- La situation politique est en train de dégénérer à Caracas avec une septième manifestation massive ce jeudi des opposants au président Nicolas Maduro.
Et à chacune de ces démonstrations de force, l’usage de la violence qui pose le problème de la fuite en avant
La fuite en avant, c’est tout à la fois le problème du président vénézuélien Nicolas Maduro, successeur d’Hugo Chavez en 2013 mais qui a perdu les législatives deux ans plus tard et qui se refuse à depuis à cohabiter avec l’opposition ou à organiser une présidentielle anticipée, y compris par le biais d’un référendum révocatoire. Maduro s’accroche donc en s’appuyant sur l’armée, qui jusqu’à présent lui est loyale ; sur les forces de police qui répriment, parfois avec zèle, les manifestations ; sur la Cour Suprême, qui a malgré tout été obligée de reculer lorsqu’elle a tenté le mois dernier de s’octroyer les compétences du Parlement et de confier au président des pouvoirs d’exception. Bref, avec huit morts et plus de cinq cent arrestations depuis le début du mois, on n’est peut-être pas encore au paroxysme de cette crise majeure mais la situation n’a jamais été aussi grave.
D’autant plus que l’opposition a pris le risque de s’engager, elle aussi, dans une fuite en avant qu’elle ne maîtrise plus forcément. La fait qu’un policier ait été tué mercredi dans la banlieue de Caracas, sans qu’on sache s’il s’agit d’une manipulation ou pas, pourrait donner au pouvoir le prétexte de réprimer davantage une opposition au sein de laquelle l’envie d’en découdre n’a jamais été aussi forte.
Le Venezuela, seul face à sa crise
On en serait pas à ce point de rupture si la situation économique n’était pas aussi tragique. C’est vrai que la contestation politique se greffe sur de profondes revendications sociales dans un pays qui a plongé depuis deux ans dans le chaos. En trois ans la croissance est passée de 1% à moins 17%. Quant à l’inflation, elle a passé le cap des 800% en décembre dernier et pourrait atteindre selon le FMI les 4.500% en 2021 si rien n’est fait pour juguler la crise, assainir les finances publiques et diversifier l’économie de rente du pétrole. Autant dire que plus aucun investisseur ne veut se risquer à s’engager sur le marché vénézuélien et beaucoup se demandent comment un pays peut encore soutenir un tel choc sans tomber dans la guerre civile.
Diplomatiquement également, le pays est plus isolé que jamais.
Pendant longtemps, les pays sud-américains ont été relativement solidaires du Venezuela. Pas seulement parce qu’ils en étaient dépendants sur le plan économique et commercial mais aussi parce que Caracas soutenait la plupart des gouvernements de gauche sur le continent y compris ceux de la gauche social-démocrate.
Mais avec l’autoritarisme qui s’est transformé en dictature pure et simple et une économie en chute libre, tous les partenaires y compris américain et européen, ont déserté.
Même Cuba, c’est dire.
Un chef d’État courageux pourrait négocier sa sortie pour laisser son peuple se remettre à espérer. Mais apparemment, pour le moment, ce n’est pas le cas de Nicolas Maduro.
http://www.lejdd.fr/international/ameriques/le-venezuela-au-bord-du-gouffre-3306287
mam
Et à chacune de ces démonstrations de force, l’usage de la violence qui pose le problème de la fuite en avant
La fuite en avant, c’est tout à la fois le problème du président vénézuélien Nicolas Maduro, successeur d’Hugo Chavez en 2013 mais qui a perdu les législatives deux ans plus tard et qui se refuse à depuis à cohabiter avec l’opposition ou à organiser une présidentielle anticipée, y compris par le biais d’un référendum révocatoire. Maduro s’accroche donc en s’appuyant sur l’armée, qui jusqu’à présent lui est loyale ; sur les forces de police qui répriment, parfois avec zèle, les manifestations ; sur la Cour Suprême, qui a malgré tout été obligée de reculer lorsqu’elle a tenté le mois dernier de s’octroyer les compétences du Parlement et de confier au président des pouvoirs d’exception. Bref, avec huit morts et plus de cinq cent arrestations depuis le début du mois, on n’est peut-être pas encore au paroxysme de cette crise majeure mais la situation n’a jamais été aussi grave.
D’autant plus que l’opposition a pris le risque de s’engager, elle aussi, dans une fuite en avant qu’elle ne maîtrise plus forcément. La fait qu’un policier ait été tué mercredi dans la banlieue de Caracas, sans qu’on sache s’il s’agit d’une manipulation ou pas, pourrait donner au pouvoir le prétexte de réprimer davantage une opposition au sein de laquelle l’envie d’en découdre n’a jamais été aussi forte.
Le Venezuela, seul face à sa crise
On en serait pas à ce point de rupture si la situation économique n’était pas aussi tragique. C’est vrai que la contestation politique se greffe sur de profondes revendications sociales dans un pays qui a plongé depuis deux ans dans le chaos. En trois ans la croissance est passée de 1% à moins 17%. Quant à l’inflation, elle a passé le cap des 800% en décembre dernier et pourrait atteindre selon le FMI les 4.500% en 2021 si rien n’est fait pour juguler la crise, assainir les finances publiques et diversifier l’économie de rente du pétrole. Autant dire que plus aucun investisseur ne veut se risquer à s’engager sur le marché vénézuélien et beaucoup se demandent comment un pays peut encore soutenir un tel choc sans tomber dans la guerre civile.
Diplomatiquement également, le pays est plus isolé que jamais.
Pendant longtemps, les pays sud-américains ont été relativement solidaires du Venezuela. Pas seulement parce qu’ils en étaient dépendants sur le plan économique et commercial mais aussi parce que Caracas soutenait la plupart des gouvernements de gauche sur le continent y compris ceux de la gauche social-démocrate.
Mais avec l’autoritarisme qui s’est transformé en dictature pure et simple et une économie en chute libre, tous les partenaires y compris américain et européen, ont déserté.
Même Cuba, c’est dire.
Un chef d’État courageux pourrait négocier sa sortie pour laisser son peuple se remettre à espérer. Mais apparemment, pour le moment, ce n’est pas le cas de Nicolas Maduro.
http://www.lejdd.fr/international/ameriques/le-venezuela-au-bord-du-gouffre-3306287
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