Salam 'Alaycum misszara
et quelle est cette morale ?
Je l'ai lue dans un petit livre très intéressant , "plaidoyer pour le bonheur" de Matthieu Ricard... un des hommes le plus heureux du monde, preuves scientifiques à l'appui!
(c'est vrai en plus, ça m'a bluffé). J'ai hate de lire un autre livre dès que je finisse avec ce que je suis entrain de lire actuellement!
Le bonheur est la règle, une loi divine en soi. En fait, il ne parle pas de divin dans son livre,c'est mon interprétation personnelle.
Je t'écris le passage qui m'a rappelé ce verset:
Systématiquement blâmer les autres pour nos tourments et voir en eux les seuls responsables de nos souffrances revient à nous garantir une vie misérable (la misszara: regarde comment on se créé d'autres malheurs, gratos!). Ne sous-estimons pas les répercussions de nos actes, de nos paroles et de nos pensées. Si nous avons semé un mélange de graines de fleurs et de plantes vénéneuses, il ne faut pas s'étonner que la récolte soit mixte. Si nous alternons comportements altruistes et nuisibles, ne soyons pas surpris de glaner un mélange contrasté de joies et de souffrances. Selon Luca et Francesco Cavalli-Sforza, l'un généticien des populations, professeur à l'université de Stanford,l'autre philosophe: "les conséquences d'une action, quelle qu'elle soit, mûrissent au fil du temps et retombent tôt ou tard sur celui qui l'a accomplie: il ne s'agit pas d'une intervention de la justice divine, mais d'une simple réalité." Considérer en effet que la souffrance résulte de la volonté divine débouche sur une incompréhension totale sur les calamités répétées qui accablent certaines personnes et certains peuples.Pourquoi un Tout-Puissant aurait-il créé des conditions conduisant à tant de souffrances? Selon la perspective bouddhiste, nous sommes le résultat d'un très grand nombre d'actes libres dont nous sommes responsables.Le VII ème Dalaï-Lama écrivait:
Un cœur glacé par l'eau des tourments
Est le résultats d'actes destructeurs,
Le fruit de notre propre folie:
N'est-il pas triste d'en blâmer les autres?
Cette approche est liée à la notion bouddhiste de karma, trop souvent mal comprise en Occident.Karma signifie "acte" , mais désigne également le lien dynamique qui existe entre un acte et son résultat.Chaque action - et autant chaque intention qui la sous-tend- est considérée comme positive ou négative selon ses effets sur le bonheur et la souffrance. Il est aussi insensé de vouloir vivre heureux sans avoir renonce aux actes nuisibles que de mettre sa main dans le feu en espérant ne pas se brûler.De même, on ne peut acheter le bonheur, le voler ou le trouver par hasard: il faut le cultiver soi-même.Pour le bouddhisme, la souffrance n'est donc pas une anomalie ou une injustice (la misszara: regarde un peu le concept de l'épreuve dans le coran),elle est dans la nature du monde conditionné que l'in appelle samsara. C'est le produit logique et inéluctable de la loi de cause à effet. Le bouddhisme qualifie le monde de "conditionné", dans la mesure où tous les éléments qui le composent résultent d'un nombre infinis de causes et de circonstances toutes sujettes à l’impermanence et à la destruction.
Comment le bouddhisme considère-t-il la tragédie des innocents torturés, massacrés ou mourant de famine? A première vue, leurs souffrances semblent dues à des causes bien plus tragiques et puissantes que de simples pensées négatives.Pourtant, ce sont bien l'insensibilité de ceux qui laissent mourir de faim ou la haine de ceux qui torturent qui sotn à l'origine des immenses souffrances d'une grande partie de l'humanité. Le seul antidote à ces aberrations consiste à prendre la pleine mesure des souffrance des autres, puis à comprendre au plus profond de soi qu'aucun être vivant au monde ne souhaite souffrir. Selon le Dalaï-Lama: "Rechercher le bonheur en restant indifférant à la souffrance des autres est une erreur tragique.".
Pages: 75-77