Pourquoi aimez vous tant la poésie ?

Disons fin XIX . Rimbaud j'ai aimé. Les fleurs du mal en toute franchise il n'y a pas bcp de poèmes auxquels j'ai accrochés, j'ai pas été absorbée par le spleen et l'idéal. Musset je ne l'ai pas bcp lu ne se prononce et Sand pas accroché du tout.
Rimbaud, j'aime beaucoup , les fleurs du mal également ...pendant longtemps ça a été une oeuvre "bannie" et l'auteur jugé un peu trop "immoral" ... Baudelaire se disait "incompris" : c'est une particularité que j'apprécie chez ce genre de poètes et leurs oeuvres sont à leur image : il faut lire entre les lignes ou faire un effort pour essayer de comprendre. Ensuite il est beaucoup question d'interprétation et de sensibilité, donc c'est subjectif et l'appréciation est propre à chacun.
 
A

AncienMembre

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Rimbaud, j'aime beaucoup , les fleurs du mal également ...pendant longtemps ça a été une oeuvre "bannie" et l'auteur jugé un peu trop "immoral" ... Baudelaire se disait "incompris" : c'est une particularité que j'apprécie chez ce genre de poètes et leurs oeuvres sont à leur image : il faut lire entre les lignes ou faire un effort pour essayer de comprendre. Ensuite il est beaucoup question d'interprétation et de sensibilité, donc c'est subjectif et l'appréciation est propre à chacun.
Le seul truc que j'ai aimé de beaudelaire, c'est sa vie , à elle seule c 'est une oeuvre ! Pour le reste, nous sommes d'accord, c'est très subjectif.
 
A

AncienMembre

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Maupassant je surkiffe et je l'ai pas oubliè
Céline c'est XX eme ? C'est pas le transibérien ? Qd j'ai lu ce truc, j'ai cru traverser la sibérie mais à pieds :)))
De toute facon je ne comprends meme pas qu'on ne puisse pas aimer cela quand on voit la ***** artisiqco commerciale de notre epoque

Celine? lol
up
 
J'ai aimé , celui que je retiens c'est celui dédié à sa fille, bouleversant.
il en a fait effectivement plusieurs dédiés à sa fille , qui était morte ( l'autre avait fini folle, je crois)... certains sont bouleversant , comme celui -ci que j'aime beaucoup

demain.... dès l'aube

"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur."

Victor Hugo
 
A

AncienMembre

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J'ai aimé , celui que je retiens c'est celui dédié à sa fille, bouleversant.
il en a fait effectivement plusieurs dédiés à sa fille , qui était morte ( l'autre avait fini folle, je crois)... certains sont bouleversant , comme celui -ci que j'aime beaucoup

demain.... dès l'aube

"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur."

Victor Hugo
C'est de ce poème dont je parlais, celui dédié à Cassandre. Je suis sensible à la forme d'écriture et évidemment à sa force qui puise sa source dans les liens filiaux qui parlent à chacun d'entre nous...
 
S

Soomy

Non connecté
il en a fait effectivement plusieurs dédiés à sa fille , qui était morte ( l'autre avait fini folle, je crois)... certains sont bouleversant , comme celui -ci que j'aime beaucoup

demain.... dès l'aube

"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur."

Victor Hugo
ca me rappelle l'année du bac...............
 
non mais j'aime pas tout simplement....
c même pas un dégoût, c juste que c pas du tout ma tasse de thé...
je pensais que ça avait pu être du à l'école. Parfois, il nous font étudié des textes complètement dépassés ou inintéressant et ça peut effectivement avoir l'effet de ne plus nous faire aimer la littérature ou la poésie. Si ce n'est pas ton truc , alors , je m'incline !;)
 
A

AncienMembre

Non connecté
A quoi sa rime tous ça ? :D

Pourquoi ? Mais parce que : :)

"Cette rumeur me suit longtemps,
Comme un mendiant sous l'anathème,
Comme l'ombre qui perd son temps
À dessiner mon théorème.
Et sous mon maquillage roux
S'en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue, aux musiques mortes."
 
Salam,

Quel que soit le souci que ta jeunesse endure,
Laisse-la s'élargir, cette sainte blessure
Que les séraphins noirs t'ont faite au fond du cœur;
Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur.
Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète,
Que ta voix ici-bas doive rester muette.

Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.
Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage,
Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux,
Ses petits affamés courent sur le rivage
En le voyant au loin s'abattre sur les eaux.
Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
Ils courent à leur père avec des cris de joie
En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Lui, gagnant à pas lent une roche élevée,
De son aile pendante abritant sa couvée,
Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.
Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte;
En vain il a des mers fouillé la profondeur;
L'océan était vide et la plage déserte;
Pour toute nourriture il apporte son cœur.
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre,
Partageant à ses fils ses entrailles de père,
Dans son amour sublime il berce sa douleur;
Et, regardant couler sa sanglante mamelle,
Sur son festin de mort il s'affaisse et chancelle,
Ivre de volupté, de tendresse et d'horreur.
Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
Fatigué de mourir dans un trop long supplice,
Il craint que ses enfants ne le laissent vivant;
Alors il se soulève, ouvre son aile au vent,
Et, se frappant le cœur avec un cri sauvage,
Il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
Que les oiseaux des mers désertent le rivage,
Et que le voyageur attardé sur la plage,
Sentant passer la mort se recommande à Dieu.

