Un texte de gustave le bon sur la faiblesse de la démocratie

Siith

N'éclaire plus...
VIB
@DKKRR
Du coup, je ne vois pas ce qui te dérange dans le régime français actuel, puisqu'on est justement dans un pouvoir bureaucratique. C'est bien le technicien qui prend les décisions, ça fait bien longtemps que la politique ( dans le sens de "vision", de gouvernance) n'a plus d'influence sur les institutions, elles sont autonomes et administrent selon leurs compétences, peu importe qui a été élu à tel ou tel moment...
C'est bien pour ça que les promesses électorales ne peuvent pas être tenues et ne sont là que pour s'assurer cette adhésion factice du peuple, je le répète, nécessaire au fonctionnement de l'illusion démocratique.
L'idéal démocratique grecque supposait effectivement sinon des citoyens experts, au moins des citoyens soucieux de la chose publique, impliqués, vertueux, et tournés vers l'intérêt collectif. Tu as peut être raison, le consommateur, qui n'a plus de citoyen que le nom, ne peut pas être interrogé sur les affaires de la Cité, il n'y connait rien. En même temps, la République lui a promis qu'elle s'occupait de tout, non seulement d'un point de vue administratif mais aussi moral...du coup, il s'est laissé aller, puisque d'autres pensent pour lui.
Mais il existe des experts ( juristes, économistes, climatologues...), des compétences civiles, des techniciens, et oui même des philosophes qui n'appartiennent ni à l'Etat, ni à la politique partisane, ni à la caste dynastique qui pourrait servir de relais consultatifs à ces citoyens non éclairés.
 
@DKKRR
C'est bien le technicien qui prend les décisions, ça fait bien longtemps que la politique ( dans le sens de "vision", de gouvernance) n'a plus d'influence sur les institutions, elles sont autonomes et administrent selon leurs compétences, peu importe qui a été élu à tel ou tel moment....
Je ne comprends pas quand vous dites que le politique n'a plus d'influence sur les institutions qui sont libres de s'administrer elles-même. Je veux dire, qu'entendez-vous par là étant donné que l'édiction de la norme de droit, qui contraindra le technicien dans sa prise de décision, constitue toujours l'apanage du politique (du président en premier lieu).
 

Siith

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VIB
Je ne comprends pas quand vous dites que le politique n'a plus d'influence sur les institutions qui sont libres de s'administrer elles-même. Je veux dire, qu'entendez-vous par là étant donné que l'édiction de la norme de droit, qui contraindra le technicien dans sa prise de décision, constitue toujours l'apanage du politique (du président en premier lieu).
Parce que l'État moderne ( en France particulièrement) a changé. Il n'est plus un lieu de décision politique mais une grosse machinerie administrative qui n'obéit qu'à sa propre "idéologie": la nécessité de l'efficacité.
Des changements d'orientation politique freinerait sa logique d'organisation, donc la bureaucratie a en quelque sorte absorbé le politique...Max Weber explique bien le phénomène.
Du coup l'alternance par le vote n'a plus de sens, au final ce sont les administrateurs ( non élus, mais pérennes) qui gèrent les affaires d'État. La preuve, à part quelques innovations sociétales, aucun des Présidents de la Vème n'a vraiment initié de réformes de fond. Les médias disent que c'est le peuple qui est réfractaire, mais c'est plutôt dû à la rigidité du corps administratif.
 
Parce que l'État moderne ( en France particulièrement) a changé. Il n'est plus un lieu de décision politique mais une grosse machinerie administrative qui n'obéit qu'à sa propre "idéologie": la nécessité de l'efficacité.
Des changements d'orientation politique freinerait sa logique d'organisation, donc la bureaucratie a en quelque sorte absorbé le politique...Max Weber explique bien le phénomène.
Du coup l'alternance par le vote n'a plus de sens, au final ce sont les administrateurs ( non élus, mais pérennes) qui gèrent les affaires d'État. La preuve, à part quelques innovations sociétales, aucun des Présidents de la Vème n'a vraiment initié de réformes de fond. Les médias disent que c'est le peuple qui est réfractaire, mais c'est plutôt dû à la rigidité du corps administratif.
A mon sens la pusillanimité des politiques résulte plus de la crainte qu'ils éprouvent, pour des raisons électoralistes, face au caractère réfractaire des français plutôt que de la rigidité du corps administratif.
Les gouvernants font des calculs politiques. S'ils veulent durer le plus possible à leurs postes, ils se doivent, non pas de susciter l'adhésion qu'ils n'auront que très partiellement, mais s'épargner le plus possible les critiques sur leur politique.

