Un document sur l’extrême droite radicale disparaît étrangement du site du ministère américain de la Justice

Un document sur la violence de l’extrême droite radicale aux États-Unis a été retiré du site internet du ministère de la Justice, a constaté l’AFP mardi.

Ce document, écrit par le National Institute of Justice, la branche du ministère dédiée à la recherche, souligne que “les radicaux d’extrême droite ont commis beaucoup plus de meurtres motivés par l’idéologie que les radicaux d’extrême gauche ou les islamistes radicaux” de 1990 à aujourd’hui.

Des conclusions qui vont à l’encontre des déclarations de Donald Trump et de son gouvernement ces derniers jours, selon lesquelles la “gauche radicale” alimente la violence politique dans le pays, après le meurtre de l’influenceur conservateur Charlie Kirk il y a une semaine.

“Terrorisme intérieur” de gauche ?

Lundi, la Maison-Blanche a affirmé son intention de réprimer ce qu’elle qualifie de “terrorisme intérieur” de gauche après l’assassinat de Charlie Kirk, alors que les motivations du meurtrier présumé restent mystérieuses.

.
 
Tyler Robinson doit être formellement inculpé mardi par les autorités dans l’Utah, alors que son mobile précis demeure mystérieux.

Bien qu’il soit issu d’un milieu profondément conservateur, le principal suspect dans l’assassinat de Charlie Kirk a été rapidement présenté comme un militant d’extrême-gauche. Mais ce récit, qui a la faveur des républicains, ne tient pas la route.

Pour qui se penche sur la culture internet, Robinson semblait bien plus familier de la rhétorique en ligne de l’extrême-droite la plus radicale aux États-Unis. Mais celle-ci s’avère très douée pour brouiller les pistes et les discours.

L’arme ayant servi à assassiner l’influenceur d’extrême-droite Charlie Kirk n’était pas encore refroidie que les conservateurs américains dénonçaient déjà une violence politique issue de la gauche.
Donald Trump, quelques heures à peine après les faits, assurait que “la gauche radicale” était “directement responsable du terrorisme que nous connaissons aujourd’hui dans le pays”.

L’administration avait dans la foulée annoncé son intention de classer la mouvance antifasciste comme organisation “terroriste” intérieure. Un présupposé renforcé par les premières rumeurs de messages gravés sur les cartouches utilisées par le tireur, certaines sources évoquant “de la propagande trans.”

Un suspect “bien de chez nous”

Mais trente-trois heures plus tard, quand l’arrestation d’un suspect a été confirmée, celui-ci correspondait bien peu au profil recherché. Tyler Robinson, 22 ans, n’était qu’un étudiant ordinaire de l’Utah, élevé au sein d’une famille mormone profondément acquise au parti républicain.

Un enfant “calme, respectueux, plutôt réservé, mais vraiment très intelligent”, se souvenait auprès de l’AFP l’ex-gardienne de son école primaire.

Blanc, passionné par les armes à feu, pas franchement politisé, mais sans non plus sortir des rangs dans un milieu social et familial conservateur ; le gouverneur républicain de l’Utah Spencer Cox semblait déçu.

.
 
Retour
Haut