“Pour mon ‘mari’, c’était une façon de s’investir sans s’engager”
Fouzia, 30 ans, abandonnée avec son enfant par Samir
"Fouzia est de celles qui regrettent aujourd’hui d’avoir choisi le mariage halal. Car quand Samir, son “mari”, l’a quittée après dix ans de relation, elle s’est retrouvée seule à la rue, avec son fils de 2 ans. L’histoire avait pourtant bien commencé. Fouzia et Samir se connaissent depuis le lycée et étaient fous amoureux l’un de l’autre. Leur première mésentente, ils l’ont eue quand Fouzia a eu envie d’un mariage en bonne et due forme à la mairie, chose que Samir refusait catégoriquement. “On n’était pas sur la même longueur d’onde à ce sujet, explique la jeune femme d’origine algérienne. Il ne voulait pas avoir le sentiment d’être attaché : le mariage halal ne lui imposait aucun engagement, puisque le jour où la relation ne marche plus, on se sépare sans complications. Moi, en revanche, j’ai toujours voulu me marier civilement, et je le lui faisais savoir. Mais, avec le temps, j’ai fini par me résigner. Ce mariage était aussi un moyen pour moi de quitter le domicile familial car, pour les Arabes et les musulmans en général, la meilleure façon de légitimer son départ de chez ses parents, c’est de se marier ou de faire le ‘halal’.
C’est une manière de ne pas faire de scandale avec sa famille.” Durant sept ans, elle reste “mariée” à son amour de jeunesse, et, de leur union, naît un garçon, en 2001. Elle n’a alors de cesse de le relancer au sujet du mariage civil : elle pense d’ailleurs que c’est cette obstination qui a causé l’échec de cette relation. De plus, les choses n’allaient pas très bien avec sa belle-famille qui n’avait jamais vu d’un bon œil ce mariage religieux : “Pour eux, un halal ne voulait rien dire. Ils ne m’ont jamais considérée comme la femme de leur fils, mais plutôt comme sa copine et je l’ai toujours mal vécu. Ils n’ont jamais cherché à avoir des nouvelles de leur petit-fils”, dit-elle avec regret.
Avec le recul, elle se rend compte que, pour son mari, le mariage “halal” était une manière de s’investir avec elle, mais sans réel engagement. Une sorte de simple contrat moral que l’on peut facilement rompre. “Le mariage halal n’est rien de plus qu’un concubinage, c’est comme un Pacs. On vit ensemble, on reconnaît les enfants et on a des responsabilités, mais le jour où on se sépare, on n’est pas protégé. Nous avions acheté un pavillon ensemble, mais le jour où il m’a mise à la rue, je n’avais aucune manière de prouver que j’avais participé à l’achat. Tous les biens que j’avais pu acheter avec mon mari ne m’appartenaient plus car ils n’étaient pas au nom de monsieur et madame. Comme il avait reconnu l’enfant, il était obligé de subvenir à ses besoins en lui versant une pension alimentaire, mais moi, je n’ai rien obtenu de lui. Et ça blesse vraiment de se rendre compte que sans acte de mariage à l’appui, je ne suis rien.”
Elle qui, pour Samir, avait arrêté ses études et n’avait jamais travaillé, s’est retrouvée, le jour où il l’a quittée pour une autre, sans diplôme, sans travail, sans perspectives. “Je me suis rendu compte que j’avais perdu mon temps durant ces dix années. J’ai recommencé ma vie à zéro. J’étais encore jeune (26 ans) donc plutôt que de rester à me lamenter sur mon sort et vivre aux crochets de la société, j’ai décidé de prendre ma vie en main, de reprendre mes études, de passer des diplômes. Psychologiquement, c’était un peu dur, mais le fait d’avoir mon fils à mes côtés m’a donné de la force et de la volonté pour ne pas baisser les bras. Je voulais que mon fils soit fier de moi et lui donner un bon exemple. J’ai choisi d’être libre, indépendante et surtout de profiter de la vie.” Aujourd’hui, Fouzia élève seule son enfant. Depuis son “divorce”, elle a pris une belle revanche : elle a ainsi passé son permis de conduire, réussi ses concours pour devenir infirmière et elle vit maintenant dans un joli appartement. Quant à sa vie amoureuse, elle souhaite un jour refaire sa vie et se marier, mais civilement cette fois-ci ! Elle ne refera pas deux fois les mêmes erreurs."
Séphora, mariée avec Marouane, puis séparée
Elle avait 18 ans et lui 20 quand ils ont décidé de se marier religieusement, officialisant ainsi une relation de deux ans et demi. “Nous avons ressenti le besoin de faire un mariage halal d’abord pour des raisons religieuses, mais aussi parce que j’en avais assez de vivre clandestinement notre relation en cachette de ma famille”, explique Séphora. Du côté de Marouane, les choses semblaient pourtant claires : il avait rapidement présenté sa petite amie à sa mère, qui l’a très vite adoptée. “Je la considérais déjà comme ma belle-mère, on était très complices toutes les deux. Et c’est principalement elle qui voulait que j’officialise les choses, car elle m’appréciait énormément. Elle disait qu’elle ne voulait pas que je lui échappe, se remémore Séphora en souriant. Nous avions convenu qu’il viendrait demander ma main après les vacances d’été, le temps pour lui de trouver un travail comme électricien, afin qu’il puisse se présenter à ma famille avec une situation. Et c’est ce qui s’est passé. Il est venu après le ramadan chez moi. J’avais tellement peur de le présenter à ma mère que je lui ai parlé de sa venue seulement trois jours avant.”
La jeune fille, d’origine marocaine, craignait fortement la réaction de son grand frère, avec qui elle entretenait des relations conflictuelles. C’est d’ailleurs la raison qui l’a poussée à précipiter sa décision. “Il m’empêchait de vivre ma vie et de profiter de ma jeunesse. Pour le fuir, j’ai fait de mauvais choix, comme me marier trop vite, pour pouvoir vivre loin de lui. Je pensais que Marouane était le bon, et je me suis alors investie sérieusement dans ma relation avec lui. Ce que je regrette aujourd’hui.” Malheureusement, ce mariage n’a pas duré : Séphora, qui ne se sentait ni comblée ni comprise, a mis un terme à cette union moins d’un an après sa célébration. “J’avais l’impression d’avoir adopté un enfant plutôt que d’avoir épousé un homme. Il n’assumait pas ses responsabilités de mari. J’étais malheureuse et je ne me voyais pas passer le reste de ma vie avec lui. Je n’avais que 19 ans et donc j’ai préféré tout arrêter”, explique-t-elle. A bientôt 20 ans, elle a retrouvé de l’énergie et est retournée à la fac terminer ses études. Elle pense enfin avoir trouvé l’âme soeur !
http://www.lecourrierdelatlas.com/Societe/Mariage-halal-mariage-hors-la-loi-sauf-celle-de-Dieu.html
J'ai l'impression que ce ne sont pas des Hommes ceux qui proposent des "Mariages" de ce type, ils ne veulent pas assumer leur responsabilité, vivre en concubinage et se casser ou virer la nana quand ils le veulent.
Et les femmes qui acceptent, souvent des jeunes femmes à la dérive, qui veulent fuir leur famille et vivre avec leur mec, en halalité ou pour le garder. Je comprends même pas qu'on puisse rester avec un homme qui propose cela, ça veut clairement dire qu'il ne veut pas se marier, mais qu'il l'assume au moins.