Deux attentats rompent la trêve en Syrie
Ce premier jour de la fête de l'Adha, la plus sacrée des fêtes musulmanes, se voulait jour de trêve dans le conflit qui déchire la Syrie depuis dix-neuf mois. Il s'achève dans le sang.
Les médias officiels syriens ont annoncé l'explosion d'une voiture piégée, vendredi 26 octobre, dans le sud de Damas."L'attentat dans le quartier Daf Chawk a fait cinq morts et 32 blessés dans un attentat terroriste, ce qui représente une violation claire du cessez-le-feu annoncé par l'armée", a déclaré la télévision. "Terroristes" est le terme par lequel l'armée désigne les rebelles de l'Armée syrienne libre.
Plusieurs enfants figurent parmi les blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée en Grande-Bretagne qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales.
VIOLENTS COMBATS DÈS LE MATIN
Peu après, un second attentat à la voiture piégée a tué trois militaires à Deraa, l'un des foyers de la contestation, dans le sud-ouest du pays. "La voiture a explosé à un barrage situé près de la gare, tuant trois soldats et en blessant huit autres qui étaient en faction", a précisé l'OSDH.
Le cessez-le-feu avait été rompu dès vendredi matin lorsque de violents combats avaient éclaté autour d'une base de l'armée syrienne, à la périphérie est de Maaret Al-Noomane (nord-ouest). "La trêve a volé en éclats dans plusieurs régions de la Syrie mais il y a malgré tout moins de violences et moins de victimes que d'ordinaire", témoignait cependant en milieu de journée Rami Abdel Rahmane, chef de l'OSDH. L'attentat de Damas est survenu quelques heures plus tard.
Au moins 47 personnes auraient été tuées lors de cette journée de "trêve" estime l'OSDH.
"LE DROIT DE RIPOSTER"
Régime et rebelles en Syrie avaient accepté jeudi d'observer à partir de vendredi et pendant les quatre jours de la fête musulmane de l'Adha une trêve âprement négociée par l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi.
Mais l'armée comme les rebelles de l'Armée syrienne libre s'étaient réservé "le droit de riposter". "Si l'armée tire une seule balle, nous répondrons avec cent balles", avait affirmé le général Moustapha Al-Cheikh, chef du commandement militaire supérieur de l'ASL. L'état-major syrien avait également souligné qu'il se réservait le droit d'ouvrir le feu "si les groupes terroristes armés continuent à tirer sur les civils et les forces gouvernementales ou à attaquer les biens publics et privés".
Quant au front islamiste Al-Nosra, qui a revendiqué de nombreux attentats en Syrie, il avait dès le départ catégoriquement rejeté la trêve. Ce sont ses combattants qui sont partis vendredi matin à l'assaut de la base militaire de Wadi Deif, à la périphérie de Maaret Al-Noomane, selon l'OSDH.
.............
Le monde