Le Nouvel An Berbère : Yennayer 2959 - explications...
Dans le cadre du nouvel an berbère 2009, la Coordination des Franco Berbères du Bassin de Longwy vous fait part de ce document expliquant lorigine du Nouvel An Berbère.
Pourquoi célébrer Yennayer ?
Un philosophe définissait lHistoire comme tout ce qui nous reste lorsque nous avons tout perdu. Pour que lidentité, la culture, et par là même toutes les particularités de tout un peuple, ne rejoignent pas le cimetière de Histoire, il convient de maintenir, entretenir et raviver toutes ses composantes. Une telle tâche na rien dostracisme : lHumanité et lUniversel nétant que la somme des différentes composantes qui constituent ce Monde dans lequel nous vivons. Par ailleurs, étant donné le jeu verrouillé imposé par les différents pouvoirs successifs au sein de Tamazgha, la patrie de notre Peuple, de notre Culture, de notre Histoire et de notre Identité, la Diaspora Amazigh se trouve aujourdhui de fait investie dune part de responsabilité liée à la sauvegarde et à la revivification de sa propre identité et de sa propre culture en attendant des lendemains meilleurs. Par conséquent, cest dans ce double cadre bien défini que sinscrit la célébration de Yennayer (le nouvel an Amazigh) par la Diaspora Amazigh.
Quest-ce que Yennayer
Yennayer est la fête célébrant le passage au nouvel an par les Imazighen. Ce jour correspond au 12 janvier du calendrier grégorien, devenu universel. À linstar des autres civilisations dans le Monde (russes, chinoise, celtes, arabes, ottomanes etc.), les Imazighen avaient donc leur propre calendrier bien ancien, basé à la fois sur les changements de saisons et les différents cycles de la végétation qui déterminent les moments cruciaux à lagriculture, et sur les positionnements des astres comme la lune et le soleil. À lArrivée des Romains, un autre calendrier (le calendrier Julien), allait se substituer au calendrier autochtone, qui ne répondait plus aux nouvelles saisons nées des innovations agricoles. Le 12 janvier du calendrier Julien (institué en 45 av. J.-C. par lEmpereur Jules César) correspond donc au 1er janvier du calendrier grégorien actuel (instauré par le pape Grégoire XIII en 1582).
Pourquoi le 12 janvier 2959
Lavènement de Yennayer de lan 951 avant Jésus-Christ du calendrier grégorien correspond à un événement politique de portée incommensurable pour les Imazighen. Nombreux dans les différentes armées des Pharaons, les Imazighen allaient peu à peu saffirmer et influencer les Rois Pharaons. Cest ainsi quils réussirent à arracher leur droit à observer leur propres rites comme les cultes funéraires, pratique spirituelle dimportance capitale à lépoque. Il en fut une qui ne pouvait passer inaperçue, le rite funéraire organisé à la mort de Namart, père de Sheshonq I qui allait bientôt être le fondateur de la XXIIème dynastie pharaonique. En effet, en lan 950 av. J.-C., à la mort du Pharaon Psoussenes II, un amazigh répondant au nom de Sheshnaq accède au statut de Pharaon dEgypte en soumettant tout le Delta du Nil (berbère fondateur de la XXIIe dynastie en Egypte), ainsi que la grande prêtrise égyptienne sous son autorité, et fonda sa capitale à Bubastis. Auparavant, Chechonq I régnait sur un territoire allant de la partie orientale de la Libye actuelle jusquau delta du Nil. Il régna sur lEgypte en tant que Pharaon de 950 jusquà 929 av. J.-C. Soucieux de respecter la tradition pharaonique, son fils épousa la princesse Makara, fille du défunt Pssossenes II. En commémorant cet événement, Yennayer devient également le symbole des retrouvailles entre les Imazighen et leur histoire plusieurs fois millénaire, de laquelle ils ont été injustement spoliés depuis maintenant deux millénaires.
