C’est l’affaire qui enflamme la toile depuis mardi. Sous le titre « Racisme colonial dans une pâtisserie de Grasse », un communiqué du CRAN– Conseil Représentatif des Associations Noires – a fait irruption sur les réseaux sociaux d’abord puis dans les conversations en ville.
En cause: des gâteaux au chocolat commercialisés par un pâtissier bien connu, Yannick Tavolaro. Baptisées « Dieux » et « Déesses », ces douceurs, pas du meilleur « goût » il faut bien le dire, représentent des personnages que l’association anti-raciste décrit en ces termes : « Ces friandises s’inspirent des fantasmes coloniaux concernant les Noirs (regards ahuris, bouches surdimensionnées, nudité obligée, organes sexuels protubérants.Pire encore, compte tenu de leur nom, ces pâtisseries tournent en ridicule les religions africaines ».
Fichtre. Le président du très sérieux – et quelque peu psycho-rigide – CRAN, Louis-Georges Tin, n’y va pas avec le dos de la cuiller.Et précise que « cette pâtisserie est la propriété de M.Yannick Tavolaro, qui se trouve être aussi le président du club de football local, regroupant de nombreux enfants d’origines diverses, ce qui ne laisse pas d’inquiéter ».
Cerise sur le gâteau, le CRAN « exige le retrait immédiat de ces pâtisseries racistes, demande au maire de la ville, Jérôme Viaud, de prendre position et invite les autorités compétentes à s’interroger sur la pertinence de garder comme président du club sportif un individu de cet acabit.Le cas échéant, le CRANse réserve le droit de porter plainte pour incitation à la haine raciale ».
"Liberté de haine" et "terrorisme intellectuel"
Joint au téléphone, Louis-Georges Tin précisait hier que « si ce monsieur accepte de retirer ses pâtisseries de la vente, on en restera là.Sinon, nous mettrons en place une réponse graduée, avec d’abord une pétition en ligne, puis éventuellement un dépôt de plainte. » Et de conclure : « La liberté d’expression n’est pas la liberté de la haine et les valeurs républicaines doivent être respectées. »
De son côté, Yannick Tavolaro commençait hier par en rire. Avant de finalement prendre la chose très au sérieux : « Au début, franchement, j’ai cru que c’était une blague.Mais quand j’ai vu ce texte, je n’ai plus trouvé ça drôle. Je suis même profondément blessé.Choqué. Car en aucun cas je ne suis raciste. L’USPlan-de-Grasse dont je préside la section football est le club le plus cosmopolite de la ville. »
Vincent Saverino, l’un de ses proches, confirme : « Yannick est aux antipodes d’un raciste ». Et Yannick Tavolaro de promettre : « Ces gâteaux, ça fait 15 ans que j’en fais.Un ami antillais m’en a commandé pour la Saint Valentin. Alors, je ne vais pas céder à la pression et vous pouvez être sûre qu’on les retrouvera dans ma pâtisserie. Sinon, il faut aussi que j’arrête les religieuses, les pets-de-nonne et que sais-je encore... C’est du terrorisme intellectuel ! Par ailleurs, on salit mon nom, mon activité et je me réserve le droit de donner une suite judiciaire à cette affaire. D’ici là, pour ne pas porter tort à la ville, j’ai remis mon mandat de président entre les mains de l’adjoint au sport, Gilles Rondoni ». Lequel, contacté hier, affirmait « maintenir toute [sa] confiance à Yannick Tavolaro ».
Beaucoup de bruit pour pas grand-chose ? Chacun appréciera en fonction de ses sensibilités.Reste que cette tempête dans une assiette à dessert a agité la Toile hier toute la journée, et ce n’est sans doute pas fini.
http://www.nicematin.com/grasse/un-...pour-ses-patisseries-en-chocolat.2125394.html
En cause: des gâteaux au chocolat commercialisés par un pâtissier bien connu, Yannick Tavolaro. Baptisées « Dieux » et « Déesses », ces douceurs, pas du meilleur « goût » il faut bien le dire, représentent des personnages que l’association anti-raciste décrit en ces termes : « Ces friandises s’inspirent des fantasmes coloniaux concernant les Noirs (regards ahuris, bouches surdimensionnées, nudité obligée, organes sexuels protubérants.Pire encore, compte tenu de leur nom, ces pâtisseries tournent en ridicule les religions africaines ».
Fichtre. Le président du très sérieux – et quelque peu psycho-rigide – CRAN, Louis-Georges Tin, n’y va pas avec le dos de la cuiller.Et précise que « cette pâtisserie est la propriété de M.Yannick Tavolaro, qui se trouve être aussi le président du club de football local, regroupant de nombreux enfants d’origines diverses, ce qui ne laisse pas d’inquiéter ».
Cerise sur le gâteau, le CRAN « exige le retrait immédiat de ces pâtisseries racistes, demande au maire de la ville, Jérôme Viaud, de prendre position et invite les autorités compétentes à s’interroger sur la pertinence de garder comme président du club sportif un individu de cet acabit.Le cas échéant, le CRANse réserve le droit de porter plainte pour incitation à la haine raciale ».
"Liberté de haine" et "terrorisme intellectuel"
Joint au téléphone, Louis-Georges Tin précisait hier que « si ce monsieur accepte de retirer ses pâtisseries de la vente, on en restera là.Sinon, nous mettrons en place une réponse graduée, avec d’abord une pétition en ligne, puis éventuellement un dépôt de plainte. » Et de conclure : « La liberté d’expression n’est pas la liberté de la haine et les valeurs républicaines doivent être respectées. »
De son côté, Yannick Tavolaro commençait hier par en rire. Avant de finalement prendre la chose très au sérieux : « Au début, franchement, j’ai cru que c’était une blague.Mais quand j’ai vu ce texte, je n’ai plus trouvé ça drôle. Je suis même profondément blessé.Choqué. Car en aucun cas je ne suis raciste. L’USPlan-de-Grasse dont je préside la section football est le club le plus cosmopolite de la ville. »
Vincent Saverino, l’un de ses proches, confirme : « Yannick est aux antipodes d’un raciste ». Et Yannick Tavolaro de promettre : « Ces gâteaux, ça fait 15 ans que j’en fais.Un ami antillais m’en a commandé pour la Saint Valentin. Alors, je ne vais pas céder à la pression et vous pouvez être sûre qu’on les retrouvera dans ma pâtisserie. Sinon, il faut aussi que j’arrête les religieuses, les pets-de-nonne et que sais-je encore... C’est du terrorisme intellectuel ! Par ailleurs, on salit mon nom, mon activité et je me réserve le droit de donner une suite judiciaire à cette affaire. D’ici là, pour ne pas porter tort à la ville, j’ai remis mon mandat de président entre les mains de l’adjoint au sport, Gilles Rondoni ». Lequel, contacté hier, affirmait « maintenir toute [sa] confiance à Yannick Tavolaro ».
Beaucoup de bruit pour pas grand-chose ? Chacun appréciera en fonction de ses sensibilités.Reste que cette tempête dans une assiette à dessert a agité la Toile hier toute la journée, et ce n’est sans doute pas fini.
http://www.nicematin.com/grasse/un-...pour-ses-patisseries-en-chocolat.2125394.html