Les viols sont hélas monnaie courante durant les guerres, les Allemands avaient même construit des maisons où les femmes slaves blondes et de type "aryen" devaient être engrossées par des soldats SS pour procurer de la future chair à canon docile pour le Reich.
Les soldats francais (et notamment les troupes d'Afrique du nord) se sont aussi mal conduites et ont laissé des mémoires traumatisées en Allemagne, mais aussi en Italie comme le montrent ces témoignages:
https://www.liberation.fr/societe/2...s-et-elle-a-ete-violee-par-40-soldats_1310075
«Elle avait 17 ans et elle a été violée par 40 soldats»
Par
Leïla MINANO, Envoyée spéciale dans le Latium (Italie) — 15 mai 2015
Disparus de la mémoire de la Libération, les viols de masse commis au printemps 1944 par les troupes françaises restent une plaie ouverte dans le cœur des Italiens du Latium. Sept décennies plus tard, la France ne s’est jamais excusée et les victimes n’ont pas oublié.
«Ils m’ont tout fait… Ils m’ont tout fait.» Le vieux paysan referme la main sur son pantalon en velours côtelé. Le regard est vide, la voix sûre, mais les doigts broient le tissu à s’en tordre les phalanges. Pour le rassurer, Marina, sa petite-fille de 20 ans, lui parle à l’oreille. Mais Pietro, 86 ans, ne faiblit pas :
«Ils m’ont pris comme une femme… Ils m’ont tout fait, comme des bêtes, et puis ils m’ont tiré dessus.» Et de montrer la cicatrice de la balle qui l’a frappé à l’arrière du cou.
«Pourtant mon père m’avait prévenu, il m’avait dit de rester à la maison. Mais j’étais jeune, fou, c’était la guerre et toute la famille était affamée, il fallait bien sortir pour trouver de quoi manger.» Dans le salon de la grande maison en pierre, trois générations de la famille Socco écoutent religieusement cette histoire que «l’ancien» ne leur a jamais racontée.
«Ce jour-là, j’étais avec mon ami Lorenzo, mais lui n’a pas survécu. Dans la soirée, quand ils m’ont retrouvé, j’avais perdu beaucoup de sang, mon père me croyait déjà mort, mais je m’en suis sorti. Il m’a dit "tu es vivant, c’est tout ce que j’ai besoin de savoir", alors je n’ai rien ajouté.» C’était il y a soixante-et-onze ans. Mais dans les mots du grand-père, le souvenir enfoui remonte à la surface avec la précision d’un flash.
«Les civils considérés comme butin de guerre»
Au printemps 1944, Pietro a 15 ans, et vit à Lenola, petit village escarpé qu’il n’a jamais quitté. Les Socco, comme la majorité des habitants de la province de Frosinone, une zone rurale à deux heures de Rome, sont affamés par quatre ans de guerre
«où il a fallu nourrir le soldat allemand». Dans cette partie du Latium, les bombardements frappent durement Lenola et les petites communes situées à quelques kilomètres du front. Dans tout le pays, la confusion est totale : c’est la valse des uniformes depuis que Mussolini est tombé et que les Alliés ont débarqué en Sicile. Le 11 mai 1944, ils renversent enfin la vapeur : au terme de six mois de guerre, de pertes humaines considérables, l’armée de Libération remporte la bataille de Monte Cassino. Grâce à l’intervention décisive du général Juin et des soldats du Corps expéditionnaire français (CEF), la route vers la capitale est ouverte, la Wehrmacht est défaite, la libération de Rome n’est plus qu’une question de semaines.
Ivres de leur victoire, des milliers de soldats du CEF déferlent sur les petits villages du Latium. Mais, à la surprise des civils qui croient accueillir une armée de libérateurs, l’esprit de conquête se libère en fureur… Entre le 15 mai 1944 et le début du mois de juillet, des milliers de viols (1) sont commis par les soldats tricolores.
Femmes, hommes, enfants, vieillards, les civils de 8 à 72 ans sont victimes des marocchinate, des «maroquinades», un mot générique (et particulièrement injuste) pour désigner les «viols de masse» (2) commis par les soldats du CEF (dont 60% étaient originaires d’Afrique du Nord). Le général Juin, lui, deviendra un des plus grands héros militaires de la Seconde Guerre mondiale.