Aujourd’hui, Anne-Cécile Mailfert souhaite revenir sur le viol et le meurtre de l’étudiante retrouvée Bois de Boulogne...
www.radiofrance.fr
Philippine n’avait que 19 ans. Elle avait la vie devant elle lorsqu’elle a pris ce chemin du Bois de Boulogne. Vendredi dernier, elle sortait de Paris Dauphine, et rentrait chez ses parents. Aujourd’hui dans quelques heures, elle sera enterrée à Versailles dans la grande cathédrale. Philippine était une étudiante brillante, catholique investie dans le scoutisme. Elle est morte asphyxiée après avoir été violée. Morte parce qu’elle était une femme.
Car il n’y a que les femmes qui peuvent craindre d’être tuées pour leur sexe. Il n’y a que les femmes qui, toute leur vie, gardent la peur du viol. Philippine est la 77 eme femme a avoir été victime d’un féminicide cette année en France. Et si on parle autant d’elle, c’est qu’elle est l’instrument d’une récupération politique obscène.
I
Arrêtez d'occulter le fait que Philippine a été assassinée par un étranger violeur qui n'avait rien à faire en France. C'est l'occultation de cette réalité qui constitue une récupération politique obscène de la part de la gauche. Nous avons suffisamment de criminels en France pour ne pas en plus devoir gérer ceux qui viennent de l'étranger. Si ce psychopathe avait été expulsé de France, Philippine serait encore vivante.
Il a suffi que l’on apprenne que le suspect identifié était un récidiviste, marocain sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français pour que l’indifférence habituelle laisse place à une indignation opportuniste et cruelle. Enfin un coupable idéal : un étranger, enfin une solution facile : expulser les violeurs, et peu importe s’ils continuent de violer ailleurs. A droite comme à gauche, on s’engouffre dans ce débat pourtant miné et on propose des réformes à tout va.
S’il est évident que la justice doit s’interroger sur ses erreurs, si le coupable doit répondre de ses actes, cet emballement raciste contraste avec le silence des politiques pour un autre viol qui secoue la France. Pour Gisèle Pelicot, pas de déclarations enflammées ou de mesures annoncées par nos politiques. Est-ce par respect, par gène ou par désintérêt, toujours est-il qu’il faudra bien un jour entendre ce qu’on en apprend et de ce qu'on peut changer. Car les 52 mis en cause sont là, Là aussi les errements de la justice. Là aussi les manquements de la police. Là aussi la récidive. La preuve que la culture du viol, jusque dans le lit conjugal, imbibe la masculinité et notre société.
C’est là toute l’hypocrisie de cette indignation à géographie variable qui feint d’oublier qu’aucune nationalité ne confère le droit de violer.
Que voulez-vous dire ?
Depuis une semaine, je vois fleurir sur la toile des messages de haine raciste. Le dernier en date “humiliez, détruisez sans pitié ceux qui massacrent les français. c’est à notre tour de les terroriser”. Il y a quelques semaines, c’est le Royaume-Uni qui s’embrasait suite à l’Instrumentalisation de la mort atroce de trois petites filles par un jeune homme né en Grande-Bretagne mais dont les parents étaient Rwandais. Pendant 6 jours, des quartiers saccagés, des mosquées brûlées, des personnes blessées.
A Mazan, à Londres ou au Bois de Boulogne, ce sont des hommes qui violent et tuent les femmes. La plupart sont des proches, nos amis, nos maris. Les féministes n'appellent à détruire personne, mais au contraire, à adresser un problème systémique qui nécessite une réponse politique intégrale. Nous avons besoin de solution, pas de récupération.
Anne-Cécile Mailfert, présidente fondatrice de la "Fondation des Femmes"
Dymas cela te pose probléme que je donne la parole sur ce sujet à une femme, ’Anne-Cécile Mailfert, présidente fondatrice de la "Fondation des Femmes" ? Elle n' a pas le droit de donner son point de vu ?
Moi le mien je l'ai exprimé sur l'échec de la prison à nous protéger ! A protéger mes filles !
La peine de mort nous protégerait-elle plus ?