Désolé, mais d'abord je ne comprend pas l'arabe, et ensuite cette vidéo dure une heure. Y aurait-il moyen de synthétiser ?
D'ailleurs, ce que je dis de mon côté, je ne l'invente pas : ce sont les excellents cours de Mme Anne-Laure Dupont qui me l'ont appris, de même que les travaux de Henry Laurens.
Je retranscris ici une des références faites à son oeuvre (
http://www.lesclesdumoyenorient.com/Conference-de-Henry-Laurens-Les.html) :
Henry Laurens pose la question qui fut alors au cœur du débat politico-intellectuel : s’agit-il d’islamiser les réformes qu’imposent l’Europe et la modernité, ou bien s’agit-il de réformer l’islam ? Les historiens actuels du début du XXème siècle parlent de « politisation de l’islam » à partir des années 1870-1880, particulièrement nette dans le groupe d’intellectuels de la première Salafiya. Ces derniers, des modernistes très différents des salafistes d’aujourd’hui, professaient néanmoins que l’islam devait retrouver sa puissance en retrouvant l’énergie de ses origines. Selon Mohamed Abdou, pendant les croisades, les chrétiens catholiques ont été influencés par l’islam, et la Réforme protestante fut en retour une forme d’islamisation du christianisme. Henry Laurens analyse cette revendication d’être à l’origine des protestantismes comme la revendication d’une modernité, puisque les peuples les plus modernes à la fin du XIXème siècle étaient les peuples protestants.
Au début du XXème siècle, ce débat se scinde en deux tendances antagonistes. La première est le « modernisme musulman », qui admet des transformations sociales, comme l’émancipation des femmes, en leur donnant une nature musulmane. La seconde est un mouvement réformateur qui devint de plus en plus conservateur dans les années de l’entre-deux-guerres pour rejoindre le wahhabisme, doctrine musulmane héritée du Moyen Âge, et conduire à l’émergence du mouvement des Frères musulmans à la fin des années 1920.