Poète, c'est ainsi que font les grands poètes.
Ils laissent s'égayer ceux qui vivent un temps;
Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes
Ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
Quand ils parlent ainsi d'espérances trompées,
De tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater le cœur ;
Leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant;
Mais il y pend toujours quelques gouttes de sang.

Musset
 
Il y a des choses que je ne dis a Personne Alors
Elles ne font de mal à personne Mais
Le malheur c'est
Que moi
Le malheur le malheur c'est
Que moi ces choses je les sais

Il y a des choses qui me rongent La nuit
Par exemple des choses comme
Comment dire comment des choses comme des songes
Et le malheur c'est que ce ne sont pas du tout des songes

Il y a des choses qui me sont tout à fait
Mais tout à fait insupportables même si
Je n'en dis rien même si je n'en
Dis rien comprenez comprenez moi bien

Alors ça vous parfois ça vous étouffe
Regardez regardez moi bien
Regardez ma bouche
Qui s'ouvre et ferme et ne dit rien

Penser seulement d'autre chose
Songer à voix haute et de moi
Mots sortent de quoi je m'étonne
Qui ne font de mal à personne

Au lieu de quoi j'ai peur de moi
De cette chose en moi qui parle

Je sais bien qu'il ne le faut pas
Mais que voulez-vous que j'y fasse
Ma bouche s'ouvre et l'âme est là
Qui palpite oiseau sur ma lèvre

O tout ce que je ne dis pas
Ce que je ne dis à personne
Le malheur c'est que cela sonne
Et cogne obstinément en moi
Le malheur c'est que c'est en moi
Même si n'en sait rien personne
Non laissez moi non laissez moi
Parfois je me le dis parfois
Il vaut mieux parler que se taire

Et puis je sens se dessécher
Ces mots de moi dans ma salive
C'est là le malheur pas le mien
Le malheur qui nous est commun
Épouvantes des autres hommes
Et qui donc t'eut donné la main
Étant donné ce que nous sommes

Pour peu pour peu que tu l'aies dit
Cela qui ne peut prendre forme
Cela qui t'habite et prend forme
Tout au moins qui est sur le point
Qu'écrase ton poing
Et les gens Que voulez-vous dire
Tu te sens comme tu te sens
Bête en face des gens Qu'étais-je
Qu'étais-je à dire Ah oui peut-être
Qu'il fait beau qu'il va pleuvoir qu'il faut qu'on aille
Où donc Même cela c'est trop
Et je les garde dans les dents
Ces mots de peur qu'ils signifient

Ne me regardez pas dedans
Qu'il fait beau cela vous suffit
Je peux bien dire qu'il fait beau
Même s'il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l'eau
Les mots dans moi meurent si fort
Qui si fortement me meurtrissent
Les mots que je ne forme pas
Est-ce leur mort en moi qui mord

Le malheur c'est savoir de quoi
Je ne parle pas à la fois
Et de quoi cependant je parle

C'est en nous qu'il nous faut nous taire


Louis Aragon
 

marocN95

Associable - Bien mal acquis ne profite jamais
VIB
@naylaa :
Tres beau poème celui de Louis Aragon. Cette strophe m'a particulièrement touché ... :

Ne me regardez pas dedans
Qu'il fait beau cela vous suffit
Je peux bien dire qu'il fait beau
Même s'il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l'eau
Les mots dans moi meurent si fort
Qui si fortement me meurtrissent
Les mots que je ne forme pas
Est-ce leur mort en moi qui mord
 
Pourquoi ? Mais parce que : :)

"Cette rumeur me suit longtemps,
Comme un mendiant sous l'anathème,
Comme l'ombre qui perd son temps
À dessiner mon théorème.
Et sous mon maquillage roux
S'en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue, aux musiques mortes."

Lol rien comprit, sa parle de quoi ce truc ?
 
je pensais que ça avait pu être du à l'école. Parfois, il nous font étudié des textes complètement dépassés ou inintéressant et ça peut effectivement avoir l'effet de ne plus nous faire aimer la littérature ou la poésie. Si ce n'est pas ton truc , alors , je m'incline !;)

Suffit d'écrire un truc banal ou qui veut rien dire, suffit juste que sa rime et toute la classe apprécier.
 

Sora

Life is full of beauty
VIB
Salam,

Quel que soit le souci que ta jeunesse endure,
Laisse-la s'élargir, cette sainte blessure
Que les séraphins noirs t'ont faite au fond du cœur;
Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur.
Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète,
Que ta voix ici-bas doive rester muette.


Musset

j'ai bien aimé cette strophe :cool:
 
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