Trouble du déficit d’attention/hyperactivité

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
premières recommandations françaises

Les professionnels de santé sont souvent démunis pour identifier le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Et pour cause : ils n’ont, dans la majorité des cas, jamais été informés au cours de leurs études de cette entité - identifiée comme telle depuis seulement une vingtaine d’années - et son diagnostic est particulièrement complexe à poser. C’est donc pour donner des repères aux médecins de premier recours (médecin généraliste, pédiatre) et les aider à répondre à la souffrance des enfants et des familles que la Haute Autorité de Santé (HAS) publie les premières recommandations sur le TDAH [1]. C’est aussi, a indiqué le Dr Jean Chambry, pédospychiatre et président du groupe de travail, « une façon d’affirmer l’existence de ce syndrome » qui continue à faire l’objet de débats et de controverses quant à sa réalité et à sa prise en charge. Ces recommandations sont donc une reconnaissance officielle de ce syndrome en France.
Le déficit attentionnel prime


Il faut oublier l’enfant hyperactif au profit du déficit attentionnel qui est le symptôme-clé, auquel peuvent venir s’ajouter l’hyperactivité et l’impulsivité -- Dr Jean Chambry

Première difficulté à laquelle les médecins doivent faire face : définir le périmètre diagnostic de ce trouble. « Ce qui suppose de casser les clichés et les raccourcis faciles. Tout enfant agité ou dans la lune n’a pas un TDAH » a affirmé le Dr Cédric Grouchka, membre du Collège de la HAS, en préambule de la conférence de presse. Il est vrai que le TDAH est souvent réduit au seul facteur « hyperactivité », alors qu’ « il faut oublier l’enfant hyperactif au profit du déficit attentionnel qui est le symptôme-clé, auquel peuvent venir s’ajouter l’hyperactivité et l’impulsivité » a expliqué le Dr Chambry. Ce sont en effet les trois symptômes qui définissent le trouble. Mais prudence, ces signes peuvent constituer des traits de caractère habituels ou des signes réactionnels à un contexte particulier, une période de transition et il ne s’agit évidemment pas « d’étiqueter TDAH un enfant qui serait juste un peu en dehors de la norme » confirme le Dr Dominique Girardon, médecin généraliste et co-présidente du groupe de travail.

Critères diagnostiques : handicap social et persistance d’au moins 6 mois

Pour diagnostiquer le TDAH, il faut donc que ces symptômes, de par leur sévérité et leur intensité, constituent un handicap pour l’enfant – dans le champ de son apprentissage scolaire, de ses relations sociales, de sa vie quotidienne – et persistent dans le temps pendant au moins 6 moins.


Un syndrome toujours controversé en France

Les recommandations de la HAS paraissent dans un contexte, encore très controversé, sur le TDAH. Le psychiatre et psychanalyste Patrick Landman sort dans le même temps un livre intitulé "Tous hyperactifs ?" dans lequel il nie l’existence de ce trouble.

« Ceux qui prétendent que c'est une maladie neurodéveloppementale prennent leurs hypothèses pour une réalité » affirme-t-il dans une interview au Figaro [2]. Pour lui, le TDAH relèverait du « disease mongering », à savoir une maladie créée par les laboratoires pharmaceutiques pour mieux vendre leur molécule, ce qu’il nomme, lui, dans cet article, le « psycho-marketing ».

Ces arguments ont trouvé un certain écho en France et ont contribué à brouiller le message auprès des familles et des médecins. Il y aurait néanmoins un consensus de plus en plus partagé dans la communauté médicale pour reconnaître les bases scientifiques de ce trouble lié à un retard de maturation de certaines zones du cerveau, a précisé le Dr Chambry. Si les causes exactes restent inconnues, des études évoquent cependant « le rôle de facteurs environnementaux pendant ou après la grossesse (tabagisme, prématurité...), certains modes de vie, le rythme veille/sommeil, ainsi que facteurs génétiques complexes » a-t-il ajouté.

Poser un nom sur ce trouble est un soulagement


Il ne s’agit évidemment pas d’étiqueter TDAH un enfant qui serait juste un peu en dehors de la norme -- Dr Dominique Girardon

En l’absence de signes neurologiques ou physiques propres au trouble, ou même de tests, diagnostiquer un TDAH n’a rien d’évident.

« En première ligne pour évaluer le retentissement scolaire, familial, social du comportement de l’enfant, ainsi que l’épuisement des familles, le médecin de premier recours est l’interlocuteur de confiance pour la famille » considère le Dr Girardon. Après plusieurs consultations, avec la famille et également avec l’enfant seul – ce médecin pourra décider d’orienter l’enfant vers un médecin spécialiste du TDAH : psychiatre, pédopsychiatre, neuropsychiatre, neurologue,.. afin d’éviter les sur-diagnostics ou de passer à côté d’un TDAH. Ce dernier sera à même de confirmer ou non le pré-diagnostic établi par le médecin de premier recours.

