Bonsoir tt le monde,
Je vous écris ce message suite au décès d’un jeune algérien sans papiers retrouvé mort dans un commissariat de police à Bruxelles.
Autant, le cas du jeune Ibrahima embarqué et tué après un controle de police pour avoir filmer une intervention m’a revolté, autant la mort de ce jeune algerien, ne m’émue pas plus que ça.
Il a été arreté après avoir volé une veste dans un centre commerciale. Et c’est peut être ce fait là qui m’empêche d’avoir de l’empathie envers lui. Je me dit qu’il aurai pas du voler. Si il avait pas fait ça, il serait encore vivant. Les sans papiers algériens ont mauvaise réputation, j’avais déjà raconté une anecdote ici ( je me suis fait avertir suite à çamais bon, j'écrivais sous l'émotion, on a failli me voler et j’ai été témoin de vol donc mes propos même degueulasses étaient justifiés).
J’ai aussi aucune empathie envers les gitans, pire je les déshumanises, quand je les vois dans la rue, je les vois comme des nuisances et non comme des humains. Je me dit « Oh Nika, c’est quand même un peu grave de penser à ça ». Je dis même en rigolant à une amie qd on se balade au centre ville que Hitler a mal fait son travail... aie aie aie, je suis mauvaise. En plus quand je vois qu’ils ont rendu malade une amie qui a tout fait pour aider des familles de gitans, je me dis qu’ils méritent pas mon empathie (cette amie est une sainte, elle voulait aider un groupe de famille avec l’aide du prêtre de son église et c’est devenu un cauchemar pour elle. