L'islam sans soumission de abdennour bidar

cevino

رَبِّ اجعَلنى مُقيمَ الصَّلوٰةِ وَمِن ذُرِّيَّتى
Oui, j'ai lu vos commentaires. Il y a du vrai dans ce que vous dites.
Tout est question de vision, c'est la sienne soit.

Mais je ne l'ai jamais entendu dire qu'il était athée.
Salam,

Je ne crois pas qu'il soit athée, je pense qu'il a une vision personnelle de l'Islam, ce qui est pour moi tout-à-fait respectable, d'autant que je ne suis pas juge. Ce qui m'embête c'est qu'il a l'air (je reste prudent car je ne l'ai pas lu) de voir le terme soumission comme une chose forcement négative. Or nous sommes forcement soumis, ne serait-ce qu'aux lois de la physique.
 

Louisiane

Libre comme l'Art
VIB
Salam,

Je ne crois pas qu'il soit athée, je pense qu'il a une vision personnelle de l'Islam, ce qui est pour moi tout-à-fait respectable, d'autant que je ne suis pas juge. Ce qui m'embête c'est qu'il a l'air (je reste prudent car je ne l'ai pas lu) de voir le terme soumission comme une chose forcement négative. Or nous sommes forcement soumis, ne serait-ce qu'aux lois de la physique.

Salam,

Je crois que lui (Biddar) invoque davantage la liberté individuelle dans le sens "à chacun sa conscience et son libre arbitre".
Il souhaite voir une oumma avec des individus responsables soumis à leur propre jugement sans vivre dans la crainte de déplaire. C'est cette soumission de l'individu à l'ensemble qu'il pointe du doigt.

Après, je ne lui donne pas entièrement tort sur ce point.
On vit tous notre Islam à notre façon quoiqu'on en dise.
 

Louisiane

Libre comme l'Art
VIB
@cevino J'ai trouvé une interview où il développe son concept.

Durant votre adolescence, vous éprouvez la difficulté de choisir entre l’Orient et l’Occident au sens où l’entend René Guénon. L’Orient islamique spirituel auquel vous êtes attaché sous l’influence incontestable du soufisme, et l’Occident où vous êtes admis à l’école normale supérieure, temple « profane » de l’université française. Votre Self Islam est-il une réponse intellectuelle à ce dilemme Orient/ Occident ?

Abdennour Bidar : Self islam ne veut pas dire « islam à la carte », « islam en libre-service ». C’est un islam de la responsabilité personnelle, fondé sur une seule question : « Dans l’héritage de ma tradition, de quoi ai-je personnellement besoin, ici et maintenant, pour continuer à me sentir pleinement musulman ? » Je crois que seule une telle question – que chaque individu de culture musulmane est appelé à se poser - peut ouvrir la voie d’un islam compatible avec le principe de liberté individuelle, de liberté de conscience.

Non pas : que disent les docteurs, les oulémas, les imams, mes parents, mes oncles, mes sœurs, mes frères, etc. Leur avis peut être écouté, mais en dernier ressort que me dit ma propre conscience ? Que me dit mon propre cœur ? Comment vivre ma foi, ma culture pour être en accord avec moi-même ? Pour être fier de mon identité, en accord aussi bien avec elle et avec le monde, sans conflit intérieur ni extérieur ? C’est par cette voie de l’interrogation personnelle et de l’autonomie spirituelle que chacun peut échapper au poids de la tradition, et en même temps conserver la maîtrise de sa vie, ne pas se laisser emporter ni par l’oubli, l’indifférence, à sa culture d’origine, ni à l’autre extrême par le repli sur des conceptions « toutes faites » de l’islam.

Que chacun dise sereinement « je pratique le self islam », ce qui veut dire : je n’agis pas de façon aveugle, je ne suis soumis à personne, je fais mes propres choix, je n’ai pas abandonné ma tradition, mais je ne suis ni son esclave, ni celui des coutumes familiales, ni de l’imam du quartier, ni des prédicateurs du Moyen-Orient qui voudraient me dicter ma conduite par parabole. Voilà à mon sens comment l’islam peut entrer de la façon la plus intelligente dans la société globale où la valeur principale est justement le libre choix par chacun de son mode de vie, de ses mœurs – dans la limite du respect d’autrui.