Une première étape importante car « pour la famille et l’enfant - souvent stigmatisés - poser un nom sur ce trouble et apprendre qu’une prise en charge est possible est un premier soulagement » affirme le Dr Girardon. Et ce, d’autant que le délai avant diagnostic peut-être long : 2 ½ ans, selon une enquête réalisée en 2011 par l’association HyperSupers-TDAH France.

La deuxième étape, une fois le diagnostic posé, est une prise en charge globale et adaptée de l’enfant, tenant compte d’éventuelles comorbidités. Il n’est malheureusement pas rare qu’à ce stade, face à l’incompréhension des proches, celui-ci ait perdu confiance en lui et ait le sentiment d’être le « vilain petit canard », témoigne le Dr Chambry.

Ritaline® : ne pas en avoir peur

Vient ensuite l’élaboration d’une stratégie de prise en charge, qui, en première intention sera non médicamenteuse, et à définir au cas par cas en fonction des symptômes de l’enfant et de leur sévérité.

« Psychomotricité, relaxation, ateliers de socialisation, psychothérapies, techniques corporelles, approche psychanalytique….il ne faut s’interdire aucun moyen qui permette de soulager l’enfant » considère le Dr Chambry.

Quand cela ne suffit pas, c’est-à-dire chez 10% des enfants diagnostiqués TDAH, le méthylphénidate (Ritaline®, Concerta® et Quasym®) est actuellement le seul traitement disponible.
« La molécule n’est pas destinée à tous les enfants/adolescents mais il ne faut pas en avoir peur » indique le Dr Grouchka. Soumis à des règles de prescription strictes –prescription initiale hospitalière, ordonnance sécurisée pour une durée maximale de 28 jours, etc -, le méthylphénidate est (chez certains enfants) efficace sur l’ensemble des symptômes.

Si ces recommandations ne vont pas, à elles seules, résoudre la prise en charge - encore chaotique, à en croire les témoignages de parents concernés -, de ce trouble, elles ont le mérite d’exister et de sensibiliser à la souffrance des enfants/adolescents et de leur famille.
Un objectif que Christine Gétin, présidente de l’association Hyper Supers TDAH France a résumé par cette phrase : « j’ai l’espoir qu’elles facilitent le parcours de soin, qu’elle le rende lisible et efficace ».
http://www.medscape.fr/voirarticle/3601294?nlid=76763_2864

mam
 
premières recommandations françaises

Les professionnels de santé sont souvent démunis pour identifier le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Et pour cause : ils n’ont, dans la majorité des cas, jamais été informés au cours de leurs études de cette entité - identifiée comme telle depuis seulement une vingtaine d’années - et son diagnostic est particulièrement complexe à poser. C’est donc pour donner des repères aux médecins de premier recours (médecin généraliste, pédiatre) et les aider à répondre à la souffrance des enfants et des familles que la Haute Autorité de Santé (HAS) publie les premières recommandations sur le TDAH [1]. C’est aussi, a indiqué le Dr Jean Chambry, pédospychiatre et président du groupe de travail, « une façon d’affirmer l’existence de ce syndrome » qui continue à faire l’objet de débats et de controverses quant à sa réalité et à sa prise en charge. Ces recommandations sont donc une reconnaissance officielle de ce syndrome en France.
Le déficit attentionnel prime


Il faut oublier l’enfant hyperactif au profit du déficit attentionnel qui est le symptôme-clé, auquel peuvent venir s’ajouter l’hyperactivité et l’impulsivité -- Dr Jean Chambry

Première difficulté à laquelle les médecins doivent faire face : définir le périmètre diagnostic de ce trouble. « Ce qui suppose de casser les clichés et les raccourcis faciles. Tout enfant agité ou dans la lune n’a pas un TDAH » a affirmé le Dr Cédric Grouchka, membre du Collège de la HAS, en préambule de la conférence de presse. Il est vrai que le TDAH est souvent réduit au seul facteur « hyperactivité », alors qu’ « il faut oublier l’enfant hyperactif au profit du déficit attentionnel qui est le symptôme-clé, auquel peuvent venir s’ajouter l’hyperactivité et l’impulsivité » a expliqué le Dr Chambry. Ce sont en effet les trois symptômes qui définissent le trouble. Mais prudence, ces signes peuvent constituer des traits de caractère habituels ou des signes réactionnels à un contexte particulier, une période de transition et il ne s’agit évidemment pas « d’étiqueter TDAH un enfant qui serait juste un peu en dehors de la norme » confirme le Dr Dominique Girardon, médecin généraliste et co-présidente du groupe de travail.

Critères diagnostiques : handicap social et persistance d’au moins 6 mois

Pour diagnostiquer le TDAH, il faut donc que ces symptômes, de par leur sévérité et leur intensité, constituent un handicap pour l’enfant – dans le champ de son apprentissage scolaire, de ses relations sociales, de sa vie quotidienne – et persistent dans le temps pendant au moins 6 moins.


