Selon al-Idrici, vers l’année 1160, dans la régence de Tripoli, les tribus Arabes hilallienne et sulaymite occupaient presque toute la cote : les territoires de Telmîta ou de la Cyrénaïque, de Sort, de Tripoli, de Lebda, étaient en leur pouvoir.
Dans quelques parties du rivage, la race berbère avait entièrement disparu.
Dans l’intérieur, la plaine de Barka était peuplée de villages arabes.
Les solitudes d’Adjedabîa étaient parcourues par un grand nombre d’Arabes et de Berbers(9).
Le désert et l’oasis de Zouîla étaient habités par des Arabes.
Au reste, tout l’intérieur du pays deTripoli, le désert de Barka et les oasis d’Audjila, d’Adjedabia et de Zouîla leur obéissaient.
Dans la régence de Tunis, ils occupaient presque toutes les plaines.
Quelques montagnes et particulièrement le Djebel-Ouslât avaient seuls conservé leur population berbère.
Sur le territoire d’El-Orbès, les deux races vivaient côte à côte, mais dans un état permanent d’hostilité.
Dans la province de Constantine, les hilaliens et solaymites étaient beaucoup plus avancés au nord qu’au sud.
C’est même par la région septentrionale (nord), par le massif méditerranéen
qu’ils avaient pénétré dans cette partie du Maghreb.
Ainsi à Mîla, toute la campagne était au pouvoir des Arabes.
Ils dominaient aussi dans tout, le pays compris entre al-Koll’ (Collo) et Constantine, et étaient en relations de commerce avec les habitants de cette dernière ville.
On voit que les Arabes avaient abordé la province de Constantine par le côté le moins accessible ; mais il est extrêmement probable, qu’ils y avaient été bien accueillis, peut-être même appelés par le reste des Ketâma, dignes de la sympathie des tribus arabes que le khalife du Caire avait lâchées sur le Maghreb.
L’établissement des Arabes dans le sud de la province de Constantine était beaucoup plus récent que dans le nord.
Au moment où al-Idrissi écrivait son ouvrage, il y avait peu de temps qu’ils s’étaient emparés de Ngaous, belle ville située au pied du mont Aourès, et de Bâcher, place forte de la dépendance de Biskra.
Ils dirigeaient sur Bar’aï (Baghaie) des incursions répétées qui avaient déterminé l’abandon du faubourg par ses habitants.
A l’époque qui nous occupe, l’irruption arabe atteignait à l’ouest le défilé du Bibân, mais ne le dépassait pas.
Al-idrissi signale ce passage comme dangereux à cause des fréquentes incursions des Arabes.
Il mentionne aussi sur la route de Bougie à Kala’at-Benou-H’ammâd, et non loin du Bibân, une ville appelée Souk’-el-Khemis, assez forte pour rendre vains les efforts des Arabes qui voudraient s’en emparer, et un château fort appelé Souk’-el-Tneïn, autour duquel rôdent continuellement les Arabes.
Sortie de l’Égypte, en 1048, elle avait atteint, en 1160, le centre de la province de Constantine. »
Fin de citation
al-Bakri, al-Kairouani et al-Idrissi dans Recherches sur l’origine et les migrations des principales tribus de l’Afrique septentrionale et particulièrement de l’Algérie / par E. Carette ; p.408-09 et 410
Al-Idrissi (1100-1165) reviens sur les arabes hilaliens vivant entre Collo et Constantine dans l’actuel wilaya de Skikda
« De Constantine .. Au port d’al-Collo, 2 journées, en traversant une contrée fréquentée par les Arabes.
Voici l’itinéraire qu’on suit en se rendant de Constantine à Bougie: De Constantine on passe à an-Nahr; de là à Fahs Fâra ; de là au village des Banou Khalaf; de là à Hisn Caldis, place forte sur un rocher qui domine les bords de la rivière de Constantine, ensemble 20 milles. Il n’y a , entre Constantine et Hiçn Caldîs , ni montagne , ni ravin. (..) De Kaldis à la montagne de Sahaw y~^, 8 milles. « Au haut de cette montagne, remarquable par sa hauteur, « est une citadelle ; on monte durant 5 milles environ , avant d’en atteindre le sommet qui forme un plateau dont l’étendue est de 3 milles. Les Arabes qui l’habitent sont pacifiques;.
Les Arabes ne passent jamais cette montagne qui est comme une limite de leur territoire. En descendant, on arrive au pied de la montagne à une rivière appelée Wâdi Châl, dont on suit les bords à Souc Yousof, bourg situé sur le flanc d’une montagne es carpée d’où jaillissent diverses sources d’eau douce, 12 milles.
(..) De Djîdjil à al-Coll , située à l’extrémité du pays compris dans la présente section, 70 milles. Al-Coll, autrefois une ville petite, mais florisante, n’est actuellement qu’un port avec quelques habitations et champs cultivés. Du côté de la terre elle est fermée par des montagnes.
D’al-Coll à Constantine , on compte 2 journées, en se dirigeant vers le sud et en traversant un pays occupé par les Arabes (un pays soumis au pouvoir des Arabes).
