"Les marges de sécurité russes ont nettement diminué"
Le cargo spatial inhabité Progress qui devait ravitailler la Station spatiale internationale ce mardi est hors de contrôle.
Pour l'astronaute Jean-Loup Chrétien, il n'y a pas lieu de craindre les conséquences de sa chute.
La Russie a perdu ce mardi le contrôle d'un vaisseau cargo inhabité de type "Progress" qui devait ravitailler la Station spatiale internationale (ISS).
Il ne tardera plus à retomber à la surface du globe, a déclaré ce mercredi un responsable au sein du complexe spatial russe, ajoutant que "des réactions totalement incontrôlables avaient commencé".
Mais pour l'ancien astronaute Jean-Loup Chrétien, "il n'y a pas lieu de trop s'inquiéter". Contacté par L'Express, celui qui fut le premier Français dans l'espace en 1982 estime que le risque de dommage à l'impact est "extrêmement faible" et que l'émotion retombera plus vite encore que le vaisseau en perdition. Il n'est en revanche pas surpris qu'un tel incident ait pu survenir sur une mission Progress.
Faut-il s'inquiéter des conséquences du retour sur terre du cargo spatial russe?
Ce n'est pas très agréable d'imaginer un objet hors de contrôle et en chute libre quelque part au-dessus de nos têtes.
Mais il faut se garder de toute exagération. Le premier point rassurant, c'est qu'on assiste a priori à un retour lent du cargo en direction de l'atmosphère. Les Russes semblent prévoir une dizaine de jours avant la rentrée. C'est une très bonne chose. (vers le 9 mai)
70% de la surface du globe est occupée par l'eau et seule une fraction des terres sont habitées.
Le risque de dommages est donc déjà satistiquement faible. Mais surtout, cette entrée lente laisse beaucoup de temps aux Russes pour tenter de reprendre le contrôle.
Et en cas d'échec, pour prévoir le point d'entrée dans l'atmosphère, en déduire une zone d'impact et prendre des mesures en conséquence. Je pense que ce sera le cas d'ici quelques jours.
Pour finir, la structure du cargo ne comporte qu'une faible proportion de matières denses.
On parle de quelques kilos qui ne brûleraient pas en entrant dans l'atmosphère. Et s'ils devaient atteindre le sol, il s'agit d'éléments neutres qui ne contiennent ni carburant ni matière instable. Tout cela combiné incite plutôt à une certaine tranquillité.
Ce type de retour incontrôlé dans l'atmosphère est-il fréquent?
Au début de la conquête spatiale, ce genre de situation était assez banal. A l'époque on était simplement capables de prévoir la date de retour, mais ni l'angle ni le point d'entrée dans l'atmosphère des objets. C'est nettement moins fréquent aujourd'hui car les concepteurs de ces engins observent des normes strictes concernant le retour sur terre dont tous les paramètres sont minutieusement planifiés. Cela aurait été le cas si tout c'était passé comme prévu avec le cargo Progress.
Est-ce une surprise que cela survienne lors d'une opération russe?
La fiabilité des vols spatiaux russes a longtemps été exemplaire mais, ces dix dernières années, la marge de sécurité a largement diminué. Des gens ont quitté la recherche spatiale pour partir dans le privé au fil des nombreuses transformations de la Russie. Ils ont d'ailleurs perdu en cours de route des partenaires cruciaux. Je pense notamment à l'Ukraine qui leur a longtemps fourni du matériel de pointe.
image: http://static.lexpress.fr/medias_10411/w_640,c_fill,g_north/jl-chretien_5330439.jpg
L'astronaute Jean-Loup Chrétien, premier Européen de l'ouest dans l'espace.
Pour finir, la structure du cargo ne comporte qu'une faible proportion de matières denses. On parle de quelques kilos qui ne brûleraient pas en entrant dans l'atmosphère. Et s'ils devaient atteindre le sol, il s'agit d'éléments neutres qui ne contiennent ni carburant ni matière instable. Tout cela combiné incite plutôt à une certaine tranquillité.
Ce type de retour incontrôlé dans l'atmosphère est-il fréquent?
Au début de la conquête spatiale, ce genre de situation était assez banal. A l'époque on était simplement capables de prévoir la date de retour, mais ni l'angle ni le point d'entrée dans l'atmosphère des objets. C'est nettement moins fréquent aujourd'hui car les concepteurs de ces engins observent des normes strictes concernant le retour sur terre dont tous les paramètres sont minutieusement planifiés. Cela aurait été le cas si tout c'était passé comme prévu avec le cargo Progress.
Aujourd'hui on s'aperçoit que leur marge, qui était énorme, s'est nettement dégradée et que le nombre d'incidents croît d'année en année. On compte dans l'histoire récente au moins deux ou trois vols habités qui se sont terminés par des "retours balistiques", c'est-à-dire des retours dans des conditions dégradées. Avec tous les risques et les désagréments que cela comporte pour les équipages. Cette fois, il s'agit d'un vol inhabité, mais certainement pas d'une surprise.
l'express
ce sont bien quand même les russes, qui, majoritairement, ravitaillent l'ISS
le problème vient de la station internationale, pas du sol, qui n'a pas su prendre le contrôle et le
cargo redescend sur terre, de 440 kms, en tournant sur lui-même
mam
Le cargo spatial inhabité Progress qui devait ravitailler la Station spatiale internationale ce mardi est hors de contrôle.
