Ne nous pleurez pas
Gardez vos larmes
Pour vous tenir chaud
Les longues nuits d'hiver
Ne nous plaignez pas
Économisez votre salive
Pour vos ventres remplir
Lorsque le frigo est vide
Ne nous regardez pas
En passant sur les routes
Et admirez avec béatitude
Les sommets blancs arides
Nous sommes les oubliés
Invisibles et silencieux
Nous hantons vos consciences
L'espace d'un instant
Pour retourner a l'anonymat
Disparaître du paysage
Que vous voulez beau et sage
Abel et Cain ne s'entretuent -ils pas ?
Yaaqob et Ishaq ne s'ignorent-ils pas ?
Frères nous ne le sommes
Que dans la mémoire de notre Mère
Tamurt est notre linceul
Et nous y créverons le baume au coeur
Car si vous vous nous avez reniés
Tamazirte elle ne le fera jamais.
Amina Amharech