La célébration de Yennayer
Pour les Imazighen, Yennayer est dabord une porte qui souvre sur le nouvel an et appelée tabburt useggwass (la porte de lannée). Sa célébration sexplique par limportance accordée aux rites et aux superstitions de lépoque dont certaines subsistent encore de nos jours. La période en question attire particulièrement lattention car la saison correspond à lapproche de la rupture des provisions gardées pour lhiver. Il convient donc de renouveler ses forces spirituelles en faisant appel aux rites. À cette époque de lannée, le rite doit symboliser la richesse. Ainsi, pour que la nouvelle année entamée soit plus fructifiante et la terre plus fertile, il convient de se purifier et de nettoyer les lieux. On obéit également aux lois rituelles tel que le sacrifice dun animal (Asfel) sur le seuil de lannée, comme on le fait encore de nos jours sur les fondations dune nouvelle bâtisse. Le rituel asfel symbolise lexpulsion des forces et des esprits maléfiques pour faire place aux esprits bénéfiques qui vont nous soutenir lannée durant. Si les moyens le permettent, seront sacrifiés autant de bêtes quil y a de membres de famille. La tradition a retenu le sacrifice dun coq par homme, une poule par femme et les deux ensembles pour les femmes enceintes afin de ne pas oublier le futur bébé. A défaut de viande, chaque membre de famille sera représenté par un oeuf surmontant une couronne de pâtes. Le dîner ce jour là sera servi tard e t se doit dêtre copieux, ce qui aux yeux des Imazighens augurera une année abondante. La viande de lanimal sacrifié y sera servie conformément au rite. Certains ne pouvant se permettre un tel sacrifice, servent de la viande sèche, comme acedluh, gardée pour de pareilles occasions : un Yennayer sans la viande fût-elle sèche nen était pas un ! Lors du dîner, une cérémonie est prononcée afin de préserver les absents et de faire que lannée soit bonne. Les absents ne seront pas les oubliés du repas : des cuillers disposées par la mère symbolisent leur présence et une proportion symbolique leur sera laissée dans le plat collectif, sensé rassembler toutes les forces de la famille. Après le repas il convient de vérifier si tout le monde a mangé à sa fin. Cest la maîtresse des lieux internes (la grand-mère ou la mère) qui pose la question aux enfants pour savoir sils ont mangé à leur faim : la réponse est necca nerwa (oui nous avons mangé et sommes rassasiés). La maîtresse des lieux noublie pas non plus les proches ou les voisins, lesquelles lui rendent également des aliments différents : il nest pas de coutume de laisser balader des ustensiles vides le jour de laawachar (jour béni). La fête garde de sa saveur pendant les quelques jours qui suivent lévénement. Les nouveaux ustensiles rangés après la dernière célébration vont redescendre de tareffit (étagère), on prépare lesfenj (des beignets), tighrifin (crêpes), et tous autres plats et gâteaux rappelant une saveur rare fût-elle importée. Seront également au rendez-vous les fruits secs amassés ou achetés le reste de lannée, figues sèches, amandes, noisettes, dattes, etc.
Un autre rite est pratiqué : le carnaval. Les enfants se masquent à laide dune courge évidée, percée de trous pour les yeux et la bouche ; on colle des fèves qui seront des dents et des poils de chèvre pour la barbe et les moustaches. Ils vont par petits groupes à travers les ruelles et font des collectes.
aghbalu : cbf.fr
Dans le cadre du nouvel an berbère 2009, la Coordination des Franco Berbères du Bassin de Longwy vous fait part de ce document expliquant lorigine du Nouvel An Berbère.
Pourquoi célébrer Yennayer ?
Un philosophe définissait lHistoire comme tout ce qui nous reste lorsque nous avons tout perdu. Pour que lidentité, la culture, et par là même toutes les particularités de tout un peuple, ne rejoignent pas le cimetière de Histoire, il convient de maintenir, entretenir et raviver toutes ses composantes. Une telle tâche na rien dostracisme : lHumanité et lUniversel nétant que la somme des différentes composantes qui constituent ce Monde dans lequel nous vivons. Par ailleurs, étant donné le jeu verrouillé imposé par les différents pouvoirs successifs au sein de Tamazgha, la patrie de notre Peuple, de notre Culture, de notre Histoire et de notre Identité, la Diaspora Amazigh se trouve aujourdhui de fait investie dune part de responsabilité liée à la sauvegarde et à la revivification de sa propre identité et de sa propre culture en attendant des lendemains meilleurs. Par conséquent, cest dans ce double cadre bien défini que sinscrit la célébration de Yennayer (le nouvel an Amazigh) par la Diaspora Amazigh.
Quest-ce que Yennayer
Yennayer est la fête célébrant le passage au nouvel an par les Imazighen. Ce jour correspond au 12 janvier du calendrier grégorien, devenu universel. À linstar des autres civilisations dans le Monde (russes, chinoise, celtes, arabes, ottomanes etc.), les Imazighen avaient donc leur propre calendrier bien ancien, basé à la fois sur les changements de saisons et les différents cycles de la végétation qui déterminent les moments cruciaux à lagriculture, et sur les positionnements des astres comme la lune et le soleil. À lArrivée des Romains, un autre calendrier (le calendrier Julien), allait se substituer au calendrier autochtone, qui ne répondait plus aux nouvelles saisons nées des innovations agricoles. Le 12 janvier du calendrier Julien (institué en 45 av. J.-C. par lEmpereur Jules César) correspond donc au 1er janvier du calendrier grégorien actuel (instauré par le pape Grégoire XIII en 1582).
