@
PureMinded :
En tant que prof, je devrais pouvoir faire un boulot de prof uniquement.
Le problème actuel, et grandissant, c'est que le boulot de prof n'est plus limité à la transmission des savoirs. Un nombre croissant de parents, pour des raisons valables et d'autres moins valables, transfèrent l'éducation basique de leurs enfants vers l'école (et les profs en première ligne).
Le prof devient donc, bon gré mal gré, un moyen de transmission de valeurs aussi.
Ce n'est pas une responsabilité qu'il a cherché à avoir particulièrement. Il s'agit d'une responsabilité que la société lui confie sans lui demander son avis sur la question. Et, malheureusement, cela n'est pas encore très bien pris en compte dans la formation actuellement. D'où le nombre croissant de profs dépassés par les évènements.
De façon assez compréhensible. Comment aimer un boulot où, quand tu demandes à un élève de te dire bonjour, il réplique par un coup de poing (arrivé à l'un de mes collègues). Pour une simple interaction sociale basique et admise dans toutes les sociétés. Ce qui pousse les plus jeunes vers le privé, à une vitesse ahurissante (ici, on parle de 60% qui quittent l'enseignement dans les 5 premières années).
C'est devenu une nécessité. Pas que je chouine particulièrement, je continue à faire mon boulot et j'ai décidé de relever le défi, à titre personnel. Mais je comprends tout à fait les jeunes collègues qui s'en vont parce qu'ils n'en ont pas la force (plus le fait que la hierarchie est rarement présente en tant que soutien).
Je suis prof. Mais je suis aussi un peu psy. Un peu flic. Un peu assistant social. Un peu éducateur. Un peu confident. Un peu défouloir à une rage parfois légitime. Pas des choses qu'on a demandé, mais faut bien que quelqu'un s'y colle.
Et le problème du prof qui reste, c'est qu'au fond de lui, le plus souvent, c'est toujours un idéaliste. Un peu naif aussi. Le genre de personne qui, quand personne ne se dévoue, va prendre les choses en mains. Quitte à le faire mal parfois. Mais c'est ça ou rien.
PS : je parle ici d'un vrai prof. Si tu m'amènes un exemple d'un prof que tu as eu qui était glandeur, infect, ou autre, je te croirais sur parole, sans soucis. Y a une minorité de ****, comme dans tous les métiers. En général, ils ne sont pas trop aimés non plus dans les salles des profs.