Le self islam n’est donc pas du tout un « nouvel islam », mais une façon de vivre l’islam qui réalise l’accord entre deux impératifs : l’impératif de fidélité à notre héritage, l’impératif d’adhésion au principe de liberté de conscience. Avec le self islam, le dilemme Orient-Occident tombe de lui-même, puisque d’une part l’islam adopte le principe majeur de l’Occident – la liberté absolue du choix personnel – et d’autre part ne se perd pas lui-même – puisque le musulman continue de mener une vie spirituelle, et même la plus consciente, la plus approfondie, la plus responsable qui soit. « Pas de contrainte en religion », combien de fois faudra-t-il citer ce verset pour nul ne soit plus tenté d’imposer aux autres musulmans un seul islam, une seule façon d’être musulman ?

La liberté individuelle a toujours existé en islam, certes. Mais aussi, reconnaissons-le, la pression du groupe, le jugement des autres. Et aussi l’habitude de croire, profondément enracinée en chacune de nos consciences, que le véritable islam est l’obéissance à tout ce que le Coran et la Sunna nous ont transmis, et que les théologiens-juristes ont développé au sein de chacune des grandes écoles juridiques, puis que des générations d’oulémas et d’imams ont imposé, relayés eux-mêmes par la fixation des coutumes.

Ne confondons plus la parole de Dieu avec ce que des siècles d’interprétation humaine lui ont fait dire ! Ne rejetons pas tout cela, mais posons-le sereinement devant nous : droit personnel d’inventaire, devoir personnel de choix. Vis-à-vis du dogme, de la loi (shari ‘a), et de tout ce que l’islam range selon cinq catégories (l’obligatoire, le recommandé, le permis, le déconseillé, l’interdit), que chacun exerce sa responsabilité personnelle, selon la parole coranique « Allah n’impose à chacun que ce qu’il peut porter » (II, 286).

Liberté ne veut pas dire facilité. Liberté ne veut pas dire suppression de la loi – mais intériorisation. Intériorisation du rapport à la loi : c’est de l’intérieur de ma propre conscience spirituelle que la voix d’Allah me parvient, c’est à partir de ma propre liberté spirituelle que je réponds à la sollicitation d’Allah. Que chacun détermine ainsi son propre rapport au dogme et à la loi, selon un critère primordial : de quoi ai-je personnellement besoin pour me sentir en paix ? Avec toutes les questions subsidiaires, et que notre responsabilité, là encore, ne saurait éviter : si je suis en milieu occidental, qu’est-ce qui est compatible avec l’extérieur ? Qu’est-ce qui risque de provoquer l’incompréhension des non-musulmans ? Comment éviter de déclencher l’hostilité ? Comment agir de la façon la plus authentique et pacifique à la fois ?

Personnellement, avec les non-musulmans, je ne me conduis jamais en partant du principe « voilà ma différence, accepte-là », mais toujours en me demandant d’abord « que peut-il comprendre et accepter de ma différence, et comment trouver le moyen de faire malgré tout monde commun avec lui, comment trouver ou constituer des valeurs, des principes partagés ? » Non pas imposer sa différence, ni à l’autre extrême l’abandonner ou la dissimuler, mais se demander si elle est tolérable pour l’autre.

http://oumma.com/Abdennour-Bidar-Il-nous-faut-ni
 

cevino

رَبِّ اجعَلنى مُقيمَ الصَّلوٰةِ وَمِن ذُرِّيَّتى
@Louisiane

Merci beaucoup. Comme quoi j'ai eu raison d'être prudent sur les paroles de M. Bidar puisqu'au fond j'y adhère totalement.
J'aspire à me soumettre à Allah swt en mon âme et conscience, et je le revendique car pour moi c'est la meilleurs des soumissions.
 

Louisiane

Libre comme l'Art
VIB
@Louisiane

Merci beaucoup. Comme quoi j'ai eu raison d'être prudent sur les paroles de M. Bidar puisqu'au fond j'y adhère totalement.
J'aspire à me soumettre à Allah swt en mon âme et conscience, et je le revendique car pour moi c'est la meilleurs des soumissions.

Je t'en prie^^.
Oui c'est le sens de son message Allahu3lem, demeurer libre et sans contrainte dans sa dévotion à Dieu.
 
