On peut quand‑même s’intéresser de savoir la proposition est cohérente. C’est plutôt expérimentalement, que ça me semble poser un problème.
Justement, expérimentalement, ça ne pose pas de problèmes, et c'est pour ça que c'est suspect. Si on s'en tient strictement à cette logique religieuse, on ne pourra jamais trouver de réfutation à ce principe (que tout arrive pour une raison, entendre par là une finalité), et ce, même si tout semble arriver de façon chaotique. Les croyants peuvent toujours se réfugier dans la sagesse incompréhensible de Dieu ainsi que dans un au-delà futur qui rétablit la balance de la justice et donne un sens au monde actuel... Mais finalement, cela est peu convaincant tellement cette défense est passe-partout.
Connais-tu l'histoire du jardinier invisible d'Anthony Flew?
https://en.wikipedia.org/wiki/Parable_of_the_Invisible_Gardener
Quel néant ? C’est au sens stricte ou au sens de valeurs, que tu voulais parler de néant ? Néant dans le sens de rien ou dans le sens de rien de bon ?
Je parlais de la destruction des œuvres humaines et de la mort... Peut-être existe-t-il un peintre de génie qui a peint une toile merveilleusement belle, qui surclasserait les meilleurs peintres, mais il est mort d'un accident avant de pouvoir la faire connaître. Ou peut-être un génie des maths a-t-il résolu un problème particulièrement complexe, qui a résisté aux meilleurs esprits avant lui, mais il est mort subitement avant de publier son travail. Ce genre d'absurdités.
Ou qu’il ne peut simplement rien en dire, parce qu’il avance une probabilité, c’est qu’il sait de quoi il parle et qu’il a la réponse à la question à laquelle personne n’a encore de réponse : qu’est‑ce que la vie.
On a des raisons de penser que l'esprit vient du cerveau et s'éteint à la mort, mais on ne peut pas le démontrer. Il s'agit de raisons probables tirées des neurosciences et de la physiologie...
Avant de se poser cette question de savoir si tout cela est arrivé avec une raison, il faudrait se poser la question de comment on défini le bien et le mal. Parce que cette première question a une cause, celle de se demander pourquoi ce que l’on juge être mauvais est arrivé. C’est cette seconde question que cache la première, et sans laquelle la première ne serait pas posée. D’ailleurs, s’il n’y avait que le bien, se demanderait‑on, s’il a une raison ?
Ça me laisse l’impression que la question de fond est plutôt : pourquoi le mal ?
Certains apologistes ont suggéré, plutôt maladroitement, que le mal existait afin qu'on prenne conscience du bien. Cela aurait un certain sens si seulement cette conscience du bien n'était pas si cher payée dans certains cas. Je ne pense pas que les rescapés d'Auschwitz ou les enfants abusés aient tiré grand-chose de positif de leur expérience.