Il faut dire que, ces dix dernières années, l’évolution des schémas migratoires a ouvert la voie à des changements d’ordre économique, démographique et juridique qui pourraient véritablement transformer non seulement le Maroc, mais tous les pays d’Afrique du nord. Bien que le Maroc demeure principalement un pays d’émigration, il est également en passe de devenir une destination pour les migrants et les réfugiés venus d’Afrique subsaharienne et, dans une certaine mesure, des pays d’Europe touchés par la crise.
Sous l’effet du nombre croissant de migrants sur son sol, la société marocaine se retrouve confrontée à un ensemble totalement nouveau de problématiques sociales et juridiques qui sont typiques des pays d’immigration et qui ne correspondent pas encore à l’image que le pays nourrit de lui-même, qui est celle d’un pays d’immigration. Le Maroc, avec cette nouvelle politique d’immigration plus libérale, parvient à s’accommoder de son rôle croissant en tant que pays d’immigration. En somme, étant déjà depuis des siècles un phare de rayonnement cultuel pour les pays de l’Afrique de l’Ouest, en particulier pour les adeptes des confréries soufies, le Maroc est aussi la destination privilégiée de milliers d’étudiants subsahariens qui se forment dans ses universités et différentes écoles et académies civiles et militaires et parfois choisissent d’y faire carrière. Une tendance à s’installer durablement qui fait des émules aussi chez d’autres catégories de migrants qui, dans leur quête de gagner clandestinement l’Eldorado européen, finissent par s’installer définitivement dans le Royaume. Conscient de sa transformation en terre d’accueil, le Maroc choisira de traiter cette problématique avec courage, responsabilité et humanisme, en adoptant, sous l’impulsion du Souverain, une nouvelle politique migratoire qui accorde le droit de séjour et d’asile, un geste inédit dans un pays du Sud, salué par les agences humanitaires onusiennes et les ONG de défense des droits des migrants
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