Pourquoi le 12 janvier 2959
Lavènement de Yennayer de lan 951 avant Jésus-Christ du calendrier grégorien correspond à un événement politique de portée incommensurable pour les Imazighen. Nombreux dans les différentes armées des Pharaons, les Imazighen allaient peu à peu saffirmer et influencer les Rois Pharaons. Cest ainsi quils réussirent à arracher leur droit à observer leur propres rites comme les cultes funéraires, pratique spirituelle dimportance capitale à lépoque. Il en fut une qui ne pouvait passer inaperçue, le rite funéraire organisé à la mort de Namart, père de Sheshonq I qui allait bientôt être le fondateur de la XXIIème dynastie pharaonique. En effet, en lan 950 av. J.-C., à la mort du Pharaon Psoussenes II, un amazigh répondant au nom de Sheshnaq accède au statut de Pharaon dEgypte en soumettant tout le Delta du Nil (berbère fondateur de la XXIIe dynastie en Egypte), ainsi que la grande prêtrise égyptienne sous son autorité, et fonda sa capitale à Bubastis. Auparavant, Chechonq I régnait sur un territoire allant de la partie orientale de la Libye actuelle jusquau delta du Nil. Il régna sur lEgypte en tant que Pharaon de 950 jusquà 929 av. J.-C. Soucieux de respecter la tradition pharaonique, son fils épousa la princesse Makara, fille du défunt Pssossenes II. En commémorant cet événement, Yennayer devient également le symbole des retrouvailles entre les Imazighen et leur histoire plusieurs fois millénaire, de laquelle ils ont été injustement spoliés depuis maintenant deux millénaires.
La célébration de Yennayer
Pour les Imazighen, Yennayer est dabord une porte qui souvre sur le nouvel an et appelée tabburt useggwass (la porte de lannée). Sa célébration sexplique par limportance accordée aux rites et aux superstitions de lépoque dont certaines subsistent encore de nos jours. La période en question attire particulièrement lattention car la saison correspond à lapproche de la rupture des provisions gardées pour lhiver. Il convient donc de renouveler ses forces spirituelles en faisant appel aux rites. À cette époque de lannée, le rite doit symboliser la richesse. Ainsi, pour que la nouvelle année entamée soit plus fructifiante et la terre plus fertile, il convient de se purifier et de nettoyer les lieux. On obéit également aux lois rituelles tel que le sacrifice dun animal (Asfel) sur le seuil de lannée, comme on le fait encore de nos jours sur les fondations dune nouvelle bâtisse. Le rituel asfel symbolise lexpulsion des forces et des esprits maléfiques pour faire place aux esprits bénéfiques qui vont nous soutenir lannée durant. Si les moyens le permettent, seront sacrifiés autant de bêtes quil y a de membres de famille. La tradition a retenu le sacrifice dun coq par homme, une poule par femme et les deux ensembles pour les femmes enceintes afin de ne pas oublier le futur bébé. A défaut de viande, chaque membre de famille sera représenté par un oeuf surmontant une couronne de pâtes. Le dîner ce jour là sera servi tard e t se doit dêtre copieux, ce qui aux yeux des Imazighens augurera une année abondante. La viande de lanimal sacrifié y sera servie conformément au rite. Certains ne pouvant se permettre un tel sacrifice, servent de la viande sèche, comme acedluh, gardée pour de pareilles occasions : un Yennayer sans la viande fût-elle sèche nen était pas un ! Lors du dîner, une cérémonie est prononcée afin de préserver les absents et de faire que lannée soit bonne. Les absents ne seront pas les oubliés du repas : des cuillers disposées par la mère symbolisent leur présence et une proportion symbolique leur sera laissée dans le plat collectif, sensé rassembler toutes les forces de la famille. Après le repas il convient de vérifier si tout le monde a mangé à sa fin. Cest la maîtresse des lieux internes (la grand-mère ou la mère) qui pose la question aux enfants pour savoir sils ont mangé à leur faim : la réponse est necca nerwa (oui nous avons mangé et sommes rassasiés). La maîtresse des lieux noublie pas non plus les proches ou les voisins, lesquelles lui rendent également des aliments différents : il nest pas de coutume de laisser balader des ustensiles vides le jour de laawachar (jour béni). La fête garde de sa saveur pendant les quelques jours qui suivent lévénement. Les nouveaux ustensiles rangés après la dernière célébration vont redescendre de tareffit (étagère), on prépare lesfenj (des beignets), tighrifin (crêpes), et tous autres plats et gâteaux rappelant une saveur rare fût-elle importée. Seront également au rendez-vous les fruits secs amassés ou achetés le reste de lannée, figues sèches, amandes, noisettes, dattes, etc.
Un autre rite est pratiqué : le carnaval. Les enfants se masquent à laide dune courge évidée, percée de trous pour les yeux et la bouche ; on colle des fèves qui seront des dents et des poils de chèvre pour la barbe et les moustaches. Ils vont par petits groupes à travers les ruelles et font des collectes.
aghbalu : cbf.fr