Un cheminot de 24 ans a été condamné, samedi 22 septembre, à cinq mois de prison, dont deux avec sursis, pour participation à un attroupement armé et port d'arme lors de la manifestation du 15 septembre à proximité de l'ambassade américaine à Paris.
Le prévenu, jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Paris, n'a en revanche pas été placé en détention à l'issue de l'audience contrairement à ce qu'avait demandé le procureur : la représentante du ministère public avait requis une peine de six mois de prison, dont trois avec sursis.
MATRAQUE TÉLESCOPIQUE
Dans son réquisitoire, le procureur Ariane Amson a jugé "troublant" que le jeune cheminot à la SNCF, qui n'était jamais allé auparavant à une manifestation comparable, ait pris avec lui une matraque télescopique. Celle-ci avait été retrouvée dans un buisson du jardin des Tuileries, après le signalement d'un touriste venu de province pour se rendre aux journées du Patrimoine.
Le prévenu a quant à lui expliqué qu'il avait pris cette matraque "par prévention" car il craignait que des extrémistes juifs se rendent à cette manifestation pour y perpétrer des violences. Il a par ailleurs expliqué qu'il était opposé aux manifestations, car elles ne correspondent pas aux préconisations des "savants", qui recommandent plutôt une "fatwa".
Son avocate, Me Raja Izem, a souligné qu'il n'était pas prouvé qu'il portait sur lui cette matraque au moment de la manifestation illégale. La peine peut encore faire l'objet d'un aménagement : il reviendra à un juge d'application des peines (JAP) de Bobigny d'en décider.
UNE ENQUÊTE DU PARQUET DE PARIS
A la suite de cette manifestation en réaction à un film islamophobe, qui n'avait pas fait l'objet d'une demande en préfecture, le parquet de Paris avait ouvert une enquête visant à en identifier les organisateurs.