemment cette phrase-buzz de Thomas Legrand, à propos des prochaines Municipales à Paris : ""nous on fait ce qu'il faut sur Dati, Patrick et moi"", qui a valu à Legrand, hier, sa suspension immédiate de "France Inter", après des protestations de Rachida Dati. "Mon travail est de combattre les mensonges de Madame Dati et son attitude face à la presse. Je ne la combats pas politiquement" s'est défendu Legrand, interrogé par l'AFP.
 

A Thomas Legrand, le complotisme reconnaissant​

chronique de Daniel Schneidermann
06 septembre 2025

Mais ce n'est à mon sens pas la pire citation. Plus grave est l'étalage cynique de la stratégie de Legrand pour placer Raphaël Glucksmann au centre d'une candidature de la gauche non mélenchonniste pour la présidentielle de 2027 : "Le champ, c’est de Ruffin à Canfin, pas de Ruffin à Glucksmann (...) Si tu pars de Glucksmann à Ruffin, Glucksmann est en bordure ! L’intérêt de Canfin, c’est d’élargir la bordure pour que Glucksmann soit plus au milieu !" Sans parler de sa fanfaronnade sur l'instrumentalisation, à cette fin, de "France Inter, "pour aider les électeurs indécis à faire le bon choix au second tour : " Le marais centre-droit centre-gauche, on ne les entend pas beaucoup, mais ils écoutent France Inter. Et ils écoutent en masse." Que la radio publique tente de propulser Glucksmann paraît aux quatre présents si évident qu'aucun ne le relève.

Une telle rencontre n'est pas, en elle-même, choquante. Oui, des journalistes rencontrent régulièrement des politiques, dans un cadre informel, pour en recueillir des informations. Oui, ils ont le parfaitement droit d'en être sympathisants, et de traiter favorablement leur programme ou leurs activités. De même, si des rédactions considèrent que l'extrême droite est un danger pour la démocratie, et qu'il est urgent d'enquêter sur ses malversations, de déconstruire sa propagande et ses mensonges : rien à dire, au contraire. Mais non, le rôle de journalistes, a fortiori des médias de service public, ne consiste pas à souffler à des politiques de savantes stratégies électorales, ni à les assurer de la complicité de leur média. En toute logique. le temps de parole de Legrand sur les plateaux, s'il y est réinvité, devrait être décompté par l'ARCOM à Place publique, le mouvement de Glucksmann.
 
Les premières victimes de cette bombe à fragmentation sont faciles à identifier. D'abord, les deux journalistes, Thomas Legrand bien sûr et, dans une moindre mesure, Patrick Cohen, lequel ne tient aucun propos déontologiquement répréhensible dans les extraits publiés, mais se trouve "mouillé" par l'inconséquence de Legrand. Soupçonnabies , désormais, ses chroniques politiques de la Matinale de France Inter, et ses enquêtes souvent très solides du plateau de C'est A Vous.

La deuxième victime, c'est l'audiovisuel public tout entier, gravement fragilisé par les deux zozos dans sa défense contre les attaques de l'extrême droite, politique et médiatique. Bravo ! Le champagne va couler à flots ce week-end chez Bolloré (et chez Rachida Dati, renvoyée devant le tribunal correctionnel pour corruption et trafic d'influence, et qui, en juin dernier, avait menacé à l'antenne Patrick Cohen, pour cause de questions trop offensives).

D'une certaine façon, Raphaël Glucksmann lui-même ne va pas en sortir indemne. Si les choses n'étaient pas déjà assez claires, le voilà officiellement coiffé de la couronne de "candidat des médias 2027", statut qui n'a pas porté chance à Rocard en 81, à Balladur en 95, à DSK en 2011, mais davantage à Macron en 2017, il est vrai. Par ricochet, l'affaire n'a rien pour faciliter la tâche de sa compagne Léa Salamé, aux commandes du 20 heures de France 2, dont bien des citoyens de bonne foi vont se demander si elle a été placée là pour servir la candidature de Monsieur. A Thomas Legrand, le complotisme reconnaissant.
 