Personnellement, avec les non-musulmans, je ne me conduis jamais en partant du principe « voilà ma différence, accepte-là », mais toujours en me demandant d’abord « que peut-il comprendre et accepter de ma différence, et comment trouver le moyen de faire malgré tout monde commun avec lui, comment trouver ou constituer des valeurs, des principes partagés ? » Non pas imposer sa différence, ni à l’autre extrême l’abandonner ou la dissimuler, mais se demander si elle est tolérable pour l’autre.
J'ai lu avant un peu comme ce qu'il affirme ici. Mais après avoir appris qu'il était Corédacteur de la loi contre le voile à l'école, il se contredit lui même. Comme quoi il refuse ce que lui dicte le moyen orient, et là on est d'Accord, mais pourquoi accepte t il ce que dicte les laicards ?? Des fois les actes n’accompagnent pas les dires.
 

Ruh75

VIB
Ce livre est fabuleux. Il parle d'Islam et devrait passer par toutes les mains. Il affirme que l'islam est compatible avec une tradition humaniste et que nous sommes les héritiers d'un pouvoir divin.

Il fait tout d'abord l'état de la soumission dans laquelle on baigne :
les musulmans ont tendance à s'assumer comme les esclaves de Dieu.Une société basée sur la soumission de facon masochiste.On est dans l'admiration ou la crainte d'un dieu inatteignable.l'homme s'appuie toujours sur la puissance de dieu pour agir et fait sa prière pour montrer sa servitude.

Ensuite l'auteur imagine un islam libérateur pour l'homme :
dieu est considéré comme le symbole de l'humanité. celle ci est appelée à prendre toute sa place dans l'univers. le croyant passe de sa condition de mortel et faible à supérieur devant lequel les anges doivent se prosterner.le coryant est un etre qui évolue et progresse à partir de l'action créatrice de dieu.Il y a comme transmission d'un héritage entre l'homme et dieu.un héritage constitué de connaissance et de puissance créatrice.

Bon je ne vais pas tout dire. La réflexion de ce philosophe est assez complexe et mérite d'être lue.
Il cite pas mal de réfèrences comme Averroes ou Bergues.
Le bouquin se trouve à la Fnac, 80 drhs.
Salam alaykoum,

En d'autre terme cacher moi ce Dieu qui nous dérange
Je n'aime pas le double discours, et la culture du slogan, il faut y aller direct et ne pas prendre les gens pour des idiots derrière des concepts.
On arrive à un moment ou la société basé sur un système capitaliste - libertaire entre en paradoxe avec l'islam, l'homme suivant ses passions va préféré changer l'islam pour continuer à vivre de ce système.
Que ceux qui font ce choix le fasse, c'est regrettable mais c'est leur choix, par contre il est malhonnête et vain de vouloir changer la religion car il y aura toujours des croyants pour dénoncé la supercherie même si on les traite de terroriste et autre extrémiste ou bien en brouillant le message en disant qu'il existe plusieurs islam blablabla.
La croyance en Dieu n'a jamais été une question de nombre bien au contraire
 
En d'autre terme cacher moi ce Dieu qui nous dérange

Je crois que l'islam de Bidar s'adresse à des gens conscients qu'ils sont les héritiers de plusieurs siècles d'islam. L'homme est assez mature pour créer lui même. Il est tellement parfait qu'il peut agir sur ce monde à l'image d'un dieu.
On est encore loin de ce stade parce que nous avons des limites, nous sommes faibles...ect
Mais je pense qu'on peut dire que la finalité du Coran c'est bien de libérer l'homme de sa condition mortelle et l’élever au niveau du divin.
 
@cevino J'ai trouvé une interview où il développe son concept.

Durant votre adolescence, vous éprouvez la difficulté de choisir entre l’Orient et l’Occident au sens où l’entend René Guénon. L’Orient islamique spirituel auquel vous êtes attaché sous l’influence incontestable du soufisme, et l’Occident où vous êtes admis à l’école normale supérieure, temple « profane » de l’université française. Votre Self Islam est-il une réponse intellectuelle à ce dilemme Orient/ Occident ?

