TRUMP ET NETANYAHU : LE GRAND AMOUR EN BERNE

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Assis à ses côtés, face aux caméras et dans le crépitement flashs d’appareils photos, Benjamin Netanyahou a non seulement échoué à obtenir une baisse des droits de douane pour Israël, mais il a subi une série de claques diplomatiques particulièrement humiliantes.

Sur les Houthis du Yémen, tout d’abord, puisque les Etats-Unis venaient de signer un accord de cessez-le-feu sans en avertir Israël et sans prendre en compte la menace pesant sur l’état juif. Les rebelles Houthis ont d’ailleurs lancé depuis plusieurs missiles balistiques contre Israël, dont un est tombé aux abords des pistes de l’aéroport Ben Gourion.

Sur le Hamas ensuite, puisque l’administration américaine cherchait déjà à contourner Israël pour négocier directement avec le Hamas sans passer par le Qatar ou l’Egypte.

Trump devait ainsi obtenir quelques semaines plus tard la libération d’Edan Alexander, dernier otage israélo-américain encore vivant à Gaza.

Sur l’Iran, ensuite, Trump a totalement pris de court Netanyahou en annonçant devant les caméras que les Américains étaient en train de négocier un accord nucléaire directement avec le régime des mollahs. On sait aujourd’hui que les exigences américaines ont été rabaissées, la Maison Blanche étant pressée de parvenir au moins à un accord intermédiaire, même si l’option militaire reste sur la table.

Enfin Trump n’a pas tari d’éloges sur Erdoğan, la bête noire de Netanyahou, dont il parle comme d’un « ami », un « gars très intelligent et très dur », tout en insistant sur le fait que « la Turquie va tenir les clés de la situation en Syrie ».

Un cauchemar pour Israël qui ne s’est pas débarrassé de la menace du Hezbollah pour le voir remplacé par le grand rival turc. C’est pourtant Tsahal qui, avec l’opération bippers au Liban, a permis de faire tomber le domino du Hezbollah, lequel a entrainé la chute d’Assad à Damas. Une refondation de la région dont les Israéliens espéraient recueillir les fruits. Mais depuis Trump a flatté le nouveau chef de Damas Ahmed el-Charaa malgré son passé de djihadiste et levé les sanctions économiques contre la Syrie.

Tous ces revers, Netanyahou a dû les encaisser sans broncher, pris au piège de Trump dans ce bureau ovale où il avait peu avant humilié publiquement Zelensky.
Faut-il y voir un changement stratégique profond ou de simples décisions erratiques venant d’un dirigeant brutal et imprévisible ?

On se souvient qu’au moment de recevoir Netanyahou à l’aube de son second mandat, en février, Trump l’avait sidéré en dévoilant son plan fantasque visant à transformer Gaza en « côte d’Azur du Moyen-Orient ». Un plan qui a choqué le monde entier et dont il n’avait pas même averti son « meilleur allié ».

America First​

Revenu aux affaires, Trump n’a qu’une obsession : se délester des dossiers épineux comme la guerre en Ukraine ou la crise avec l’Iran, au risque de promouvoir des accords boiteux, pour se consacrer à sa rivalité économique avec la Chine. Le choix de son premier voyage à l’étranger en mai est éclairant : les puissantes et richissimes monarchies du Golfe avec lesquelles il a pu engager la diplomatie transactionnelle dont il a toujours rêvé. Les contrats signés avec Riyad (pour près de 600 milliards d’euros), Doha (240 milliards) et Abu Dhabi (200 milliards) le consacrent comme le président businessman de « l’art du deal ».

C’est peu dire que cette visite a encore marginalisé la position d’Israël. D’autant plus que Trump a refusé de s’arrêter à Jérusalem malgré les demandes pressantes du cabinet Netanyahou. La visite du vice-président américain prévue la semaine suivante en Israël devait faire oublier cette déception, mais celui-ci a annulé sa venue au tout dernier moment, officiellement pour des raisons logistiques. En réalité J.D. Vance ne voulait pas cautionner la nouvelle offensive israélienne à Gaza.

Netanyahou, fragilisé​

Non seulement Trump n’aime pas les guerres qui se prolongent inutilement, au détriment du business, mais ils n’aiment pas les perdants. Son estime ne va qu’à des hommes autoritaires comme les monarques du Golfe ou Erdoğan. Or avec la guerre à Gaza qui s’embourbe depuis des mois et une nouvelle offensive décidée sans autre stratégie que d’assurer la survie politique de Netanyahou, le Premier ministre israélien fait à ses yeux figure de looser.

Son obstination à refuser un cessez-le-feu global qui permettrait la libération de tous les otages, mais dont on sait qu’il précéderait sa chute politique, en fait un encombrant partenaire.

D’où la décision de Trump de traiter directement avec le Hamas. Au grand dam d’Israël. « Je comprends la consternation et l’inquiétude », avait admis sur CNN l’envoyé américain pour les otages Adam Boehler, « en même temps nous sommes les Etats-Unis. Nous ne sommes pas un agent d’Israël. »

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Peut-on défier le pouvoir du lobby sioniste ?

Assurément ; voici ce qu’il est possible de faire
et doit être fait , pour l’action.

1 – Exercer des pressions sur le lobby pro-israélien afin de le contraindre à se déclarer [à l’Etat] en tant qu’agent d’une puissance étrangère. Il y a abondance de preuves, basées sur des documents publics, des observations, des témoignages, des interviews, qui démontrent que les dirigeants du lobby prennent leurs ordres du gouvernement israélien, servent de courroies de transmissions de la politique israélienne aux USA et en France

2 – Organiser une campagne de retrait d’investissements placés dans des entreprises américaines et française fournissant au régime israélien des armes de destruction massive, ou encore des équipements de travaux publics utilisés afin d’étendre la colonisation israélienne de la Palestine. Le boycott doit inclure le ciblage des industries militaires, qui contribuent à des « boîtes à idées » contrôlées par le lobby.

3 – Créer une banque de données avec les noms et coordonnées de tous les personnages politiques clés qui font passer depuis fort longtemps Israël avant tout autre préoccupation et qui collaborent de longue date avec le lobby pro-israélien.

4 – Soutenir le boycott à l’échelle mondiale des échanges d’étudiants et des échanges universitaires avec des homologues israéliens et des institutions soutenant la colonisation et la répression contre les Palestiniens, et a fortiori y participant. En particulier, les psychologues et les psychiatres doivent faire pression sur leur association respective afin d’exclure tous leurs homologues israéliens impliqués dans des interrogatoires [habituellement accompagnés de torture] de prisonniers politiques.

5 – Faire passer des lois qui interdisent aux individus détenteurs de la double nationalité américano-israélienne et franco- sionistes en particulier les individus liés aux réseaux de renseignement militaire, d’accéder à des postes sensibles dans le gouvernement ou dans le contrôle des processus de nominations des partis politiques, comme c’est aujourd’hui le cas .

6 – Organiser l’élimination des privilèges fiscaux d’Israël en matière d’exemptions d’impôts, de commerce, de technologie et de citoyenneté, qui pèsent sur le contribuable américain et français .
 
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