Si on est gouverné par le centre depuis toujours, alors le citoyen‑moyen confirme qu’il est à l’ouest, quand il dit que le centre est insignifiant
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Non, tu t’illusionnes, ça reste polarisé. Essaie de parler de libéralisme économique à un(e) électeur(ice) de Gauche, disons
@shivvah par exemple, et tu va voir le résultat : « Vadé rétro satanas, tu veux nous faire vivre comme les Chinois ? ». Essaie de parler de libéralisme sociale à un électeur de Droite, disons
@shlopo par exemple, et tu va voir le résultat : « T’es un bobo de gauche, tu connais rien de la vie ? ». Je ne sais pas qui d’autre que Bayrou et Borloo, osent proposer ensemble, libéralisme sociale et libéralisme économique, et pas soit l’un soit l’autre (ce que Bayrou appel l’unijambisme).
Il y a quand‑même des mouvement de l’un à l’autre et des points communs. Il y a eu historiquement, une infiltration de la gauche vers la droite, c’est à dire que des choses initialement dites de gauche, ont été assimilées par la droite (ex les minimums sociaux). Ce mouvement s’appel sinistro‑quelque‑chose (j’ai oublié). Plus récemment, c’est l’inverse, une tendance de la gauche à assimiler des choses attribuées traditionnellement à la droite (ex parler de sécurité). Mais ça n’empêche pas que la polarisation existe toujours, il en faut plus pour l’effacer. La Gauche n’est pas devenu économiquement libérale, certainement pas avec Hollande (malgré le bon point de l’impôt prélevé à la source), pas plus que la Droite n’est devenu sociale avec Sarkozy (malgré le bon point du solde insaisissable automatique).
La différence entre les deux, n’est pas que sociétale comme tu le dis, elle est sociétale et économique, c’est à dire tout, parce que c’est en gros la grande partition qu’on a hérité de la polarisation droite‑gauche, justement (une partition injustifiée, parce que société et économie, sont indissociables).
Pour être plus juste, il faut aussi parler de la différence entre les représentants d’un parti et ses militant(e)s. Le clivage existe plus chez les militants que chez les représentants des partis. Ça se voit avec l’Union Européenne, où globalement, droite et gauche sont souvent d’accord, … ils peuvent se le permettre, le citoyen‑moyen se moquant de l’UE, il n’y prête même pas attention. Mais dès qu’un représentant politique se sait scruté par ses militant(e)s ou qu’il s’adresse à eux/elles pendant une campagne, là, le discours change, pour leur plaire (ce qu’on appel le populisme).
Cette différence entre les militants et les représentants, est très importante.
Il reste encore les points communs : « c’est la faute aux autres / à un complot », « j’ai pas assez, mais ceux qui ont moins ils ont trop », « y en a marre de ces gens là », en désignant n’importe quelle catégorie, pourvu qu’elle soit minoritaire, ce qui peut aller du banquier (typiquement pour la gauche) à l’immigré (typiquement pour la droite). L’opportunisme, la décharge de ses responsabilités, etc, sont aussi points communs à la droite et à la gauche (quoique que ça fait parti de la droite depuis peu, encore un truc de gauche passé à droite), mais pas du centre. Je ne sais pas qui d’autre que Bayrou a osé dire « nos problèmes internes, ont des causes internes, pas la peine de les attribuer aux autres ».
En petit post‑scriptum, j’ajoute une caractéristique de la gauche, inclassable : ce que j’appel le roman de la réalité (les Américains ont une expression pour ça, mais je l’ai oublié), c’est à dire croire que les choses sont ce qu’on voudrait qu’elle soit (en bien et en mal), quoique ça se retrouve à l’extrême‑droite aussi, donc pas seulement à gauche.