Abdennour Bidar : Self islam ne veut pas dire « islam à la carte », « islam en libre-service ». C’est un islam de la responsabilité personnelle, fondé sur une seule question : « Dans l’héritage de ma tradition, de quoi ai-je personnellement besoin, ici et maintenant, pour continuer à me sentir pleinement musulman ? » Je crois que seule une telle question – que chaque individu de culture musulmane est appelé à se poser - peut ouvrir la voie d’un islam compatible avec le principe de liberté individuelle, de liberté de conscience.

Non pas : que disent les docteurs, les oulémas, les imams, mes parents, mes oncles, mes sœurs, mes frères, etc. Leur avis peut être écouté, mais en dernier ressort que me dit ma propre conscience ? Que me dit mon propre cœur ? Comment vivre ma foi, ma culture pour être en accord avec moi-même ? Pour être fier de mon identité, en accord aussi bien avec elle et avec le monde, sans conflit intérieur ni extérieur ? C’est par cette voie de l’interrogation personnelle et de l’autonomie spirituelle que chacun peut échapper au poids de la tradition, et en même temps conserver la maîtrise de sa vie, ne pas se laisser emporter ni par l’oubli, l’indifférence, à sa culture d’origine, ni à l’autre extrême par le repli sur des conceptions « toutes faites » de l’islam.

Que chacun dise sereinement « je pratique le self islam », ce qui veut dire : je n’agis pas de façon aveugle, je ne suis soumis à personne, je fais mes propres choix, je n’ai pas abandonné ma tradition, mais je ne suis ni son esclave, ni celui des coutumes familiales, ni de l’imam du quartier, ni des prédicateurs du Moyen-Orient qui voudraient me dicter ma conduite par parabole. Voilà à mon sens comment l’islam peut entrer de la façon la plus intelligente dans la société globale où la valeur principale est justement le libre choix par chacun de son mode de vie, de ses mœurs – dans la limite du respect d’autrui.

Le self islam n’est donc pas du tout un « nouvel islam », mais une façon de vivre l’islam qui réalise l’accord entre deux impératifs : l’impératif de fidélité à notre héritage, l’impératif d’adhésion au principe de liberté de conscience. Avec le self islam, le dilemme Orient-Occident tombe de lui-même, puisque d’une part l’islam adopte le principe majeur de l’Occident – la liberté absolue du choix personnel – et d’autre part ne se perd pas lui-même – puisque le musulman continue de mener une vie spirituelle, et même la plus consciente, la plus approfondie, la plus responsable qui soit. « Pas de contrainte en religion », combien de fois faudra-t-il citer ce verset pour nul ne soit plus tenté d’imposer aux autres musulmans un seul islam, une seule façon d’être musulman ?

La liberté individuelle a toujours existé en islam, certes. Mais aussi, reconnaissons-le, la pression du groupe, le jugement des autres. Et aussi l’habitude de croire, profondément enracinée en chacune de nos consciences, que le véritable islam est l’obéissance à tout ce que le Coran et la Sunna nous ont transmis, et que les théologiens-juristes ont développé au sein de chacune des grandes écoles juridiques, puis que des générations d’oulémas et d’imams ont imposé, relayés eux-mêmes par la fixation des coutumes.

Ne confondons plus la parole de Dieu avec ce que des siècles d’interprétation humaine lui ont fait dire ! Ne rejetons pas tout cela, mais posons-le sereinement devant nous : droit personnel d’inventaire, devoir personnel de choix. Vis-à-vis du dogme, de la loi (shari ‘a), et de tout ce que l’islam range selon cinq catégories (l’obligatoire, le recommandé, le permis, le déconseillé, l’interdit), que chacun exerce sa responsabilité personnelle, selon la parole coranique « Allah n’impose à chacun que ce qu’il peut porter » (II, 286).

Liberté ne veut pas dire facilité. Liberté ne veut pas dire suppression de la loi – mais intériorisation. Intériorisation du rapport à la loi : c’est de l’intérieur de ma propre conscience spirituelle que la voix d’Allah me parvient, c’est à partir de ma propre liberté spirituelle que je réponds à la sollicitation d’Allah. Que chacun détermine ainsi son propre rapport au dogme et à la loi, selon un critère primordial : de quoi ai-je personnellement besoin pour me sentir en paix ? Avec toutes les questions subsidiaires, et que notre responsabilité, là encore, ne saurait éviter : si je suis en milieu occidental, qu’est-ce qui est compatible avec l’extérieur ? Qu’est-ce qui risque de provoquer l’incompréhension des non-musulmans ? Comment éviter de déclencher l’hostilité ? Comment agir de la façon la plus authentique et pacifique à la fois ?

