Les mobilisations d'opposants au commerce des armes ont perturbé l'itinéraire européen du «Bahri Yanbu», suspecté de transporter des armes susceptibles d'être utilisées au Yémen.
Bonjour,
«Edouard Philippe, on va encore envoyer des armes qui pourraient être utilisées au Yémen ? Des précisions s’il vous plaît ?» C’est ce que vous écrivez sur Twitter en nous saisissant à propos d’un message de la directrice de la branche française de Human Rights Watch. L’ONG est à l’origine, avec 16 autres, d’une lettre ouverte adressée au Premier ministre «au sujet du cargo saoudien Bahri Yanbu».
Ce navire arrive ce jeudi, au port de Cherbourg (Manche). Il est suspecté par les ONG de transporter des armes, et de venir en chercher d’autres en France, afin de les livrer en Arabie Saoudite. Or, la guerre que mène Riyad au Yémen a déjà fait plus de 100 000 morts, dont environ 10 000 civils. D’où la mobilisation d’opposants dans le port normand, le 5 et le 6 février – un nouveau rassemblement étant prévu ce jeudi à 18h30.
Véhicules roulants à usage militaire ?
«Ce navire de transport appartenant à l’Etat saoudien a déjà convoyé des dizaines de millions de dollars d’armes pour alimenter la guerre au Yémen», écrivait récemment Amnesty International au sujet du Bahri Yanbu. Avant l’Europe (puis à terme l’Arabie Saoudite), ce bateau est passé par les Etats-Unis et le Canada, selon le suivi effectué par l’ONG. Il est aussi possible de suivre le trajet du navire sur le site de l’armateur, la compagnie nationale saoudienne Bahri, ou encore sur Marine Traffic.
Si l’itinéraire est connu, le contenu du bateau l’est moins. L’un des objets de la lettre ouverte au Premier ministre des 17 ONG est d’ailleurs de faire la transparence sur sa cargaison actuelle, et sur ce qu’il doit embarquer à Cherbourg. Contacté, Matignon n’a pour l’heure pas donné suite à nos demandes. Quant à la préfecture maritime de la Manche, elle renvoie à la capitainerie du port de Cherbourg, qui se refuse à tout commentaire sur cette cargaison.
Toutefois, le PDG de De Keyser Thornton, partenaire européen de Bahri, a déclaré à la télé locale flamande TV Oost que le Bahri Yanbu transportait des véhicules roulants et d’autres matériels destinés à un usage militaire. Contactée pour plus de précision, DKT ne nous a pour l’heure pas répondu.
Mobilisations dans plusieurs ports, dont Cherbourg
Cette déclaration fait suite à l’annulation, la semaine dernière, de l’accostage du bâtiment dans le port belge d’Anvers, notamment à la suite de la mobilisation de plusieurs activistes opposés au commerce des armes, le samedi 1er février, rapporte la Gazette d’Anvers. Un responsable de l’opérateur portuaire Katoen Natie ayant pour sa part assuré à l’agence de presse Belga, en marge de cette annulation : «Nous n’allions de toute façon charger que des camions et des tôles d’acier, rien de militaire.» Après son échec belge, le Bahri Yanbu a toutefois pu accoster en Angleterre. La mobilisation, à terre, d’opposants au commerce des armes, rapportée par The Guardian, n’a pas suffi, et le navire est bien arrivé dans le port de Sheerness, selon le média local Kent Online......
https://www.liberation.fr/checknews...t-des-armes-est-il-a-quai-a-cherbourg_1777497
Bonjour,
«Edouard Philippe, on va encore envoyer des armes qui pourraient être utilisées au Yémen ? Des précisions s’il vous plaît ?» C’est ce que vous écrivez sur Twitter en nous saisissant à propos d’un message de la directrice de la branche française de Human Rights Watch. L’ONG est à l’origine, avec 16 autres, d’une lettre ouverte adressée au Premier ministre «au sujet du cargo saoudien Bahri Yanbu».
Ce navire arrive ce jeudi, au port de Cherbourg (Manche). Il est suspecté par les ONG de transporter des armes, et de venir en chercher d’autres en France, afin de les livrer en Arabie Saoudite. Or, la guerre que mène Riyad au Yémen a déjà fait plus de 100 000 morts, dont environ 10 000 civils. D’où la mobilisation d’opposants dans le port normand, le 5 et le 6 février – un nouveau rassemblement étant prévu ce jeudi à 18h30.
Véhicules roulants à usage militaire ?
«Ce navire de transport appartenant à l’Etat saoudien a déjà convoyé des dizaines de millions de dollars d’armes pour alimenter la guerre au Yémen», écrivait récemment Amnesty International au sujet du Bahri Yanbu. Avant l’Europe (puis à terme l’Arabie Saoudite), ce bateau est passé par les Etats-Unis et le Canada, selon le suivi effectué par l’ONG. Il est aussi possible de suivre le trajet du navire sur le site de l’armateur, la compagnie nationale saoudienne Bahri, ou encore sur Marine Traffic.
Si l’itinéraire est connu, le contenu du bateau l’est moins. L’un des objets de la lettre ouverte au Premier ministre des 17 ONG est d’ailleurs de faire la transparence sur sa cargaison actuelle, et sur ce qu’il doit embarquer à Cherbourg. Contacté, Matignon n’a pour l’heure pas donné suite à nos demandes. Quant à la préfecture maritime de la Manche, elle renvoie à la capitainerie du port de Cherbourg, qui se refuse à tout commentaire sur cette cargaison.
Toutefois, le PDG de De Keyser Thornton, partenaire européen de Bahri, a déclaré à la télé locale flamande TV Oost que le Bahri Yanbu transportait des véhicules roulants et d’autres matériels destinés à un usage militaire. Contactée pour plus de précision, DKT ne nous a pour l’heure pas répondu.
Mobilisations dans plusieurs ports, dont Cherbourg
Cette déclaration fait suite à l’annulation, la semaine dernière, de l’accostage du bâtiment dans le port belge d’Anvers, notamment à la suite de la mobilisation de plusieurs activistes opposés au commerce des armes, le samedi 1er février, rapporte la Gazette d’Anvers. Un responsable de l’opérateur portuaire Katoen Natie ayant pour sa part assuré à l’agence de presse Belga, en marge de cette annulation : «Nous n’allions de toute façon charger que des camions et des tôles d’acier, rien de militaire.» Après son échec belge, le Bahri Yanbu a toutefois pu accoster en Angleterre. La mobilisation, à terre, d’opposants au commerce des armes, rapportée par The Guardian, n’a pas suffi, et le navire est bien arrivé dans le port de Sheerness, selon le média local Kent Online......
https://www.liberation.fr/checknews...t-des-armes-est-il-a-quai-a-cherbourg_1777497