Or, une réforme constitue nécessairement un risque. Non pas en terme de résultats, car ce n'est pas cela qui constitue l'élément principal qui se trouve à son fondement, mais en terme d'acceptation par le peuple. Ce peut être la réforme la plus efficace qui soit, si le politique a l'assurance qu'elle sera massivement rejetée, alors il ne la mettra pas en oeuvre.

Or, quel peuple est plus réfractaire aux réformes que le peuple Français. Je n'ai jamais vu une loi s'appliquant dans un domaine touchant une grande partie de la population sans que la majorité des gens impactés ne s'élèvent face à celle-ci.

Les Français réclament incessamment du changement. Que ce soit sur leurs lieux de travail, dans leurs clubs sportifs, dans la société en général, ils passent leur temps à se plaindre sur à peu près tous les sujets mais dès qu'une personne propose un profond remaniement des règles afin de répondre à leurs attentes, ceux-ci s'offusquent de la tentative qui est menée.

Pour quelles raisons ? D'une part parce qu'ils n'ont pas les compétences suffisantes pour analyser avec clairvoyance l'impact potentiel réel de la réforme envisagée. D'autre part parce qu'ils sont manipulés par une opposition animée par une posture idéologique qui veut qu'il faut systématiquement s'opposer à tout ce qui est fait de sorte à diaboliser les gouvernants pour plus facilement prendre leurs places aux prochaines élections.
Enfin, parce que le fait de râler, de se plaindre et d'être réfractaire au changement (malgré qu'on le réclame instamment) fait partie de notre culture.
 
Je finirai par illustrer ce que j'énonce par une situation que j'ai vécue (je pourrais en citer à l'infini mais je pense qu'elle fait figure d'illustration parfaite) :

- Je me souviens lors d'un "congrès" organisé dans un hôtel avec une entreprise où j'évoluais. Nous nous situions dans une salle dont les fenêtres et la porte étaient fermées (c'était en été). La température de la pièce n'était pas excessivement chaude je trouvais. Des collègues ont commence à se plaindre les unes après les autres qu'il faisait trop chaud, que l'on étouffait et donc qu'il fallait déclencher la clim.
A peine 2 minutes (je n'exagère pas) après que la clim se soit enclenchée, les mêmes collègues ont commencé à se plaindre qu'il faisait trop froid et qu'il fallait arrêter la clim.

Cela m'avait marqué car ça symbolisait parfaitement un certain état d'esprit que, pour l'instant, je n'ai remarqué qu'en France (à savoir des plaintes incessantes et ce quelles que soient les mesures qui seront prises, le Français n'est jamais content. Raison pour laquelle je disais notamment que le système, en France, n'obtiendra jamais l'adhésion des gens).


Ps: Si l'on fait un sondage, quel est le président Français le + aimé parmi les 4 derniers ?
Assurément les gens répondront Chirac qui est celui qui a le - tenté politiquement.
 

Siith

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VIB
Tu as tout à fait raison de souligner le souci électoraliste qui animé le politique de parti. Mais n'imagine pas que l'opinion publique est une force d'opposition au système, elle a été crée par lui à des fins d'illusion d'adhésion. Je te renvois à la Commission Creel, formée par le gouvernement US pour identifier et manipuler cette "opinion" jusqu'ici juste la voix populaire, pour obtenir artificiellement l'accord du peuple à l'entrée en guerre. Elle a marqué le début de la propagande d'Etat en démocratie occidentale et la fabrication du consentement.
La politique élu n'a plus de pouvoir décisionnaire et il le sait. L'Etat profond n'est pas soumis au vote mais il dirige. Le pouvoir bureaucratique ou technocratique est aux commandes notamment au niveau de l'Europe politique et économique, ce niveau fédéral confime l'incapacité d'action du politique local.
Ça n'exclut pas la difficulté particulière du peuple français. Est-il conservateur au fond? Est-il méfiant par nature du Pouvoir? Manque t-il de vision et de conscience politique ? Va savoir...
 
