C'est bellement décrit ^^ la réalité nous rappel à l'ordre, la morale c'est pas des règles mais un ressenti, une sensation d'injustice et de souffrance, j'ai l'impression que c'est souvent des personnes qui sont peu sujets aux horreurs du monde, oui face à un monde de souffrance, on peut s'interroger sur une providence, mais l'idée même d'utiliser le souffrance et malheur est un signe quand croit à une morale réelle.
On parlant de fondement de la morale, que penses tu de la vision de Bentham de la morale, j'ai vu une video la dessus (je peux la poster) et j'ai etait etonnant dont la manière dont il avait des principes moraux si proches des exigences modernes contrairement à ses contemporains comme Kant, pour certains c'est la preuve que l'utilitarisme est vrai.
J'ai pas lu directement Bentham, mais les manuels d'éthique parlent à peu près tous de ses théories.
C'est une théorie qui paraît géniale quand on l'entend, mais qui se brise face à des objections insurmontables quand on commence à la tester par des mises en situation.
Par exemple, si la moralité d'un acte ou d'une décision dépend exclusivement de la quantité de plaisir et de douleur qui en sortiront :
- Peut-on prendre une personne quelconque en bonne santé, la tuer, et extraire ses organes pour les transplanter à des personnes malades, dont la vie est en danger? Sur la balance des plaisirs, cela serait une bonne chose.
- Ou encore, peut-on prendre une grosse personne près d'une voie ferrée, et la pousser sur la voie pour arrêter un vagon incontrôlable qui risque de tuer cinq personnes plus loin sur la voie? Une vie sacrifiée suppose moins de plaisirs perdus que cinq vies sacrifiées! Ce genre de questions dans la philosophie contemporaine s'appellent les « trolley problems ». Tu peux le googler.
- Si tout ce qui compte dans un divertissement, c'est le plaisir qu'il nous donne, cela veut dire qu'il faudrait miser au maximum sur les divertissements industriels (musique pop, séries à grand budget, humoristes, films hollywoodiens, petits jeux électroniques...) et ne plus « embêter » les jeunes avec des lectures savantes (Molière, Shakespeare, Victor Hugo, Descartes, etc.) ou les oeuvres d'art classiques ou les films classiques qui leur procurent bien rarement un grand plaisir, surtout à leur âge!! Et pourtant quelle perte ce serait pour l'esprit si de telles oeuvres étaient oubliées!
- Finalement, si ce qui compte, c'est le plaisir, on devrait essayer de créer une société d'imbéciles heureux qui mènent des vies absurdes et s'adonnent à des plaisirs vides, qui est ce que décrivait Huxley dans
Le meilleur des mondes.
Le problème principal de l'utilitarisme de Bentham, c'est que c'est pas vrai que la moralité est purement une fonction du plaisir ou de la douleur. La moralité vient essentiellement de la reconnaissance que les autres personnes ont des droits et des besoins, et qu'on peut pas tout se permettre même pour en tirer un supposé avantage. Autrement dit : il faut tenir compte de la dignité humaine, qui est une valeur qui transcende les calculs hédonistes.
De plus, certaines activités offrent moins de plaisir « brut », mais apportent un plaisir de meilleure qualité, ou bien d'autres bénéfices qui font de nous de meilleures personnes, des personnes plus lucides, plus intelligentes, plus sensibles, plus courageuses, etc. Lire un philosophe ou un poète procure sans doute moins de plaisir « brut » que de regarder des vidéos pornographiques, mais on devient de meilleures personnes en faisant cela!!