Gaz: Gros gisement ou Talsint bis?
· Aucun commentaire du gouvernement
· LOnhym dit ne pas être au courant
Le spectre de Talsint plane sur lannonce de la découverte du gaz, au large des côtes marocaines, entre Tanger et Larache. Spectre faisant craindre un réveil des démons qui, en 2000, avait alors donné lieu aux rêves les plus fous au sein de lopinion publique.
Lannonce, lundi 30 mars, de la découverte du gaz par le groupe pétrolier hispano-argentin et gazier espagnol est passée presque inaperçue. Seules les agences de presse française et britannique ont relayé linformation. La très officielle MAP a préféré attendre. Elle na peut-être pas tort. Car, les commentaires dans les milieux professionnels disent clairement que «la prudence est de mise». Pour certains, plus perplexes, «on ne peut claironner des découvertes de ce genre sans certitude scientifique». Il sagit pourtant dune «découverte faite par des entreprises sérieuses», modère un autre.
Repsol et Gas Natural, qui détiennent à eux deux 60% du consortium dexploration formé avec lOnhym (25%) et le britannique Dana Petroleum (15%), parlent de deux colonnes de 90 mètres dans le puits Anchois, à 40 km en offshore, mais se réservent de tout commentaire quant aux volumes en jeu. Dans un autre communiqué, rendu public le même jour, le britannique estime quil sagit dune «découverte significative», de près de 100 millions de pieds cubiques, soit léquivalent de 16 millions de barils ou encore 2,512 millions de mètres cubes de gaz. «Pourquoi ce nest pas le gouvernement qui annonce cette découverte?», assène ce professionnel, apparemment désabusé par les multiples «découvertes» infructueuses. Le mutisme du gouvernement et de lOffice chargé de lexploration (Onhym) renseigne sur lincertitude de cette découverte. A la Fédération de lénergie, lon préfère parler de «potentialité quil faudra transformer en réalité économique». Ce qui suppose «une évaluation pour savoir si ce gaz est rentable ou non». Il se peut, dans ce cas, quil y ait des indices prometteurs, «mais de là à crier victoire, cest vite dit!».
Certains observateurs, ayant requis lanonymat, nhésitent pas à voir dans ce genre de communiqué des effets dannonce. «Cest une période de lannée qui est propice aux nouvelles les plus farfelues dont certaines entreprises profitent pour soutenir leurs cours en Bourse ou justifier leurs résultats», fulmine cet opérateur du secteur gazier.
B. T.