Crash du vol EgyptAir : pourquoi l'Égypte privilégie l'attentat
Du TNT identifié à la va-vite par les autorités égyptiennes, réfuté par les enquêteurs français, pollue l'atmosphère entre les deux pays après le crash du vol EgyptAir MS804.
Les enquêteurs techniques et judiciaires du vol MS804 marchent sur des œufs... L'Airbus A320 du vol EgyptAir Paris-Le Caire a disparu en Méditerranée avec 66 passagers à bord, dont 15 Français.
Depuis le 18 mai, les familles des victimes restent dans l'ignorance du devenir des corps identifiés comme des résultats de l'enquête. François Hollande, qui a rencontré récemment à l'ONU son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, reste muet.
Ils ont plus parlé ensemble à New York de sujets qui concernent la politique de l'Élysée avec la vente de 24 Rafale, de 4 Falcon 7X et la livraison des 2 navires Mistral à l'Égypte.
Pas question de se fâcher pour un accident d'avion...
Justement, ce n'est pas un accident, mais un attentat, martèlent les autorités égyptiennes. La « preuve » : il y a des traces de TNT sur les débris de l'épave.
Les gendarmes français des transports aériens chargés de l'enquête judiciaire ont été priés de signer le rapport sans voir les pièces à conviction ni leurs scellés…
Outre le fait que le TNT n'est pas l'explosif préféré des terroristes (plus amateurs de C-4 ou de TATP), les traces relevées peuvent provenir d'un transport précédent, d'où la volonté des gendarmes d'aller plus loin dans l'enquête.
Circulez, il n'y a rien à voir, signifie le ministère égyptien de l'Aviation.
Y aurait-il une thèse d'État égyptienne préférentielle ?
Ce ne serait pas la première fois, et le précédent accident majeur franco-égyptien, le crash du charter de Flash Airlines à Charm el-Cheikh en 2004, s'était heurté à une différence entre la « vérité » politique et les faits avérés.
Le commandant de bord, ancien général égyptien, héros de la guerre des Six Jours, était officiellement hors de cause, alors que sa désorientation spatiale aux commandes avait été à l'origine du crash.
Pas d'ombre pour EgyptAir
Cette fois, Le Caire doit choisir, entre deux maux le moindre, entre accident et attentat.
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