Personnellement, avec les non-musulmans, je ne me conduis jamais en partant du principe « voilà ma différence, accepte-là », mais toujours en me demandant d’abord « que peut-il comprendre et accepter de ma différence, et comment trouver le moyen de faire malgré tout monde commun avec lui, comment trouver ou constituer des valeurs, des principes partagés ? » Non pas imposer sa différence, ni à l’autre extrême l’abandonner ou la dissimuler, mais se demander si elle est tolérable pour l’autre.

http://oumma.com/Abdennour-Bidar-Il-nous-faut-ni


Très beau texte. Je l'ai lu et relu.

Je rajoute une citation de l'auteur :
"L'islam change, mais il est très en retard sur son propre changement"
Ca veut tout dire : l'islam lui même aspire aujourd'hui à plus de liberté. Il faut s'éloigner du dogme et de la tradition et laisser place à une nouvelle spiritualité. Ni athée, ni traditionaliste, mais musulman existentialiste, comme Bidar a titré son bouquin.
 

Louisiane

Libre comme l'Art
VIB
J'ai lu avant un peu comme ce qu'il affirme ici. Mais après avoir appris qu'il était Corédacteur de la loi contre le voile à l'école, il se contredit lui même. Comme quoi il refuse ce que lui dicte le moyen orient, et là on est d'Accord, mais pourquoi accepte t il ce que dicte les laicards ?? Des fois les actes n’accompagnent pas les dires.

Oui, pour le coup je ne suis pas d'accord avec lui ...
Le voile n'est que la partie immergée et visible des valeurs de l'élève musulmane.
Quand bien même cette élève ôte son voile à l'entrée de l'école, ses valeurs et croyances islamiques demeurent et l'accompagnent, quoi qu'on en dise, dans on parcours scolaire. Donc tu as raison, sur ce point là, il manque de cohérence.



Il l'explique comme ceci: " Oui. C’est une loi qui m’a paru nécessaire. Pourquoi ? Parce que je trouvais important, dans la grande tradition républicaine française, que l’on dépose le symbole de son appartenance communautaire à la porte de l’école. Je pense que c’est un symbole très fort. Concernant l’islam, je trouve particulièrement important que les musulmans comprennent le sens de ce geste qui consiste à déposer symboliquement son voile, c’est-à-dire le signe de son appartenance particulière, avant d’entrer à l’école. L’école est le lieu où l’on « fabrique » des consciences laïques, c’est-à-dire des consciences libres. C’est un lieu dans lequel l’individu va développer sa capacité critique propre, où il va apprendre à devenir un individu singulier en étant mis en présence de toutes les visions du monde, de toutes les productions du savoir humain dans tous les domaines : littéraire, scientifique, culturel au sens large. De ce point de vue, la vocation fondamentale de l’école est philosophique. Si on ne commence à faire de la philosophie qu’en terminale, en réalité l’école se définit comme conquête par l’individu de l’attitude philosophique, ce qui correspond à la création d’un espace intérieur de vide ou de neutralité, d’un espace de suspension du jugement. Cet espace intérieur est celui du refus de l’adhésion spontanée et, comme tel, il permet l’examen, le libre examen. Il est particulièrement important que les jeunes musulmans fassent cette expérience. Pourquoi ? Parce que cette aptitude à la prise de distance vis-à-vis de l’appartenance culturelle et communautaire manque de façon tragique dans la culture musulmane. L’appartenance culturelle y est au contraire de l’ordre d’une évidence non interrogée, c’est pourquoi cette culture musulmane est devenue aujourd’hui une culture de la répétition, une culture de l’obéissance, de l’imitation etc. Bref, c’est quelque chose qui produit, à l’arrivée, des consciences dogmatiques. Ainsi, la chance qu’a l’islam de pouvoir se régénérer aujourd’hui en Occident, il pourra justement la saisir par la rencontre d’une institution telle que l’école laïque en France, car celle-ci lui offre l’occasion unique d’opérer une prise de conscience critique vis-à-vis de lui-même."

http://www.mezetulle.net/article-ab...tretien-avec-jean-claude-poizat-65353392.html
 
Allez pour relancer le débat : l'humanisme arabe n'a pas été inventé par Bidar. il n'a rien d'incompatible avec l'islam. Il existe depuis l'époque des soufies et stipule que l'homme évolue vers un idéal parfait (Al inesane Al kamil), à l'image de dieu.