Attention à Raphaël Glucksmann ex mari d une ministre géorgienne puis ministre ukrainienne actrice majeure des révolutions made in Cia dans ces deux pays. Désormais maqué a Léa Salamé star des media il est poussé par la communauté juive au poste de premier ministre.
Donc cela veut dire que : je flingue d’abord et je dialogue après. Voilà, ça c’est 100% démocratique !.
 
Attention à Raphaël Glucksmann ex mari d une ministre géorgienne puis ministre ukrainienne actrice majeure des révolutions made in Cia dans ces deux pays. Désormais maqué a Léa Salamé star des media il est poussé par la communauté juive au poste de premier ministre.
Donc cela veut dire que : je flingue d’abord et je dialogue après. Voilà, ça c’est 100% démocratique !.

Glucksmann : un autre Macron est possible !

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Glucksmann : un autre Macron est possible !

Regarde la pièce jointe 416905
Macron n’avait exercé aucun mandat électif nulle part avant de devenir ministre sous Hollande, pour autant que je sache.
Ensuite, on lui a créé un mouvement ad hoc au lieu de le présenter à la présidentielle sous l’étiquette PS.

Quand au PS, quand on voit Raphaël Glucksmann sur l’affiche il y a effectivement plus que des doutes.
 
ils se sont grillés... après c'est vrai que c'était une conversation privée, ça soulève quelques questions éthiques.

La meute vous vous souvenez?


Les bons petits télégraphistes …
Bref , Savoureux de revisionner les échanges sur ( ou avec glucksman ) le lendemain des révélations sur les journalistes du service public concernant leur stratégie pour faire monter promotion médiatique de R.Glucksmann

Par contre grand silence sur le départ de presque la moitié des fondateurs de Place publique dénonçant un fonctionnement "pyramidal", une "organisation dont le seul objectif est de mettre en valeur un homme"

Farid Benlagha, l'un des fondateurs, est par exemple parti en accusant un "groupuscule" formé autour de Raphaël Glucksmann et ses proches d'avoir pris seul toutes les décisions. "Une forme de putsch" disait-il

D'un mouvement polyphonique, on est passés à un fan-club de Raphaël Glucksmann", pour qui "les pouvoirs ont été concentrés entre ses mains". On n'en entend curieusement jamais parler.

Sophie Rigard, ex cadre de Place publique: "on a vu débarquer tout un tas d’énarques et de gens qui voulaient se placer, être élus. […] parce qu’il fallait aller vite et qu’on n’était pas structurés, c’est eux qui ont pris les clés du camion."

« Il n’y a pas de consultations en interne: la position de Place publique c’est celle de Glucksmann"

Quand Anaïta David, coréférente jeunes de Place publique, a claqué la porte en décembre 2024, ça n'a pas tourné en boucle, c'est le moins qu'on puisse dire
Sur le départ d'Anaïta David "saoulée" par le fonctionnement interne et la concentration des décisions entre les mains de Glucksmann, on ne trouve dans la presse que 3 papiers: celui de Sylvain Chazot dans Libé, l'Indépendant qui se contente de reprendre Libé et … Frontières.
Blast a fait le travail, mais il est resté confidentiel.
Il aurait pourtant dû faire du bruit: "des militants dénoncent l’absence de débats au sein des instances du parti. Le conseil éthique est mis en cause pour son opacité et des procès staliniens."
Claire Nouvian parle de "petits arrivistes médiocres et infréquentables". "Il n'y a pas de place pour une voix dissonante", déplore un militant "dégoûté". "Il y a déjà eu des purges et des exclusions parce que l'on osait exprimer publiquement son désaccord", déclare un référent
Un texte interne évoque des pratiques "anti-démocratiques" "Pour les élections législatives, il n'y a eu aucun débat, aucune information sur les discussions avec le PS qui ont abouti à un accord électoral"; les membres ont appris les noms des candidat-es par la presse.
Un militant dit à propos des dirigeants: "Ils vont chercher du mal à ceux qui osent parler". En février, la boucle Telegram où circulaient des échanges d'informations et de points de vue a été fermée. On s'étonne (non) que tout ça n'ait pas dépassé le périmètre de Blast.
Bref , colère (désabusée parce qu'on connaît ce courant et ses équivalents depuis des décennies) que Raphaël Glucksmann puisse s'autodésigner comme la "gauche démocrate" sans ciller.
 
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