kamomille
VIB
18.02.2010
L'affiche du film, "My Name is Khan"
Le 12 février, sortait en salle My Name is Khan, le dernier film de la star de Bollywood Shah Rukh Khan. De quoi faire hurler de joie les plus grands fans du célèbre acteur. Mais, à Bombay, le film nétait à laffiche que dans quelques salles, les propriétaires ayant cédé aux pressions du parti dextrême droite du Maharashtra, le Shiv Sena, qui appelait à son boycott depuis déjà plusieurs jours. Ce qui na pas manqué dinquiéter Karan Johar, le producteur de ce film à gros budget, qui, lors dun rendez-vous avec le chef de la police locale, a demandé de garantir la sécurité des spectateurs à la sortie des cinémas. Car les sainiks, comme on appelle les membres de ce parti, font peur. Ils avaient déjà violemment attaqué plusieurs salles obscures, brûlé des affiches et assailli la résidence du célèbre acteur durant la semaine précédant la sortie du film. Le 12 février, 1 825 sainiks ont été arrêtés par la police alors quils menaçaient de sen prendre aux spectateurs dans les files dattente.
Les raisons de leur ire ? La prise de position de Shah Rukh Khan sur la sélection des joueurs de la Ligue de cricket indienne (IPL, Indian Premier League). Celui-ci a regretté quaucun joueur pakistanais nait été engagé. Aussitôt, le Shiv Sena a saisi loccasion de discréditer le patriotisme de lacteur en déclarant quil pouvait aller au Pakistan sil voulait parler en faveur des joueurs pakistanais. Mais Khan a tenu bon, refusant de sexcuser malgré les pressions de lorganisation dextrême droite.
Derrière laffaire Khan, on retrouve la débâcle dun parti qui, en raison de la balka*nisation du populisme régionaliste, perd son influence dans cette partie du pays. Il était clair dès le départ que cette affaire navait pas grand-chose à voir avec le cinéma ou le sport, mais quil sagissait dune tentative de la part du Shiv Sena de redonner vie à un parti en perte de vitesse depuis ses défaites électorales, indique le quotidien Asian Age. Les mots du roi de Bollywood ne sont donc rien dautre quune occasion pour le Shiv Sena de redorer sa réputation de nationaliste hindouiste antimusulman et antipakistanais que lui a ravie le MNS [Maharashtra Navnirman Sena], nouvelle formation xénophobe réputée pour ses positions violentes envers les habitants de Bombay qui ne sont pas originaires du Maharashtra. Le mouvement anti-Khan est un outil bien utile pour redéfinir léquation politique de lEtat, rappelle pour sa part le magazine Outlook. Le 7 février, le ministre de lAgriculture, Sharad Pawar, membre du Nouveau Parti du Congrès et président de lassociation de cricket de Bombay, a rendu visite au chef du Shiv Sena, Balasaheb Thackeray, afin dapaiser les tensions et redéfinir de nouvelles alliances. Pour beaucoup, cette rencontre illustre la banalisation de la politique mafieuse.
Mais cette fois, le remue-ménage causé par les extrémistes hindous na pas remporté ladhésion des habitants de Bombay, qui sont sortis en masse pour sopposer aux agitateurs. Les gens nont pas réagi selon leur appartenance à la communauté hindoue ou musulmane, ou bien selon quils parlaient ou non marathi. Finalement, ils ont gagné, et le Shiv Sena a perdu, analyse avec optimisme lAsian Age. De même, de nombreux citoyens de toutes origines, habitants de Bombay, se mobilisent actuellement sur Internet et dans les milieux associatifs pour défendre un Bombay pour tous et pouvoir aller voir le dernier film de Shah Rukh Khan sans crainte.
L'affiche du film, "My Name is Khan"
Le 12 février, sortait en salle My Name is Khan, le dernier film de la star de Bollywood Shah Rukh Khan. De quoi faire hurler de joie les plus grands fans du célèbre acteur. Mais, à Bombay, le film nétait à laffiche que dans quelques salles, les propriétaires ayant cédé aux pressions du parti dextrême droite du Maharashtra, le Shiv Sena, qui appelait à son boycott depuis déjà plusieurs jours. Ce qui na pas manqué dinquiéter Karan Johar, le producteur de ce film à gros budget, qui, lors dun rendez-vous avec le chef de la police locale, a demandé de garantir la sécurité des spectateurs à la sortie des cinémas. Car les sainiks, comme on appelle les membres de ce parti, font peur. Ils avaient déjà violemment attaqué plusieurs salles obscures, brûlé des affiches et assailli la résidence du célèbre acteur durant la semaine précédant la sortie du film. Le 12 février, 1 825 sainiks ont été arrêtés par la police alors quils menaçaient de sen prendre aux spectateurs dans les files dattente.
Les raisons de leur ire ? La prise de position de Shah Rukh Khan sur la sélection des joueurs de la Ligue de cricket indienne (IPL, Indian Premier League). Celui-ci a regretté quaucun joueur pakistanais nait été engagé. Aussitôt, le Shiv Sena a saisi loccasion de discréditer le patriotisme de lacteur en déclarant quil pouvait aller au Pakistan sil voulait parler en faveur des joueurs pakistanais. Mais Khan a tenu bon, refusant de sexcuser malgré les pressions de lorganisation dextrême droite.
Derrière laffaire Khan, on retrouve la débâcle dun parti qui, en raison de la balka*nisation du populisme régionaliste, perd son influence dans cette partie du pays. Il était clair dès le départ que cette affaire navait pas grand-chose à voir avec le cinéma ou le sport, mais quil sagissait dune tentative de la part du Shiv Sena de redonner vie à un parti en perte de vitesse depuis ses défaites électorales, indique le quotidien Asian Age. Les mots du roi de Bollywood ne sont donc rien dautre quune occasion pour le Shiv Sena de redorer sa réputation de nationaliste hindouiste antimusulman et antipakistanais que lui a ravie le MNS [Maharashtra Navnirman Sena], nouvelle formation xénophobe réputée pour ses positions violentes envers les habitants de Bombay qui ne sont pas originaires du Maharashtra. Le mouvement anti-Khan est un outil bien utile pour redéfinir léquation politique de lEtat, rappelle pour sa part le magazine Outlook. Le 7 février, le ministre de lAgriculture, Sharad Pawar, membre du Nouveau Parti du Congrès et président de lassociation de cricket de Bombay, a rendu visite au chef du Shiv Sena, Balasaheb Thackeray, afin dapaiser les tensions et redéfinir de nouvelles alliances. Pour beaucoup, cette rencontre illustre la banalisation de la politique mafieuse.
Mais cette fois, le remue-ménage causé par les extrémistes hindous na pas remporté ladhésion des habitants de Bombay, qui sont sortis en masse pour sopposer aux agitateurs. Les gens nont pas réagi selon leur appartenance à la communauté hindoue ou musulmane, ou bien selon quils parlaient ou non marathi. Finalement, ils ont gagné, et le Shiv Sena a perdu, analyse avec optimisme lAsian Age. De même, de nombreux citoyens de toutes origines, habitants de Bombay, se mobilisent actuellement sur Internet et dans les milieux associatifs pour défendre un Bombay pour tous et pouvoir aller voir le dernier film de Shah Rukh Khan sans crainte.