Témoignages: La sécurité égyptienne a piétiné les passeports et les drapeaux algériens
21.11.2009 Par K.Kali & B.Haouèm/Zineb A.
Mohamed, étudiant à la faculté de droit de l’université d’Alexandrie, raconte qu’il est resté cloîtré dans sa chambre depuis le 18 novembre et qu’il n’a jamais autant été humilié que lorsque la police de l’aéroport s’est acharnée sur ses effets jetés à terre, sous les yeux de toute l’assistance.
Un autre étudiant raconte que la police de l’aéroport du Caire a déchiré et foulé aux pieds le drapeau national découvert dans les bagages d’un passager, et qu’un agent a décrit comme le drapeau du "million et demi de bottes". Un inspecteur de police, s’adressant aux voyageurs algériens qui réclamaient leurs passeports, s’est adressé à eux en ces termes:«Venez, chiens!».
Ainsi, des dizaines de nos compatriotes ont vécu l’enfer du siège, ne pouvant même pas sortir pour s’acheter des victuailles, certains ont même été frappés dans les parties sensibles par une agente des douanes à l’aéroport du Caire qui hurlait: «Sortez d’Egypte, espèce de chiens!», sous les yeux incrédules et la stupéfaction des touristes étrangers.
D’autres étudiants se sont vus menacés à l’arme blanche par des supporters égyptiens. Certains ont été expulsés des logements qu’ils louaient, dès la victoire de l’Algérie à Khartoum, leur argent volé et leurs bagages jetés dans la rue ! Les agressions contre les algériens n’ont pas fait broncher la police égyptienne qui contemplait ces nombreux spectacles sans lever le petit doigt.
Ces survivants du Caire sont rentrés à bord d’un avion de la compagnie Egypt Air qui a volontairement imposé un retard de près de deux heures. Les voyageurs algériens se sont abstenus de réclamer de peur de voir le vol carrément annulé, et le prolongement de leur calvaire. Ils ont refusé le repas servi dans l’avion de crainte d’être empoisonnés par des parties gouvernementales et sécuritaires qui ont reçu l’instruction d’occasionner le plus de mal possible parmi les algériens. Les algériens qui étudiaient en Égypte ont ainsi décidé de revenir en Algérie poursuivre leurs études. Ici encore, à l’aéroport, le calvaire égyptien les poursuit puisque leurs effets ne sont pas parvenus d’Égypte !
Le recoupement de témoignages récoltés par Echorouk confirme que des instructions ont été données par la sécurité et les renseignements égyptiens pour humilier les algériens, jusqu’aux passages à tabac et les tentatives de viol.
Des témoins oculaires ont affirmé qu’une étudiante algérienne a été tabassée par des égyptiens fanatiques, et blessée à la jambe droite et au visage, sous le regard de la police égyptienne dans l’enceinte même de l’aéroport du Caire. Dans cet aéroport, d’autres étudiantes algériennes ont été contraintes par des policières égyptiennes à se dévêtir, ce qui a provoqué l’ire des algériens qui sont entrés en confrontation avec la police. Cette dernière s’est acharnée à les insulter et à calomnier l’histoire de l’Algérie et ses symboles de la révolution.
Zina.Q., étudiante à l’université du Caire, a indiqué qu’elle a fait l’objet, avec deux de ses camarades, d’une tentative de viol, avec l’appui de la sécurité égyptienne. Elles ont refermé sur elles la porte en fer de leur chambre pour repousser l’assaut des fanatiques qui leur ont demandé de quitter l’Égypte dans les 24 heures, sinon «Nous vous tuerons !», disaient les agresseurs.
Certains étudiants ont par ailleurs reçu des menaces, verbales ou écrites. Ils sont appelés à quitter très rapidement l’égypte.
L’aéroport du Caire s’est transformé en ring et le théâtre d’un comportement sauvage et peu civilisé de la part de la sécurité égyptienne. Les algériens recevaient des coups et se faisaient automatiquement insulter sans savoir pourquoi, et voyaient leurs bagages saccagés sous leurs yeux.
L’arrivée à l’aéroport d’Alger a été une libération et un soulagement pour eux. D’autres attendent de quitter ce pays qui a déclaré les hostilités contre les algériens.
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