Le très écouté sheikh salafiste marocain Omar Haddouchi s'est en pris ouvertement au chef du parti islamiste au pouvoir en Tunisie, l'accusant de faire le jeu des laïcs et des communistes.Le message d'Haddouchi a été publié quelques jours après la vidéo d'Abdul-Elah Al-Jigli, membre d'al-Qaida, mettant en garde le gouvernement intérimaire tunisien contre le fait d'interdire le groupe islamiste Ansar al-Sharia.Dans un long message publié sur sa page Facebook, Haddouchi explique que le leader d'Ennahda, Rachid Ghannouchi, "n'a pas vécu selon ses principes, a franchi la ligne rouge et affirmé que si Omar vivait aujourd'hui, il ne serait qu'un dictateur. Par de tels propos, il affirme implicitement être lui-même un dictateur."
Haddouhi avait bénéficié d'une grâce royale l'année dernière après avoir été accusé d'incitation à des actes terroristes. Sa déclaration très dure publiée le vendredi 24 mai intervient au lendemain d'un litige entre le gouvernement tunisien et des islamistes radicaux d'Ansar al-Sharia."Ennahda a montré sa vraie nature et son hostilité envers la jeunesse du tawhid", a déclaré Haddouchi."Ce qui me rend encore plus furieux à leur encontre, c'est qu'ils ont interdit les tentes de prêche mais autorisé dans le même temps les tentes de chants et de danse", poursuit le sheikh salafiste. "Le masque est tombé ; ils ont pris d'assaut une mosquée à Bizerte, une école maternelle coranique et un magasin vendant des articles islamiques, pendant que des gens exposent leur corps et ridiculisent la religion de Dieu sans que personne ne leur dise rien."Très critique envers Ennahda, Haddouchi a déclaré : "Ceux qui s'opposent à la religion de Dieu, Dieu les réduira en miettes. Où est le tyran Bourguiba ? Où est Ben Ali l'injuste ? Un jour, vos sièges iront à d'autres."Cet imam partisan de la ligne dure a également apporté un conseil, précisant qu'il venait des salafistes marocains et qu'il était adressé à leurs frères d'Ansar al-Sharia, en affirmant : "Vous avez démontré des compétences politiques évidentes, votre prudence et votre vision pertinente. En conséquence, tenez-vous aux côtés de la vérité et laissez dire. Ne décidez de rien sans avoir au préalable consulté les érudits. Unifiez vos efforts dans la phase critique qui s'annonce, où des gens complotent contre vous."Pour sa part, le Parti d'obédience islamiste Justice et Développement (PJD) au pouvoir au Maroc n'a pas réagi aux critiques du sheikh*Haddouchi.Bassel Torjeman, spécialiste des groupes islamiques au Maghreb, a expliqué quant à lui à Magharebia que "les relations entre Ennahda et les groupes salafistes extrémistes ont atteint le point de non-retour après le rythme rapide des évènements en Tunisie.""Ennahda estime avoir perdu le contrôle de la situation", a-t-il ajouté. "Il s'est aperçu qu'un affontement avec les salafistes était inévitable, notamment dans la mesure où les critiques commencent à venir de l'extérieur du pays.""Pour leur part, les salafistes estiment que leur influence s'est renforcée après que de nombreux partisans d'Ennahda eurent rejoint leurs rangs et après que les leaders historiques d'Ennahda les eurent approchés et eurent soutenu leurs positions", a poursuivi Torjeman. "Ces groupes pensent donc qu'ils sont en mesure d'atteindre leurs objectifs."
http://magharebia.com/fr/articles/awi/features/2013/05/29/feature-02
Haddouhi avait bénéficié d'une grâce royale l'année dernière après avoir été accusé d'incitation à des actes terroristes. Sa déclaration très dure publiée le vendredi 24 mai intervient au lendemain d'un litige entre le gouvernement tunisien et des islamistes radicaux d'Ansar al-Sharia."Ennahda a montré sa vraie nature et son hostilité envers la jeunesse du tawhid", a déclaré Haddouchi."Ce qui me rend encore plus furieux à leur encontre, c'est qu'ils ont interdit les tentes de prêche mais autorisé dans le même temps les tentes de chants et de danse", poursuit le sheikh salafiste. "Le masque est tombé ; ils ont pris d'assaut une mosquée à Bizerte, une école maternelle coranique et un magasin vendant des articles islamiques, pendant que des gens exposent leur corps et ridiculisent la religion de Dieu sans que personne ne leur dise rien."Très critique envers Ennahda, Haddouchi a déclaré : "Ceux qui s'opposent à la religion de Dieu, Dieu les réduira en miettes. Où est le tyran Bourguiba ? Où est Ben Ali l'injuste ? Un jour, vos sièges iront à d'autres."Cet imam partisan de la ligne dure a également apporté un conseil, précisant qu'il venait des salafistes marocains et qu'il était adressé à leurs frères d'Ansar al-Sharia, en affirmant : "Vous avez démontré des compétences politiques évidentes, votre prudence et votre vision pertinente. En conséquence, tenez-vous aux côtés de la vérité et laissez dire. Ne décidez de rien sans avoir au préalable consulté les érudits. Unifiez vos efforts dans la phase critique qui s'annonce, où des gens complotent contre vous."Pour sa part, le Parti d'obédience islamiste Justice et Développement (PJD) au pouvoir au Maroc n'a pas réagi aux critiques du sheikh*Haddouchi.Bassel Torjeman, spécialiste des groupes islamiques au Maghreb, a expliqué quant à lui à Magharebia que "les relations entre Ennahda et les groupes salafistes extrémistes ont atteint le point de non-retour après le rythme rapide des évènements en Tunisie.""Ennahda estime avoir perdu le contrôle de la situation", a-t-il ajouté. "Il s'est aperçu qu'un affontement avec les salafistes était inévitable, notamment dans la mesure où les critiques commencent à venir de l'extérieur du pays.""Pour leur part, les salafistes estiment que leur influence s'est renforcée après que de nombreux partisans d'Ennahda eurent rejoint leurs rangs et après que les leaders historiques d'Ennahda les eurent approchés et eurent soutenu leurs positions", a poursuivi Torjeman. "Ces groupes pensent donc qu'ils sont en mesure d'atteindre leurs objectifs."
http://magharebia.com/fr/articles/awi/features/2013/05/29/feature-02