A ce propos une belle conférence sur le sujet :
(l'échange est intéréssant à partir de la minute 21)
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
C'est pas tout à fait ce qu'il dit.

L'athée est pessimiste et croit que l'homme est limité par la mort.
L'islam traditionnel pratiqué par les foules enferme dans la peur.
L'islam de Bidar est une sorte d'existentialisme musulman. Il prépare l'homme à vivre par lui même, à s'émanciper un maximum et à se comporter comme un héritier. Il est proposé de vivre l'islam non pas comme un ensemble de lois à appliquer mais comme la liberté de choisir.
Normal, s’il est Soufiste.
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
C'est un peu du n'importe quoi de retourner l'islam ainsi... après autant dire que Paul de Tarse était un activiste LGBT avant la lettre ou que Voltaire était un défenseur de l'Inquisition. :rolleyes:
Retourner ? Ou faire resurgir un courant minoritaire qui existe depuis longtemps ?
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
dans l'islam de Bidar y a pas d'enfer?
l'islam suivit est celui déterminé par Allah, et chacun le vit différemment, dans l'espoir, la peur, l’insouciance, l'amour.... y a pas un islam des foules, y a l'islam, et chacun sa relation avec son Créateur... c'est pas une relation de foule, c'est une connexion du cœur et chacun son débit....
Rabia Al-Adawiyya : « mettre le feu au paradis et noyer celui de l’enfer ».

Effectivement, pas de principe récompense/punition pour une partie du Soufisme.
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Justement la jama'a tabligh est un groupe Sunnite et pas adepte de tabligh car celà n'existe pas en Islam, leur Aquida est matouridite...en Fiqh il suivent l'Imam Abou Hanifa, leur tariqa soufi est la Al Chishtiya qui est majoritaire en Inde, Pakistan par exemple...donc oui des sunnites qui sont soufis mais comme les malikites peuvent suivre aussi la tariqa Tidjaniyya qui est très connu au Maroc et dans le Maghreb....on se convertit pas au soufisme celà n'existe pas...
Pourquoi ça n’existe pas ?
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Salam,

Je ne crois pas qu'il soit athée, je pense qu'il a une vision personnelle de l'Islam, ce qui est pour moi tout-à-fait respectable, d'autant que je ne suis pas juge. Ce qui m'embête c'est qu'il a l'air (je reste prudent car je ne l'ai pas lu) de voir le terme soumission comme une chose forcement négative. Or nous sommes forcement soumis, ne serait-ce qu'aux lois de la physique.
Peut‑être qu’il se réfère à une compréhension de la soumission qui ressemble à une coercition, et qu’il n’aime pas cette forme de soumission.
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
J'ai lu avant un peu comme ce qu'il affirme ici. Mais après avoir appris qu'il était Corédacteur de la loi contre le voile à l'école, il se contredit lui même. Comme quoi il refuse ce que lui dicte le moyen orient, et là on est d'Accord, mais pourquoi accepte t il ce que dicte les laicards ?? Des fois les actes n’accompagnent pas les dires.
Il défend le libre arbitre (soumission à dieu, pas soumission au voisin), et la loi contre le foulard à l’école n’est pas tant une loi contre le foulard, qu’une loi contre le foulard imposé/pressé par les parents ou l’entourage. Une petite fille de 10 ou 12 ans, ne choisi pas vraiment librement, elle imite et s’inspire de modèles, elle ne décide pas encore par elle‑même.
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
[…]
Il l'explique comme ceci: " Oui. C’est une loi qui m’a paru nécessaire. Pourquoi ? Parce que je trouvais important, dans la grande tradition républicaine française, que l’on dépose le symbole de son appartenance communautaire à la porte de l’école. […]
Dans ce cas, autant imposer l’uniforme.