Dernière édition:
La politique élu n'a plus de pouvoir décisionnaire et il le sait. L'Etat profond n'est pas soumis au vote mais il dirige. Le pouvoir bureaucratique ou technocratique est aux commandes notamment au niveau de l'Europe politique et économique, ce niveau fédéral confime l'incapacité d'action du politique local.
S'il est vrai que des instances de pouvoir supranationales influent très fortement sur la politique des états (l'Union Européenne; les acteurs économiques qu'ils soient des grandes entreprises ou des banques), il n'en demeure pas moins que le politique possède encore de puissants leviers d'action qu'il est capable d'utiliser.

En l'occurrence, en période de présidentialisme (donc sans cohabitation, ce qui constitue la norme depuis la réforme des agendas électoraux faite sous Chirac), c'est le président de la république qui concentre l'essentiel des pouvoirs entre ses mains, tout du moins dispose t-il, seul, du pouvoir de réellement réformer la société. De même, c'est l'état qui attribue aux collectivités, aux bureaucrates et aux technocrates les moyens qu'ils auront à disposition pour mener à bien leurs actions (c'est d'ailleurs une critique très souvent formulée, depuis quelques mandats présidentiels, à l'encontre de l'état, à savoir la réduction des budgets octroyés et la centralisation opérée à contre-courant de ce qui était fait jusqu'à présent).

Donc oui je suis d'accord avec vous sur le fait que le politique (entendez par-là le président) ne possède certainement pas autant de pouvoir que ce que l'on pourrait spontanément penser et ce en vertu de l'influence conséquente d'acteurs internationaux qui contraignent les gouvernants dans la politique qu'ils auront à mener. Mais cependant je pense que ceux-ci disposent encore d'un certain degré d'influence qu'ils exercent parcimonieusement, dans le soucis de ne pas risquer de déplaire aux Français, surtout dans périodes pré-élections (mieux vaut ne rien faire plutôt que de s'attirer les foudres d'une population qui risquerait alors de ne pas renouveler son vote à notre profit). Pardonnez-moi si je suis redondant sur certains points.
 

Siith

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VIB
@DKKRR Si je résume, les gouvernants, en particulier les Présidents, auraient pour toi suffisamment de marge de manœuvre pour impacter de façon significative les politiques nationales...mais ne le font pas par souci électoral et le maintien de leur statut. Donc c'est un problème de volonté politique essentiellement ?
J'ai envie de dire, c'est pire!
Le Régime actuel n'est plus donc qu'une oligarchie molle ( paralysée dans son pouvoir de décision par l'échéance électorale) voire un soft totalitarisme ( expression mondaine). Un mensonge et un bourbier en bref.
 
@DKKRR Si je résume, les gouvernants, en particulier les Présidents, auraient pour toi suffisamment de marge de manœuvre pour impacter de façon significative les politiques nationales...mais ne le font pas par souci électoral et le maintien de leur statut. Donc c'est un problème de volonté politique essentiellement ?
J'ai envie de dire, c'est pire!
Le Régime actuel n'est plus donc qu'une oligarchie molle ( paralysée dans son pouvoir de décision par l'échéance électorale) voire un soft totalitarisme ( expression mondaine). Un mensonge et un bourbier en bref.
C'est en tous cas ce que je pense (peut-être me trompé-je). Tout du moins, rien n'interdit au Président, si ce n'est officiellement les contraintes posées par le droit Européen et officieusement celles exercées par les grandes banques et entreprises internationales, de créer le droit qu'il veut (même la constitution ne le limite que partiellement puisqu'il peut la faire modifier sans passer par le peuple).

A partir du moment où il possède sa majorité à l'assemblée, presque tout lui est permis dans les faits (outre les contraintes que j'évoquais).
 

Siith

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VIB
C'est en tous cas ce que je pense (peut-être me trompé-je). Tout du moins, rien n'interdit au Président, si ce n'est officiellement les contraintes posées par le droit Européen et officieusement celles exercées par les grandes banques et entreprises internationales, de créer le droit qu'il veut (même la constitution ne le limite que partiellement puisqu'il peut la faire modifier sans passer par le peuple).

A partir du moment où il possède sa majorité à l'assemblée, presque tout lui est permis dans les faits (outre les contraintes que j'évoquais).
Ces contraintes me semblent majeures ( Bruxelles, lobbying et souci électoral) et je pense vraiment que l'inertie bureaucratique joue un rôle aussi...donc dans la réalité, son pouvoir est limité. L'hyper-présidence constitutionnelle ne se reflète plus dans l'action politique.
 
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