En quelques semaines, des millions dÉgyptiens ont signé la pétition "Rébellion" appelant à la tenue dune élection présidentielle anticipée. Ils devraient être nombreux, le 30 juin, à manifester contre Mohamed Morsi, élu il y a un an.
Ils sont une trentaine, alignés au bord de la route à Kobri El-Kobba, quartier du nord-est du Caire. Des jeunes, des femmes et des hommes, qui brandissent une affiche barrée du slogan "Tamarod" ("Rébellion"). Des automobilistes jouent du klaxon pour manifester leur soutien. Walaa, une jeune femme voilée et vêtue de noir, célibataire et chômeuse, tient fermement sa pancarte. Il y a un an, elle a voté pour Mohamed Morsi.
"Depuis, rien na changé, constate-t-elle. La situation est même pire, sur le plan intérieur comme au niveau de nos relations extérieures. Les Frères musulmans écoutent les gens quand ils ont besoin de leurs voix puis ils les laissent tomber. Ils ont divisé les Égyptiens."
Une campagne populaire et décentralisée
Déçue par le pouvoir, Walaa sest retrouvée dans les mots dordre de Tamarod. La campagne, lancée début mai par quelques jeunes, indépendants ou membres de Kefaya, lun des plus anciens mouvements dopposition, repose dabord sur une pétition. En la signant, les Égyptiens retirent leur confiance à Mohamed Morsi et appellent à la tenue dune élection présidentielle anticipée.
Le mouvement sest rapidement propagé à travers le pays. La pétition, disponible sur Internet, est imprimée et photocopiée par des bénévoles, qui sinstallent aux carrefours, sur les marchés ou dans les couloirs du métro pour la faire signer. Plusieurs partis de lopposition ont aussi ouvert leurs locaux et mobilisé leurs membres. Des comités dorganisation se sont constitués dIsmaïlia à Kafr Zayat, et sur leur page Facebook, les militants postent des photos de signataires à Assouan ou Charm El-Cheikh.
Les organisateurs affirment avoir déjà récolté près de 15 millions de signatures. Soit plus que les 13 millions de voix avec lesquelles Mohamed Morsi a été élu en juin 2012. À Kobri El-Kobba, Fahed Hosni, 22 ans, remplit lui aussi le formulaire de Tamarod : nom, prénom, numéro de carte didentité, gouvernorat. "Mohamed Morsi nest pas la bonne personne pour diriger le pays, assure-t-il. Il na réalisé aucune des demandes de la révolution."
"Il ny a pas de travail, pas de sécurité, pas dÉtat"
"Nimporte qui pourrait faire mieux que Morsi, renchérit Haifat Anouar Habib en signant la pétition sur le capot dune voiture. Les Frères musulmans ne cherchent pas à faire ce qui est le mieux pour lÉgypte mais à mettre en place leur projet islamique."
Comme beaucoup dÉgyptiens, le quotidien dHaifat Anouar Habib est chaque jour un peu plus difficile. Toujours suspendue à lobtention dun prêt de 3,7 milliards deuros du Fonds monétaire international (FMI), léconomie du pays est exsangue. Réserves de devises étrangères en chute libre, coupures de courant, hausse des prix des denrées alimentaires de 10 % en un an, augmentation du chômage...
"Les conditions de travail dans le secteur privé sont catastrophiques, explique Haifat Anouar Habib. Mais je ne trouve pas demploi dans le public. Jai deux enfants et là, je nai que 4 guinées [environ 50 centimes deuros, ndlr] en poche. Il ny a pas de travail, pas de sécurité, pas dÉtat."
Ils sont une trentaine, alignés au bord de la route à Kobri El-Kobba, quartier du nord-est du Caire. Des jeunes, des femmes et des hommes, qui brandissent une affiche barrée du slogan "Tamarod" ("Rébellion"). Des automobilistes jouent du klaxon pour manifester leur soutien. Walaa, une jeune femme voilée et vêtue de noir, célibataire et chômeuse, tient fermement sa pancarte. Il y a un an, elle a voté pour Mohamed Morsi.
"Depuis, rien na changé, constate-t-elle. La situation est même pire, sur le plan intérieur comme au niveau de nos relations extérieures. Les Frères musulmans écoutent les gens quand ils ont besoin de leurs voix puis ils les laissent tomber. Ils ont divisé les Égyptiens."
Une campagne populaire et décentralisée
Déçue par le pouvoir, Walaa sest retrouvée dans les mots dordre de Tamarod. La campagne, lancée début mai par quelques jeunes, indépendants ou membres de Kefaya, lun des plus anciens mouvements dopposition, repose dabord sur une pétition. En la signant, les Égyptiens retirent leur confiance à Mohamed Morsi et appellent à la tenue dune élection présidentielle anticipée.
Le mouvement sest rapidement propagé à travers le pays. La pétition, disponible sur Internet, est imprimée et photocopiée par des bénévoles, qui sinstallent aux carrefours, sur les marchés ou dans les couloirs du métro pour la faire signer. Plusieurs partis de lopposition ont aussi ouvert leurs locaux et mobilisé leurs membres. Des comités dorganisation se sont constitués dIsmaïlia à Kafr Zayat, et sur leur page Facebook, les militants postent des photos de signataires à Assouan ou Charm El-Cheikh.
Les organisateurs affirment avoir déjà récolté près de 15 millions de signatures. Soit plus que les 13 millions de voix avec lesquelles Mohamed Morsi a été élu en juin 2012. À Kobri El-Kobba, Fahed Hosni, 22 ans, remplit lui aussi le formulaire de Tamarod : nom, prénom, numéro de carte didentité, gouvernorat. "Mohamed Morsi nest pas la bonne personne pour diriger le pays, assure-t-il. Il na réalisé aucune des demandes de la révolution."
"Il ny a pas de travail, pas de sécurité, pas dÉtat"
"Nimporte qui pourrait faire mieux que Morsi, renchérit Haifat Anouar Habib en signant la pétition sur le capot dune voiture. Les Frères musulmans ne cherchent pas à faire ce qui est le mieux pour lÉgypte mais à mettre en place leur projet islamique."
Comme beaucoup dÉgyptiens, le quotidien dHaifat Anouar Habib est chaque jour un peu plus difficile. Toujours suspendue à lobtention dun prêt de 3,7 milliards deuros du Fonds monétaire international (FMI), léconomie du pays est exsangue. Réserves de devises étrangères en chute libre, coupures de courant, hausse des prix des denrées alimentaires de 10 % en un an, augmentation du chômage...
"Les conditions de travail dans le secteur privé sont catastrophiques, explique Haifat Anouar Habib. Mais je ne trouve pas demploi dans le public. Jai deux enfants et là, je nai que 4 guinées [environ 50 centimes deuros, ndlr] en poche. Il ny a pas de travail, pas de sécurité, pas dÉtat."