Un syndrome toujours controversé en France

Les recommandations de la HAS paraissent dans un contexte, encore très controversé, sur le TDAH. Le psychiatre et psychanalyste Patrick Landman sort dans le même temps un livre intitulé "Tous hyperactifs ?" dans lequel il nie l’existence de ce trouble.

« Ceux qui prétendent que c'est une maladie neurodéveloppementale prennent leurs hypothèses pour une réalité » affirme-t-il dans une interview au Figaro [2]. Pour lui, le TDAH relèverait du « disease mongering », à savoir une maladie créée par les laboratoires pharmaceutiques pour mieux vendre leur molécule, ce qu’il nomme, lui, dans cet article, le « psycho-marketing ».

Ces arguments ont trouvé un certain écho en France et ont contribué à brouiller le message auprès des familles et des médecins. Il y aurait néanmoins un consensus de plus en plus partagé dans la communauté médicale pour reconnaître les bases scientifiques de ce trouble lié à un retard de maturation de certaines zones du cerveau, a précisé le Dr Chambry. Si les causes exactes restent inconnues, des études évoquent cependant « le rôle de facteurs environnementaux pendant ou après la grossesse (tabagisme, prématurité...), certains modes de vie, le rythme veille/sommeil, ainsi que facteurs génétiques complexes » a-t-il ajouté.

Poser un nom sur ce trouble est un soulagement


Il ne s’agit évidemment pas d’étiqueter TDAH un enfant qui serait juste un peu en dehors de la norme -- Dr Dominique Girardon

En l’absence de signes neurologiques ou physiques propres au trouble, ou même de tests, diagnostiquer un TDAH n’a rien d’évident.

« En première ligne pour évaluer le retentissement scolaire, familial, social du comportement de l’enfant, ainsi que l’épuisement des familles, le médecin de premier recours est l’interlocuteur de confiance pour la famille » considère le Dr Girardon. Après plusieurs consultations, avec la famille et également avec l’enfant seul – ce médecin pourra décider d’orienter l’enfant vers un médecin spécialiste du TDAH : psychiatre, pédopsychiatre, neuropsychiatre, neurologue,.. afin d’éviter les sur-diagnostics ou de passer à côté d’un TDAH. Ce dernier sera à même de confirmer ou non le pré-diagnostic établi par le médecin de premier recours.

Une première étape importante car « pour la famille et l’enfant - souvent stigmatisés - poser un nom sur ce trouble et apprendre qu’une prise en charge est possible est un premier soulagement » affirme le Dr Girardon. Et ce, d’autant que le délai avant diagnostic peut-être long : 2 ½ ans, selon une enquête réalisée en 2011 par l’association HyperSupers-TDAH France.

La deuxième étape, une fois le diagnostic posé, est une prise en charge globale et adaptée de l’enfant, tenant compte d’éventuelles comorbidités. Il n’est malheureusement pas rare qu’à ce stade, face à l’incompréhension des proches, celui-ci ait perdu confiance en lui et ait le sentiment d’être le « vilain petit canard », témoigne le Dr Chambry.

Ritaline® : ne pas en avoir peur

Vient ensuite l’élaboration d’une stratégie de prise en charge, qui, en première intention sera non médicamenteuse, et à définir au cas par cas en fonction des symptômes de l’enfant et de leur sévérité.

« Psychomotricité, relaxation, ateliers de socialisation, psychothérapies, techniques corporelles, approche psychanalytique….il ne faut s’interdire aucun moyen qui permette de soulager l’enfant » considère le Dr Chambry.

Quand cela ne suffit pas, c’est-à-dire chez 10% des enfants diagnostiqués TDAH, le méthylphénidate (Ritaline®, Concerta® et Quasym®) est actuellement le seul traitement disponible.
« La molécule n’est pas destinée à tous les enfants/adolescents mais il ne faut pas en avoir peur » indique le Dr Grouchka. Soumis à des règles de prescription strictes –prescription initiale hospitalière, ordonnance sécurisée pour une durée maximale de 28 jours, etc -, le méthylphénidate est (chez certains enfants) efficace sur l’ensemble des symptômes.

Si ces recommandations ne vont pas, à elles seules, résoudre la prise en charge - encore chaotique, à en croire les témoignages de parents concernés -, de ce trouble, elles ont le mérite d’exister et de sensibiliser à la souffrance des enfants/adolescents et de leur famille.
Un objectif que Christine Gétin, présidente de l’association Hyper Supers TDAH France a résumé par cette phrase : « j’ai l’espoir qu’elles facilitent le parcours de soin, qu’elle le rende lisible et efficace ».
http://www.medscape.fr/voirarticle/3601294?nlid=76763_2864

mam

Souvent, les parents passent complètement à côté, les enfants ne sont pas diagnostiqués, de ce fait y'a pas de prise en charge. Ce qui conduit à des csq catastrophiques, car fort potentiel totalement gâché, et une fois adulte dur de revenir en arrière .
 
Haut