La mairie de Jumilla (Murcie), au sud-est de l'Espagne, a approuvé une motion interdisant l'utilisation des espaces publics pour célébrer les fêtes musulmanes, telles que l'Aïd al-Fitr, qui marque la fin du Ramadan, et de l'Aïd al-Adha, rite réaffirmant la foi en Dieu.
La motion, présentée par le parti espagnol d'extrême droite Vox - puis amendée le 28 juillet par le parti populaire (PP) conservateur - est une première dans le pays, rapporte le El País, plaçant la région de Murcie au coeur de la polémique.
Sur X, le parti ultranationaliste Vox s'est réjoui de cette nouvelle mesure. "Grâce à Vox, la première mesure interdisant la célébration des fêtes islamiques dans les espaces publics a été approuvée. L'Espagne est et restera à jamais la terre aux racines chrétiennes".
Commune d'environ 27.000 habitants, la ville de Jumilla compte près de 1.500 citoyens de confession musulmane.
Le texte prévoit également la refonte du règlement d'utilisation des installations sportives municipales de la ville de Murcie afin qu'elles soient "exclusivement réservées à la pratique de sports ou à des événements et activités organisés par la mairie de Jumilla".
Depuis l'arrivée de Vox au pouvoir, la région de Murcie est devenue l'épicentre des manifestations d'extrême droite, observe El País. Il y a près d'un mois, à Torre Pacheco, une autre ville de Murcie, des militants d'extrême droite ont lancé une campagne anti-immigration contre les populations Nord-Africains et exiger la fermeture de centre d'accueil.
La récente motion prise par la municipalité de Jumilla semble toutefois contredire l’article 16 de la Constitution espagnole qui stipule la liberté de religieuse et de culte. Jouant sur l'ambiguïté, le texte demeure malgré tout légal, explique El País: au lieu d'interdire expressément les activités musulmanes, la nouvelle réglementation "interdit toute activité non sportive à moins qu'elle ne soit parrainée par le Conseil municipal", à majorité conservateur.
La gauche espagnole n'a pas non plus tardé à réagir. Sur X, Francisco Lucas, le leader socialiste de Murcie, a déclaré: "Le PP viole la constitution et met en danger la cohésion sociale simplement dans la poursuite du pouvoir".
Occultant le passé musulman de l'Espagne, l'initiative de Jumilla s'attaque à une religion professée par 2,5 millions de citoyens en Espagne, dont un peu plus d'un million ont la nationalité espagnole, rappelle l'Observatoire andalou, cité par El País.
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La motion, présentée par le parti espagnol d'extrême droite Vox - puis amendée le 28 juillet par le parti populaire (PP) conservateur - est une première dans le pays, rapporte le El País, plaçant la région de Murcie au coeur de la polémique.
Sur X, le parti ultranationaliste Vox s'est réjoui de cette nouvelle mesure. "Grâce à Vox, la première mesure interdisant la célébration des fêtes islamiques dans les espaces publics a été approuvée. L'Espagne est et restera à jamais la terre aux racines chrétiennes".
Commune d'environ 27.000 habitants, la ville de Jumilla compte près de 1.500 citoyens de confession musulmane.
"Préserver notre identité culturelle"
Dans sa motion, la ville de Jumilla évoque sa volonté de "préserver les valeurs et les manifestations traditionnelles de notre identité culturelle" et de "protéger les valeurs et les expressions religieuses traditionnelles" en Espagne.Le texte prévoit également la refonte du règlement d'utilisation des installations sportives municipales de la ville de Murcie afin qu'elles soient "exclusivement réservées à la pratique de sports ou à des événements et activités organisés par la mairie de Jumilla".
Depuis l'arrivée de Vox au pouvoir, la région de Murcie est devenue l'épicentre des manifestations d'extrême droite, observe El País. Il y a près d'un mois, à Torre Pacheco, une autre ville de Murcie, des militants d'extrême droite ont lancé une campagne anti-immigration contre les populations Nord-Africains et exiger la fermeture de centre d'accueil.
La récente motion prise par la municipalité de Jumilla semble toutefois contredire l’article 16 de la Constitution espagnole qui stipule la liberté de religieuse et de culte. Jouant sur l'ambiguïté, le texte demeure malgré tout légal, explique El País: au lieu d'interdire expressément les activités musulmanes, la nouvelle réglementation "interdit toute activité non sportive à moins qu'elle ne soit parrainée par le Conseil municipal", à majorité conservateur.
Une proposition islamophobe
"Ils ne ciblent pas les autres confessions, ils ciblent la nôtre. Il s'agit d'une proposition islamophobe. C'est une réglementation discriminatoire visant à empêcher les musulmans de profiter de leurs fêtes", a dénoncé le président de la Fédération espagnole des entités religieuses islamiques, Mounir Benjelloun Andaloussi Azhari, auprès de El País.La gauche espagnole n'a pas non plus tardé à réagir. Sur X, Francisco Lucas, le leader socialiste de Murcie, a déclaré: "Le PP viole la constitution et met en danger la cohésion sociale simplement dans la poursuite du pouvoir".
Occultant le passé musulman de l'Espagne, l'initiative de Jumilla s'attaque à une religion professée par 2,5 millions de citoyens en Espagne, dont un peu plus d'un million ont la nationalité espagnole, rappelle l'Observatoire andalou, cité par El País.
"Une proposition islamophobe": une ville espagnole interdit la célébration des fêtes religieuses musulmanes dans l'espace public
À Jumilla, en Espagne, il est désormais interdit de célébrer des fêtes musulmanes dans les installations municipales.
