Un imam récite une sourate du Coran au Parlement bruxellois: Rachid Madrane, président, recadre fermement


Un imam entonne une prière islamique à la tribune du Parlement bruxellois

Des images partagées notamment par le député fédéral Theo Francken (N-VA) montrent un imam pakistanais entonnant une prière islamique à la tribune du Parlement bruxellois.


Muhammad Ansar Butt est un imam pakistanais qui vit à Leeuw-Saint-Pierre, dans le Brabant flamand. Il a partagé la vidéo sur son profil Facebook le 15 janvier dernier. Celle-ci a suscité plusieurs réactions d’indignation. “C’est particulièrement discutable, voire choquant”, s’insurge Theo Francken auprès de nos confrères de Bruzz. “La séparation de l’État et de la religion est sacrée pour moi. Que quelqu’un vienne réciter des versets coraniques dans le parlement de la capitale de l’Europe est inacceptable.”

“Une victoire pour les islamistes”

“Cet incident est une victoire pour les islamistes. Le symbole est sans équivoque. Une telle chose devrait tout simplement être évitée. Cet homme a assisté à des conférences données par des imams radicalisés”, selon l’ancien secrétaire d’État à l’Asile et la Migration. “Si cela s’était produit à la Chambre, le tollé aurait été énorme.”
Cieltje Van Achter, cheffe de groupe du parti au Parlement bruxellois, a demandé à ce que le Bureau élargi (l’organe qui prépare les séances plénières et établit l’ordre du jour, NDLR) en discute dès lundi. “Des siècles de luttes de religion nous regardent. Comment pourrait-on accepter de tels agissements ? Voilà à quoi sert la neutralité. Mon groupe demande des comptes”, a écrit le chef de groupe MR David Leisterh sur X.

L’événement n’était pas organisé par le Parlement

Selon le président du parlement régional Rachid Madrane, la vidéo en question a été tournée le 13 janvier dernier lors d’une visite qui n’était pas organisée par l’institution bruxelloise. L’imam qui est filmé faisait partie d’un groupe invité par l’association “Friends of Brussels”, qui effectuait une visite du Parlement bruxellois à l’invitation du député Hasan Koyuncu (PS). Des personnes de différentes orientations philosophiques et religieuses étaient également présentes.
De telles visites sont régulièrement organisées, à la demande d’une association ou — comme ici — à la demande d’un député. Tous les élus ont le droit d’en organiser, sans que le Bureau du Parlement, son organe de gestion, ne soit saisi de la demande. L’assemblée bruxelloise accueille près de 10.000 visiteurs chaque année et il importe que chacun puisse pousser les portes de cette institution pour découvrir comment fonctionne notre démocratie, a contextualisé M. Madrane. Mais celui-ci a tenu à rappeler, au nom du Bureau, que “le Parlement doit impérativement rester neutre”.
M. Madrane a ajouté qu’il le rappellerait par courrier à Hasan Koyuncu, mais aussi aux différents chefs de groupe. Il inscrira cette question à l’ordre du jour du prochain Bureau du Parlement et proposera d’intégrer explicitement dans le règlement que le respect de la neutralité est un impératif catégorique.
Il a enfin rappelé que depuis le 9 février, période de prudence électorale oblige, plus aucune visite n’est organisée.

Nawal Ben Hamou a quitté l’hémicycle

Nawal Ben Hamou, secrétaire d’État à l’Égalité des Chances, était présente. “Pendant la cérémonie de remise des prix, il y a eu des chants qui semblaient être religieux. La secrétaire d’État a alors décidé de quitter l’hémicycle, car elle estime qu’un parlement — même s’il doit s’ouvrir à la société dans toute sa diversité — n’est pas un lieu ordinaire, mais une institution étatique à part entière”, a expliqué son porte-parole à Bruzz.

 
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