Je ne suis pas trop d’accord avec les raisons qu’il donne.
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Tu sais ce que c'est le tassawwûf en Islam ou ce que l'occident appelle soufisme?

Il faut être musulman suivant la Sharia et la Sunna donc pour abréger un sunnite...pratiquant bien entendu...tu dois suivre une école de Fiqh et ensuite tu peux suivre une Tariqa donc une école spirituelle comme la Tidjaniyya très connue au Maghreb et en Afrique Subsaharienne qui a un programme bien établi pour chaque moutassawwîf....non seulement tu dois faire tes actes obligatoires mais en plus tu as le surrégatoire qui est pré-établi par ton guide spirituel sans omettre que tu dois lire le Coran chaque jour...le surrégatoire ce sont les dhikrs réguliers matin et soir voir la nuit pour ceux qui veillent ce qu'on appelle le "wird" enfin chez les tidjânis que je connais assez bien....lire le Coran c'est 30 pages par jour environ, ne parlons pas d'étudier un minimum le fiqh tout du moins pour les actes d'adoration....faire beaucoup de salatôul nabi (prières sur le Prophète Saws) certains en font des centaines par jour etc...

On se convertit pas au soufisme en Islam puisque le soufisme ou le tassawwûf fait partie intégrante de l'Islam...

En fait en terme de pratique le moutassawwif n'a pas le temps d'être sur internet mais tu peux le voir avec un chapelet par contre...

Pourquoi ça n’existe pas ?
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Allez pour relancer le débat : l'humanisme arabe n'a pas été inventé par Bidar. il n'a rien d'incompatible avec l'islam. Il existe depuis l'époque des soufies et stipule que l'homme évolue vers un idéal parfait (Al inesane Al kamil), à l'image de dieu.
[…]
Roudoudou, je suis assez d’accord avec beaucoup de choses que tu dis ici, mais j’ai vraiment un problème avec cette comparaison récurrente des humains à dieu. Ça n’a pas de sens. Les humains seraient immanents à quoi ou transcendants à quoi ? Au mieux « dieux » sur leur propre création, et jusque maintenant elle n’est pas super et n’a rien qui inspire de voir une transcendance quelque part.
 
Roudoudou, je suis assez d’accord avec beaucoup de choses que tu dis ici, mais j’ai vraiment un problème avec cette comparaison récurrente des humains à dieu. Ça n’a pas de sens. Les humains seraient immanents à quoi ou transcendants à quoi ? Au mieux « dieux » sur leur propre création, et jusque maintenant elle n’est pas super et n’a rien qui inspire de voir une transcendance quelque part.

"What if God was one of us?
Et si Dieu était l'un de nous?
Just a slob like one of us
Simplement un plouc comme l'un de nous
Just a stranger on the bus
Simplement un inconnu dans le bus
Trying to make his way home
Essayant de rentrer chez lui

If God had a face
Si Dieu avait un visage
What would it look like?
A quoi ressemblerait-il?
And would you want to see
Et voudrais-tu voir
If seeing meant that you would have to believe
Si voir voulait dire que tu aurais à croire
In things like heaven and Jesus and the saints
En des choses comme le paradis et Jésus et les saints
And all the Prophets
Et tous les prophètes

Yeah yeah God is great
Ouais, ouais, Dieu est grand
Yeah yeah God is good
Ouais, ouais, Dieu est bon
Yeah yeah yeah yeah yeah
Ouais, ouais, ouais, ouais, ouais"
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Tu sais ce que c'est le tassawwûf en Islam ou ce que l'occident appelle soufisme?

Il faut être musulman suivant la Sharia et la Sunna […]
Je me suis arrêté là, parce que d’après ça, les Coranistes ne seraient pas Musulmans.

Merci quand‑même pour la réponse ; je lirai le reste plus tard quand le choc sera passé.
 
Mr bidar n'a pas tord je pense lorsqu'il dit qu'il faut noyer l'enfer et brûler le paradis, qui aujourd'hui eviter le mal par de l'enfer ? Qui aujourd'hui fait le bien pour une promesse de place au paradis, aujourd'hui pour moi le paradis et l'enfer n'ont plus aucun sens :)
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Les qoraniyyounes sont considérés comme une secte effectivement en Islam mais on t'apprend rien...on les voit pas à la mosquée d'ailleurs, juste sur bladi je crois...:)

Donc un "soufi" pourrait être considéré par des gens qui ne connaissent rien de l'islam comme des intégristes ou des fondamentalistes puisqu'ils sont plus stricts en matière de pratiques que moi qui me contente du minimum syndical comme une bonne majorité de musulmans lambda....

