Comment faire sortir la communauté bitcoin de cette impasse?
Pour tenter d'imposer ses vues, chaque camp est passé à l’action de son côté, avec sa propre proposition et avec son propre agenda. En février, les "Classic" ont déjà publié un logiciel qui accroît la taille des blocs de paiement à 2 Mo. De leur côté, les "Core" vont publier leur propre programme en avril. Leur proposition est inverse : réduire la taille physique de chaque transaction.
Et, comme si cela était trop simple, la communauté du bitcoin n’a pas de système de vote majoritaire: C’est la règle du consensus qui prévaut. Un vote par 75 % des parties prenantes permettrait à l’un ou à l’autre de l’emporter et d’imposer, en principe, le nouveau standard.
Mais les deux systèmes pourraient aussi cohabiter. Comme deux " distributions " d’un même logiciel. Un peu comme s’il existait deux sortes d’euros gérés par deux banques centrales européennes. Ça ferait un peu désordre.
Cette tension s’est illustrée, en janvier, par le retrait du projet de Mike Hearn, l'un des principaux développeurs du bitcoin. Il a été jusqu’à évoquer un possible échec de la plateforme.
Une alternative : la Blockchain pour mettre tout le monde d’accord?
Une monnaie numérique comme le bitcoin doit remplir trois conditions pour bien fonctionner : des échanges directs d’argent entre utilisateurs (comme pour l’argent liquide), la traçabilité (un seul propriétaire pour chaque bitcoin) et la capacité de garantir une monnaie sans recourir à autorité centrale.
Le cœur de ce processus se nomme la Blockchain. Une technologie qui certifie que les Bitcoins ne peuvent être dupliqués. Chaque pièce est "traçable" et empêche, en principe, de créer de la fausse monnaie. La Blockchain est comparable à un grand livre comptable, infalsifiable.
Cette technologie est utilisée par d’autres crypto-monnaies et les développeurs voudraient l’étendre à d’autres activités que l’argent. Par exemple les brevets, les emprunts, les réservations dans l’horeca et même les votes électoraux.
Cela paraît futuriste, mais la Blockchain a été, récemment au centre d’une conférence en France, impliquant la participation de société importantes comme Deloitte. Un débat politique sur la question s’est également ouvert parmi les députés français.
Cette nouvelle voie permettrait, qui sait, de supprimer l’odeur de soufre qui entoure parfois le bitcoin souvent utilisé par les vendeurs d’armes et de drogue.
En fonction de la tournure des événements, le millésime 2016 pourrait être celui qui verra la crypto-monnaie disparaître ou entrer dans une autre dimension. Surtout au niveau européen.
http://www.rtbf.be/info/medias/detail_bitcoin-une-monnaie-au-bord-de-la-crise-de-nerf?id=9255110