C'est à l'initiative de Hassan II, en 1997, que 4 femmes font leur entrée au gouvernement en tant que secrétaires d'Etat. Le gouvernement sortant de Abbas El Fassi comptait 8 femmes sur les 33 membres de l'Exécutif. 60 femmes seront au Parlement pour la législature à venir.
Des femmes au Parlement, au gouvernement, au conseil municipal ou maires dans les trente premières années de lindépendance, on a beau chercher, il ny en a jamais eu. Phallocrate le microcosme politique marocain ? Cest le cas de le dire, même si juridiquement, et depuis 1963, lhomme et la femme sont sur un pied dégalité et pour voter et pour se porter candidats. Pour lhistoire, rappelons quaux premières élections législatives de 1963, sur 960 candidats, 16 femmes ont eu le courage daller déposer leur candidature, mais elles furent éconduites sans ménagement. Il a fallu attendre les élections communales de novembre 1976 pour voir 76 femmes candidates sur 42 638, et 8 sur 908 aux élections législatives de juin 1977, mais aucune delles na été élue. La première femme à entrer dans le sanctuaire inexpugnable du domaine politique est Badia Skalli, militante de lUSFP, alors dirigée par Abderrahim Bouabid. Cétait en 1983. Elle a pu décrocher un siège aux élections communales. Il sen est même fallu de peu pour quelle soit la première présidente dun conseil communal dans lhistoire du Maroc (Maârif), mais cétait compter sans la résistance farouche des hommes à cette incursion «dérangeante». Badia Skalli (par ailleurs membre du comité central du parti) va récidiver dix ans plus tard, cette fois-ci à un niveau électoral supérieur, les élections législatives de novembre 1993. Elle et Latifa Bennani Smires (membre du comité exécutif de lIstiqlal) décrochent, tambour battant, deux sièges sur 300 (hommes) à la Chambre des représentants. Et elles seront réélues en 1997.
Pour lhistoire, rappelons quà côté de cette consécration féminine arrachée par la force des urnes, le Roi Hassan II innove en 1997 en nommant quatre femmes secrétaires dEtat au gouvernement dAbdellatif Filali. Une incursion éphémère : les quatre dames ministres seront remerciées quelques mois plus tard avec larrivée à la Primature de Youssoufi, qui, à son tour, nomma deux femmes dans son cabinet (voir encadré). Depuis, il est devenu incongru pour un Premier ministre de ne pas avoir de femmes dans son gouvernement.
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