Quand tu les vois avec des chapelets c'est pas pour la déco en général...le dhikr partout ou ils le peuvent...métro, bus, train....

Je me suis arrêté là, parce que d’après ça, les Coranistes ne seraient pas Musulmans.

Merci quand‑même pour la réponse ; je lirai le reste plus tard quand le choc sera passé.
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Bidar n'a rien compris à la citation de la pieuse Rabia qu'Allah l'agrée...faut avoir déjà quelques notions de compréhension des métaphores qu'on retrouve dans les ouvrages des grands maîtres du Tassawwûf qu'ils soient d'origines perse ou arabe....


"Mon Dieu, si je T'adore par crainte de Ton Enfer, Brûle-moi dans ses flammes, et si je T'adore par convoitise de ton Paradis, prive m'en. Je ne T'adore, Seigneur que pour toi. Car tu mérite l'adoration. Alors ne me refuse pas la contemplation de Ta Face majestueuse"

Mr bidar n'a pas tord je pense lorsqu'il dit qu'il faut noyer l'enfer et brûler le paradis, qui aujourd'hui eviter le mal par de l'enfer ? Qui aujourd'hui fait le bien pour une promesse de place au paradis, aujourd'hui pour moi le paradis et l'enfer n'ont plus aucun sens :)
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Non l'Islam est connu depuis 1400 ans c'est celui qu'a transmis le Prophète Saws rien d'autre...je pensais que pendant toutes ces années tu avais un minimum appris quelque chose mais non apparemment quand on est pas sur un forum musulman je peux comprendre que tu sois paumé...

Ton lien n'a rien à voir avec l'Islam du Prophète Saws...

Restons sérieux quand même!



Tout ce qui conteste le monopole des courants majoritaire est qualifié de secte, une affirmation dans laquelle le mot « secte » exprime le mépris. Mais une secte, c’est autre chose, le mot a un sens : Qu’est‑ce qu’une dérive sectaire ? (derives-sectes.gouv.fr).
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Mr bidar n'a pas tord je pense lorsqu'il dit qu'il faut noyer l'enfer et brûler le paradis, qui aujourd'hui eviter le mal par de l'enfer ? Qui aujourd'hui fait le bien pour une promesse de place au paradis, aujourd'hui pour moi le paradis et l'enfer n'ont plus aucun sens :)
En fait, ce que la Musulmane Rabia voulait dire, c’est que le croyance en dieu selon le principe de la carotte et du bâton, n’est pas la bonne manière d’honorer dieu, ni la bonne raison de croire en dieu.

Je n’ai pas tout compris de ce que tu voulais dire, alors à toi de voir si c’est comme ça que l’a compris aussi ou pas.
 
En fait, ce que la Musulmane Rabia voulait dire, c’est que le croyance en dieu selon le principe de la carotte et du bâton, n’est pas la bonne manière d’honorer dieu, ni la bonne raison de croire en dieu.

Je n’ai pas tout compris de ce que tu voulais dire, alors à toi de voir si c’est comme ça que l’a compris aussi ou pas.
Oui c'est ça que j'ai compris, mais je trouve que la peur de l'enfer ou l'envie du Paradis est très présente dans notre communauté et je trouve ça dommage :)
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Oui c'est ça que j'ai compris, mais je trouve que la peur de l'enfer ou l'envie du Paradis est très présente dans notre communauté et je trouve ça dommage :)
Ça a été comme ça pendant longtemps pour les Chrétiens aussi, jusqu’à il n’y a pas tant longtemps. C’est le résultat d’une propension humaine.
 
Ça a été comme ça pendant longtemps pour les Chrétiens aussi, jusqu’à il n’y a pas tant longtemps. C’est le résultat d’une propension humaine.
Pour moi lorsqu'on a réellement la foi nous avons plus besoin de carotte pour avancer, on vie le moment présent en suivant les règles de notre créateur :)
 
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