Bonjour
Voici un texte de Comte-Sponville sur la question philosophique de Dieu, c'est-à-dire la question de la raison ultime des choses, ou autrement dit, la question de l'être, et si nous pouvons la résoudre.
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Aucun contact absolu avec l'absolu, donc, et c'est en quoi les sceptiques, même si je ne les suis pas dans le détail, ont raison au fond. "À la gloire du pyrrhonisme", disait Pascal. La question la plus fondamentale, philosophiquement, est justement celle que nous ne pourrons jamais résoudre : "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?" C'est un abîme, que Dieu même ne saurait combler (pourquoi Dieu plutôt que rien?) Contingence de l'être : quand bien même tout serait nécessaire, dans l'enchaînement des faits, il n'était pas nécessaire que quelque chose fût, et tout reste en cela contingent. Le rien était possible aussi, et plus probable peut-être... Énigme? Ce n'est pas le mot que j'utiliserais, car l'énigme suppose une solution possible, ce qui ne me paraît pas, ici, être le cas. Un abîme plutôt, et sans fond. Un mystère, dont les religions se nourrissent mais qu'aucune ne saurait abolir. Prétendre expliquer l'existence de l'univers par celle de Dieu, ce n'est bien sûr que déplacer la question,et expliquer ce qu'on ne comprend pas par quelque chose qu'on comprend encore moins. Pourquoi Dieu? Pourquoi l'univers? Pourquoi l'être? C'est toujours la question de Leibniz. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien? Il n'y a pas de réponse, il ne peut pas y en avoir. Ou l'être est la réponse, si vous voulez, à cette question qu'il ne pose pas. Mais sa solution, non, et c'est pourquoi la question pour nous se pose et continuera de se poser, définitivement. C'est ce qui justifie la métaphysique, et qui la rend impossible. À côté de cette question, toutes les autres ont quelque chose de secondaire. Dieu existe-t-il? Y a-t-il une vie après la mort? Toutes ces questions supposent l'être et ne sauraient par conséquent supprimer le mystère de son origine. Mais nous ne pouvons pas davantage les résoudre pour autant...
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Êtes-vous d'accord?
Voici un texte de Comte-Sponville sur la question philosophique de Dieu, c'est-à-dire la question de la raison ultime des choses, ou autrement dit, la question de l'être, et si nous pouvons la résoudre.
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Aucun contact absolu avec l'absolu, donc, et c'est en quoi les sceptiques, même si je ne les suis pas dans le détail, ont raison au fond. "À la gloire du pyrrhonisme", disait Pascal. La question la plus fondamentale, philosophiquement, est justement celle que nous ne pourrons jamais résoudre : "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?" C'est un abîme, que Dieu même ne saurait combler (pourquoi Dieu plutôt que rien?) Contingence de l'être : quand bien même tout serait nécessaire, dans l'enchaînement des faits, il n'était pas nécessaire que quelque chose fût, et tout reste en cela contingent. Le rien était possible aussi, et plus probable peut-être... Énigme? Ce n'est pas le mot que j'utiliserais, car l'énigme suppose une solution possible, ce qui ne me paraît pas, ici, être le cas. Un abîme plutôt, et sans fond. Un mystère, dont les religions se nourrissent mais qu'aucune ne saurait abolir. Prétendre expliquer l'existence de l'univers par celle de Dieu, ce n'est bien sûr que déplacer la question,et expliquer ce qu'on ne comprend pas par quelque chose qu'on comprend encore moins. Pourquoi Dieu? Pourquoi l'univers? Pourquoi l'être? C'est toujours la question de Leibniz. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien? Il n'y a pas de réponse, il ne peut pas y en avoir. Ou l'être est la réponse, si vous voulez, à cette question qu'il ne pose pas. Mais sa solution, non, et c'est pourquoi la question pour nous se pose et continuera de se poser, définitivement. C'est ce qui justifie la métaphysique, et qui la rend impossible. À côté de cette question, toutes les autres ont quelque chose de secondaire. Dieu existe-t-il? Y a-t-il une vie après la mort? Toutes ces questions supposent l'être et ne sauraient par conséquent supprimer le mystère de son origine. Mais nous ne pouvons pas davantage les résoudre pour autant...
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Êtes-vous d'accord?