Quel système universitaire conviendrait le mieux au Maroc ? Voici une question qui semble-t-il, a traversé nos frontières. Le quotidien américain Los Angeles Times sy est intéressé dans un article paru sur son site, et qui consacre la suprématie du système américain
au détriment du système français.
Exemple palpable de la « supériorité » du modèle américain, lUniversité Al Akhawayne dIfrane (UAI), la seule université anglophone du pays, est présentée par le Los Angeles Times (LAT) comme la voie royale vers une bonne carrière professionnelle. La publication américaine avance ainsi comme preuve, les résultats dune étude qui a prouvé que 98% des diplômés de lUAI sont soit embauchés, soit entrepreneurs, ou alors, continuent des études en Master.
LUAI peut donc se targuer de limmense côte dont jouissent ses lauréats, ce qui en augmente le prestige. Les lauréats mêmes de linstitution ne tarissent pas déloges à son égard : « lUAI cest plus quune université ; cest une communauté avec une culture exceptionnelle. On vous y donne toutes les armes pour affronter le monde réel », déclarait ainsi au LAT lun des récents lauréats.
Dans larticle du journal américain, mieux que tous les avantages dune éducation à laméricaine, cest léchec du système francophone qui est mis en exergue, et largement décrié. « Jai perdu tout espoir dans le système français quand jétais au lycée ; ce nest que de la mémorisation, pas de lapprentissage », a confié un autre diplômé de lUAI.
De plus, le Los Angeles Times pointe du doigt les diplômés chômeurs qui manifestent régulièrement devant le parlement, et les présente comme léchec dun système francophone qui na pas su leur donner de débouchés.
Autre limite du système francophone relevée par larticle, une faible portée de lenseignement francophone à linternational. « Où pouvez-vous aller uniquement avec la langue française ? La France, la Suisse ou la Belgique ? » s'interroge Ahmed Legrouri, doyen de lEcole des Sciences et de lIngénierie de lUAI, ajoutant au passage que, « le Maroc pendant longtemps, été retardé, parce que trop orienté vers lEurope et la France ».
Beaucoup de points interessants relevés dans cet article, mais aussi beaucoup d'omissions. Ainsi, s'il s'avère que le passage à Al Akhwayne donne des garanties sur le monde de l'emploi, il reste tout de même que l'accès à cette intitution n'est malheureusement pas à la portée de tous les parents, même s'ils sont tous soucieux d'assurer l'avenir de leurs enfants.
Par ailleurs, il faut remarquer que même si l'anglais a au fil du temps pris de plus en plus d'importance dans la vie quotidienne, il n'en demeure pas moins vrai que le français reste la langue d'usage dans l'administration, les banques, et autres services au Maroc. Ceci étant, un enseignement francophone permet une meilleure insertion professionnelle, pour les diplômés de ce système, qui d'ailleurs ne sont pas toujours handicapés du point de vue linguistique, vu que l'anglais tient une place importante dans le système universitaire marocain actuel.
Pour finir, les lauréats et d'Al Akhwayne et leur belle côte sur le marché de l'emploi sont certes une preuve de la réussite du système américain. Mais que pèsent par exemple les 259 diplômés de la promotion 2010 par rapport aux autres milliers qui vont sortir cette même années de tous les autres instituts universitaires (et francophones) du Royaume?
Yann Ngomo
Exemple palpable de la « supériorité » du modèle américain, lUniversité Al Akhawayne dIfrane (UAI), la seule université anglophone du pays, est présentée par le Los Angeles Times (LAT) comme la voie royale vers une bonne carrière professionnelle. La publication américaine avance ainsi comme preuve, les résultats dune étude qui a prouvé que 98% des diplômés de lUAI sont soit embauchés, soit entrepreneurs, ou alors, continuent des études en Master.
LUAI peut donc se targuer de limmense côte dont jouissent ses lauréats, ce qui en augmente le prestige. Les lauréats mêmes de linstitution ne tarissent pas déloges à son égard : « lUAI cest plus quune université ; cest une communauté avec une culture exceptionnelle. On vous y donne toutes les armes pour affronter le monde réel », déclarait ainsi au LAT lun des récents lauréats.
Dans larticle du journal américain, mieux que tous les avantages dune éducation à laméricaine, cest léchec du système francophone qui est mis en exergue, et largement décrié. « Jai perdu tout espoir dans le système français quand jétais au lycée ; ce nest que de la mémorisation, pas de lapprentissage », a confié un autre diplômé de lUAI.
De plus, le Los Angeles Times pointe du doigt les diplômés chômeurs qui manifestent régulièrement devant le parlement, et les présente comme léchec dun système francophone qui na pas su leur donner de débouchés.
Autre limite du système francophone relevée par larticle, une faible portée de lenseignement francophone à linternational. « Où pouvez-vous aller uniquement avec la langue française ? La France, la Suisse ou la Belgique ? » s'interroge Ahmed Legrouri, doyen de lEcole des Sciences et de lIngénierie de lUAI, ajoutant au passage que, « le Maroc pendant longtemps, été retardé, parce que trop orienté vers lEurope et la France ».
Beaucoup de points interessants relevés dans cet article, mais aussi beaucoup d'omissions. Ainsi, s'il s'avère que le passage à Al Akhwayne donne des garanties sur le monde de l'emploi, il reste tout de même que l'accès à cette intitution n'est malheureusement pas à la portée de tous les parents, même s'ils sont tous soucieux d'assurer l'avenir de leurs enfants.
Par ailleurs, il faut remarquer que même si l'anglais a au fil du temps pris de plus en plus d'importance dans la vie quotidienne, il n'en demeure pas moins vrai que le français reste la langue d'usage dans l'administration, les banques, et autres services au Maroc. Ceci étant, un enseignement francophone permet une meilleure insertion professionnelle, pour les diplômés de ce système, qui d'ailleurs ne sont pas toujours handicapés du point de vue linguistique, vu que l'anglais tient une place importante dans le système universitaire marocain actuel.
Pour finir, les lauréats et d'Al Akhwayne et leur belle côte sur le marché de l'emploi sont certes une preuve de la réussite du système américain. Mais que pèsent par exemple les 259 diplômés de la promotion 2010 par rapport aux autres milliers qui vont sortir cette même années de tous les autres instituts universitaires (et francophones) du Royaume?
Yann Ngomo