Fin de citation
Al-Idrīsī (1100-1165) op cit. p.113
La tribu de souche omeyyade qurayshite Oumeia, Umaya, ou Mouiah de la région de Mila et Skikda en Algerie :
« A dix lieues au nord ouest de Constantine on rencontrait la petite ville de Milah qui comptait 15 à habitants elle était administrée par un kaïd Les personnes qui labouraient dans la banlieue et les de Milah payaient l’achour et deux charges de paille par djebdah mise en culture. La ville elle même une contribution annuelle de 1,000 boudjoux Le kaid tenait deux marchés par semaine le mercredi et le samedi il percevait les droits à son profit marchés étaient très fréquentés par les Kabyles. Le kaïd de Milah administrait deux tribus établies à peu distance de la ville :
1 Beni Aroun
2 Mouïah
Les Mouïah sont issus de la tribu arabe des Quraysh qui donna le jour au prophète Mohammed. Cette origine leur assure une grande prépondérance sur leurs voisins. Ils avaient pris une part active à la conquête de l’Espagne par les Arabes »
Fin de citation
Le géographe et Historien arabe andalous al-Bakri (1014- 1094) reviens sur les arabes Qurayshite de Sidi Okba, Biksra en Algerie dans sa Description de l’Afrique septentrionale ( les pré-Hilaliens de Téhouda) et ces affrontement arabes qurayshite malikites contre les berbères miknaça et Houara Ibadite kharijites (11eme siècle) :
« Biskra, ville dont nous avons déjà parlé, et de là il ce dirige vers Téhouda (*) , ville nommée aussi « Madinat as-Sihr » la ville de la magie ».
Ce grand centre de population est entouré de champs cultivées, de dattiers et d’arbres fruitiers. (..)
Les Habitant sont des Arabes, dont quelques-uns appartienne à la tribu de Quraysh.
Lorsque la guerre éclate entre eux et leurs voisins, ils sont couler l’eau de la rivière dans le fossé qui entoure la ville, et, de cette manière, ils ce garantissent contre le manque d’eau et contre les attaques ennemies.(…)
Les Habitants de Téhouda ont pour ennemies les Houara et les ibadite Miknaça (berbères) ils professent la doctrine des habitants de l’irak. »
Fin de citation
al-Bakri (1014- 1094) op.171
Al-Idrissi (1100-1165) reviens sur les arabes hilaliens vivant à Belezma à l’Est de l’Algérie situé dans la wilaya de Batna, :
« A 2 journées de cette dernière ville on trouve Bilizma, petite forteresse avec un faubourg et un marché; on y trouve des puits abondants.
Bilizma est située dans une vaste plaine et bâtie en grandes pierres, comme on en employait aux anciens temps.
Les gens du pays disent que sa construction date du temps du Messie. Vu du dehors, le mur de cette ville paraît très élevé ; mais , comme le sol intérieur est encombré de terre et de pierres jusqu’au niveau des créneaux, dès qu’on est entré dans la place, on n’aperçoit plus aucun mur, ce qui est très remarquable.
Hisn Bichr est un château peuplé dépendant de Biscara ; c’est une 100 place très forte, environnée de champs cultivés, mais elle se trouve actuellement au pouvoir des Arabes. »
Fin de citation
Al-Idrīsī (1100-1165) op cit. p.116
Al-Idrissi (1100-1165) reviens sur les arabes bédouins de Cherchell
« Cherchâl est une ville de peu d’étendue, mais bien peuplée ; on y trouve des eaux courantes et des puits d’eau douce et limpide, beaucoup de fruits et notamment des coings d’une grosseur énorme, comme si c’étaient de petites courges ; ce sont vraiment des merveilles dans leur espèce.
On y cultive aussi des vignes et quelques figuiers ; du reste, la ville est entourée de familles bédouines qui élèvent des bestiaux et recueillent du miel en abondance ; le gros bétail forme leur principale ressource ; ils sèment de l’orge et du blé, et ils en récoltent plus qu’ils ne peuvent en consommer »
Fin de citation
Al-Idrissi (1100-1165), 1er section op.
Le géographe abbasside al-Ya‘qûbî, reviens sur les arabes du Diyar Tabi’a de Medjana entre Baghai et Tebessa Algerie (9eme siècle) au temps des aghlabides:
« De Kairouan à une ville appelée Majjâna, 4 étapes.
Dans cette ville se trouvent des mines d’argent, d’antimoine, de fer, de litharge et de plomb, situées entre des monts et des ravins.
Ses habitants sont un groupe (qawm) qu’on nomme les Sanâjira (arabe).
On dit que leur origine est de Sinjâr, dans le Diyâr Rabî‘a.
Ils servent comme jund pour le pouvoir aghlabide.
Elle est habitée également par des ‘ajam (non arabes) parmi lesquels des Berbères et d’autres .. »
al-Ya‘qûbî (‘-?-995), Kitāb al-buldān (Livre des Pays).: 349
Le géographe et Historien arabe andalous al-Bakri (1014- 1094) dans sa Description de l’Afrique septentrionale reviens sur l’histoire des arabes de Sétif venu avant les Hilaliens et la prospérité de sa population :
» La ville de Setif est à deux journées d’El-Mecila (Msila).(..) ont arrive à Setif, ville grande et importente, dont l’origine remonte aux temps antiques.
La muraille qui l’entourait fut détruite par les ketama, partisans d’Abou Abd’Allah ash-Shi’i , et cela pour la raison que les arabes (Aghlabides et des Banu Assad ibn Khozaima voire al-Yaqubi du Buldan sur les arabes de Sétif) leur avaient enlevé cette ville et les avaient obligés à payer la dime chaque fois qu’ils voulaient y enter. Elle est maintenant sans murs; mais elle n’en est pas moins bien peuplée(1) et très florissante.
Les bazars sont en grand nombre, et toutes les denrées sont en grand nombre, Setif est a dix journées de Kairouan, à dix journées de gazrouna et a une journée de Tanaguelalt situé dans le voisinage de Mila. »
Fin de citation.
Al-Bakri (1014- 1094) op cit. p.178