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À Monaco, une cyber-monnaie pourrait faire concurrence à l'euro
L'été dernier, une cyber-monnaie a vu le jour dans la principauté. Elle est soutenue par des entreprises monégasques et des start-up. Et des élus ont déposé une proposition de loi pour encadrer la blockchain servant à sécuriser cette devise.
Les crypto-monnaies peuvent-elles devenir une monnaie alternative en parallèle des monnaies traditionnelles? Si de nombreux experts de la finance en doutent, Warren Buffett en tête, des États étudient la question.
En Europe, l'Estonie envisage déjà de créer un bitcoin indexé sur l'euro. La France a nommé un "Monsieur Bitcoin" pour étudier la question et partage avec l'Allemagne l'idée de réguler cette cyber-économie.
Mais, discrètement, Monaco avance aussi à sa façon sur la question. Fin décembre, des députés ont déposé une proposition de loi sur la blockchain. Et, l'été dernier, un Français a créé le Monoeci (ex-MonacoCoin). Cette cyber-monnaie à l'accent monégasque est soutenue par des acteurs économiques de la Principauté.
Elle a été créée par Sébastien Icard, un développeur de Menton. Au départ son avenir n'était pas assuré. Elle a même failli disparaître aussi vite qu’elle est apparue. "Nous l’avions appelé MonacoCoin, mais peu après son lancement, les autorités monégasques nous sont tombées dessus. La Principauté n'a pas apprécié que j’utilise le nom de Monaco qui est déposé", a-t-il confié à BFMBusiness.com. "Après cette entrée en matière un peu vive, ils ont compris que le but n’était pas d'utiliser ce nom pour faire de la spéculation, mais de créer une véritable monnaie alternative qui pourrait les intéresser".
Le préalable a été de trouver un nouveau nom. MonacoCoin devient Monoeci, nom latin de la principauté.
Aujourd’hui, Monoeci dispose de 1300 serveurs dans le monde entier, notamment en Corée du Sud, d’une puissance de calcul de plus de 50 To. Sa valeur vient de dépasser les huit dollars, soit 20 fois plus que lors de sa création en août dernier.
S'inspirer de la Maison du Bitcoin
Sébastien Icard a mis quelques années pour développer cette valeur en parallèle de son emploi de directeur technique d’un hôtel de Menton. Il s'est formé tout seul en étudiant les lignes de codes des autres crypto-monnaies et en partageant ses travaux sur les réseaux spécialisés.
C’est en recevant un message de Dimitri Jeangérard, un étudiant en business international qui investit depuis quelques temps dans le Bitcoin, que cette aventure prend un tournant décisif. "Je suis de la région donc le nom [MonocoCoin à l'époque, NDLR] m’a attiré, mais pas seulement. Le code était très bien fait au point que j'ai cru qu'il avait été écrit par un expert asiatique qui sont les meilleurs du monde dans ce domaine", raconte Dimitri. "J'ai donc écrit en anglais au développeur pour lui proposer de traduire sa plateforme en français". Surprise, ces passionnés de la blockchain habitent à quelques kilomètres l’un de l’autre.
Ils se rencontrent et créent une association dans le but de faire sortir la crypto-monnaie des clichés liés à la spéculation pour créer une valeur stable, accessible et même utilisable dans la vie de tous les jours pour consommer. Il est même question de créer des distributeurs de billets pour retirer de l’argent liquide depuis un compte en crypto-monnaie.
Ils parlent du projet à des amis monégasques. L’équipe de Monoeci se renforce. Sébastien et Dimitri sont rejoints par Boris Fedoroff, président du club de e-Sport monégasque qui organise des rencontres et récompense les gagnants en Monoeci. Puis par Jean-Albert Mics, organisateur d'évènements à Monaco qui veut créer un salon de la crypto-monnaie et une agence du Monoeci à l'image de la Maison du Bitcoin qui a été créée à Paris. "Philippe Rodriguez, l'un des spécialistes français de la blockchain, a accepté de nous aider à monter ce projet", précise Émile Josselin, directeur de cabinet au secrétariat d'État au Numérique d'Axelle Lemaire, qui vient de rejoindre l'équipe.
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