Un article qui souligne bien l'incurie et la cécité des militaires et des politiques us:
"En août 2003, une séance de cinéma pas comme les autres, dans un auditorium du Pentagone : des militaires américains découvrent La Bataille dAlger de Gillo Ponterco. Le New York Times salue alors cette " heureuse initiative pour repenser la guerre de manière créative" .
« Cette référence cinématographique que fait le Pentagone prouve linadaptation totale des Américains face à la situation. Cest comme si les chefs dEtats se référaient à des dessins animés » analyse Charles Saint-Prot, géopolitologue. Une preuve de plus selon lui dune guerre "mal préparée" . Ladministration Bush aurait alors totalement improvisé. "Les Français sont resté plus dun siècle en Algérie, ils connaissaient le terrain, alors quen Irak les Américains sont comme des extra-terrestres" (...)
Le carton dinvitation de la projection décrit par un journaliste américain : « Comment gagner la bataille contre le terrorisme et perdre celle des idées
Des enfants qui tirent à bout portant sur des soldats, des femmes qui posent des bombes et bientôt la population arabe sera emportée par une folle ferveur. Ca vous rappelle quelque chose ? Les Français ont un plan, il réussit tactiquement mais échoue stratégiquement. Pour comprendre pourquoi, venez voir ce film rare" .
Le Pentagone compare donc sa situation à celle des militaires Français davant 1962. Il lui semble quAlger ou Bagdad, cest la même chose. « Ils nont pas regardé le film ou bien ils nont pas compris » tempête Subhi Toma.
« Les Français se sont montrés plus intelligents car lors de cette bataille dAlger, ils avaient éliminé la majeure partie des réseaux de résistance. Mais ils nont pas résolu le problème politique.
Tandis que les Américains eux, se cassent le nez sur la terrain, mais ont pratiquement gagné sur le plan politique. Car personne ne peut les contredire sur ce projet dinstaurer une démocratie en Irak. Mais ils nont aucune idée de la manière de traiter la résistance" . Ou plutôt si, la coalition américano-britannique a une bonne idée des méthodes à employer, daprès la journaliste Marie-Monique Robin. Dans livre "Escadrons de la mort, lécole française" elle décrit comment le général Aussaresses a déjà dispensé son savoir-faire en Amérique Latine, et aux Etats-Unis. Pour illustrer ses formations aux pratiques de « renseignement », le « bourreau de la guerre dAlgérie » aurait même utilisé des extraits du film de Pontecorvo.
Juste après les premiers bombardements en Afghanistan la question de la torture sest imposée dans le débat public américain en de drôles de termes. Un sondage paru en 2005 donne presque une moitié dopinions favorables à lusage dit « justifié »de la torture. Aussi, les multiples scandales qui ont éclaté, de Guantanamo à Abou Grhaïb, ne sont peut-être que la partie émergée de liceberg. (...)
Il y a une énorme différence entre lAlgérie de 1957 ans et lIrak de 2005, conclut Subhi Toma (...) En France, il y avait un grand homme qui sappelait de Gaulle. Devant lampleur des dégâts et les aspirations du peuple algérien, il a eu le courage de se retirer. Cet acte témoignait dun haut degré de conscience politique. A Washington aujourdhui, il y a un médiocre qui nadmettra jamais ses erreurs".
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