Procès Lhermitte : l'avocat général requiert la culpabilité
18.12.08 - 13:54 Le procès de Geneviève Lhermitte approche tout doucement de son terme. Jeudi matin le Ministère Public requérait à travers la personne de l'avocat général. Il plaide en faveur de la culpabilité de Geneviève Lhermitte. Pour lui, elle est responsable de ses actes.
Les dernières conclusions des experts psychiatres nont pas fait changer davis lavocat général, Pierre Rans (photo). Pour lui, Geneviève Lhermitte est certes en souffrance mais il naccepte pas de considérer quil ne restait à laccusée, au moment des faits, aucun espace de conscience, car cest contraire à lorganisation dont elle a fait preuve et de sinterroger sur le premier rapport des experts psychiatres qui avait considéré Geneviève Lhermitte comme pas suffisamment irresponsable que pour ne pas être jugée.
Après sêtre attaché à recadrer point par point tous les éléments avancés par laccusée pour tenter dexpliquer le drame, lavocat général a souligné que cest dans la perception de Geneviève Lhermitte de son vécu quil faut chercher une explication.Une perception du réel influencée par sa personnalité fragile mais pas irresponsable au sens entendu par la Loi.
Puis sadressant aux jurés, lavocat général a demandé de répondre oui aux deux premières questions : celle de la culpabilité, celle de la préméditation. Le débat sur les circonstances atténuantes ce sera pour après leur a-t-il dit. Et de conclure : on ne tue pas un enfant même par amour.
Pour la défense, la place de Geneviève Lhermitte n'est pas en prison :
L'histoire de Geneviève Lhermitte commence bien comme toutes les histoires d'amour, dira Maître Spreutels mais au fil des années, le système familial va se lézarder. Geneviève Lhermitte est psychologiquement fragile, On le sait, désormais mais c'est aussi quelqu'un qui communique peu sur ses sentiments. Son mari lui avait dit de passer par elle pour communiquer avec le docteur, mais constate Maître Spreutels, lorsque l'accusée commencera à se poser des questions sur cette communauté atypique qui reposait entièrement sur la toute puissance financière du docteur Schaar, les messages ne passeront pas. Et chacun est aujourd'hui en droit de dire qu'il n'a rien vu venir. Ce drame , enchaînera Maître Magnée, est celui d'un épouvantable huis clos. Début 2007, l'état de Geneviève Lhermitte aurait dû justifier une hospitalisation immédiate car l'accusée qui n'a rien à se reprocher durant 1 7 ans, qui a tout fait pour le bonheur de ses enfants, n'a pu se transformer le 28 février, en une mère qui tue, que sous l'emprise d'une terrible dépression.Le 28 février, c'est l'explosion nucléaire, dira Maître Magnée, le contenu des deux dernières lettres de Geneviève Lhermitte, lues par Maître Spreutels sur un ton pathétique, permettra de mesurer l'état de désespoir et de détresse dans lequel, se trouvait Geneviève Lhermitte. Pour la défense de l'accusée, celle-ci n'a pas voulu consciemment la mort de ses enfants, les jurés devront en tenir compte , sa place n'est donc pas en prison mais dans un établissement de soins car, dira Maître Magnée, personne n'a pu fournir la moindre explication autre que celle des experts psychiatres, à ce qui reste pour tout le monde en ce y compris l'accusée, un épouvantable drame.Les délibérations auront lieu demain.