Pour l'astronaute Jean-Loup Chrétien, il n'y a pas lieu de craindre les conséquences de sa chute.
La Russie a perdu ce mardi le contrôle d'un vaisseau cargo inhabité de type "Progress" qui devait ravitailler la Station spatiale internationale (ISS).
Il ne tardera plus à retomber à la surface du globe, a déclaré ce mercredi un responsable au sein du complexe spatial russe, ajoutant que "des réactions totalement incontrôlables avaient commencé".
Mais pour l'ancien astronaute Jean-Loup Chrétien, "il n'y a pas lieu de trop s'inquiéter". Contacté par L'Express, celui qui fut le premier Français dans l'espace en 1982 estime que le risque de dommage à l'impact est "extrêmement faible" et que l'émotion retombera plus vite encore que le vaisseau en perdition. Il n'est en revanche pas surpris qu'un tel incident ait pu survenir sur une mission Progress.
Faut-il s'inquiéter des conséquences du retour sur terre du cargo spatial russe?
Ce n'est pas très agréable d'imaginer un objet hors de contrôle et en chute libre quelque part au-dessus de nos têtes.
Mais il faut se garder de toute exagération. Le premier point rassurant, c'est qu'on assiste a priori à un retour lent du cargo en direction de l'atmosphère. Les Russes semblent prévoir une dizaine de jours avant la rentrée. C'est une très bonne chose. (vers le 9 mai)
70% de la surface du globe est occupée par l'eau et seule une fraction des terres sont habitées.
Le risque de dommages est donc déjà satistiquement faible. Mais surtout, cette entrée lente laisse beaucoup de temps aux Russes pour tenter de reprendre le contrôle.
Et en cas d'échec, pour prévoir le point d'entrée dans l'atmosphère, en déduire une zone d'impact et prendre des mesures en conséquence. Je pense que ce sera le cas d'ici quelques jours.
Pour finir, la structure du cargo ne comporte qu'une faible proportion de matières denses.
On parle de quelques kilos qui ne brûleraient pas en entrant dans l'atmosphère. Et s'ils devaient atteindre le sol, il s'agit d'éléments neutres qui ne contiennent ni carburant ni matière instable. Tout cela combiné incite plutôt à une certaine tranquillité.
Ce type de retour incontrôlé dans l'atmosphère est-il fréquent?
Au début de la conquête spatiale, ce genre de situation était assez banal. A l'époque on était simplement capables de prévoir la date de retour, mais ni l'angle ni le point d'entrée dans l'atmosphère des objets. C'est nettement moins fréquent aujourd'hui car les concepteurs de ces engins observent des normes strictes concernant le retour sur terre dont tous les paramètres sont minutieusement planifiés. Cela aurait été le cas si tout c'était passé comme prévu avec le cargo Progress.
Est-ce une surprise que cela survienne lors d'une opération russe?
La fiabilité des vols spatiaux russes a longtemps été exemplaire mais, ces dix dernières années, la marge de sécurité a largement diminué. Des gens ont quitté la recherche spatiale pour partir dans le privé au fil des nombreuses transformations de la Russie. Ils ont d'ailleurs perdu en cours de route des partenaires cruciaux. Je pense notamment à l'Ukraine qui leur a longtemps fourni du matériel de pointe.
image: http://static.lexpress.fr/medias_10411/w_640,c_fill,g_north/jl-chretien_5330439.jpg
L'astronaute Jean-Loup Chrétien, premier Européen de l'ouest dans l'espace.
Pour finir, la structure du cargo ne comporte qu'une faible proportion de matières denses. On parle de quelques kilos qui ne brûleraient pas en entrant dans l'atmosphère. Et s'ils devaient atteindre le sol, il s'agit d'éléments neutres qui ne contiennent ni carburant ni matière instable. Tout cela combiné incite plutôt à une certaine tranquillité.
Ce type de retour incontrôlé dans l'atmosphère est-il fréquent?
Au début de la conquête spatiale, ce genre de situation était assez banal. A l'époque on était simplement capables de prévoir la date de retour, mais ni l'angle ni le point d'entrée dans l'atmosphère des objets. C'est nettement moins fréquent aujourd'hui car les concepteurs de ces engins observent des normes strictes concernant le retour sur terre dont tous les paramètres sont minutieusement planifiés. Cela aurait été le cas si tout c'était passé comme prévu avec le cargo Progress.
Aujourd'hui on s'aperçoit que leur marge, qui était énorme, s'est nettement dégradée et que le nombre d'incidents croît d'année en année. On compte dans l'histoire récente au moins deux ou trois vols habités qui se sont terminés par des "retours balistiques", c'est-à-dire des retours dans des conditions dégradées. Avec tous les risques et les désagréments que cela comporte pour les équipages. Cette fois, il s'agit d'un vol inhabité, mais certainement pas d'une surprise.
l'express
ce sont bien quand même les russes, qui, majoritairement, ravitaillent l'ISS
le problème vient de la station internationale, pas du sol, qui n'a pas su prendre le contrôle et le
cargo redescend sur terre, de 440 kms, en tournant sur lui-même
mam
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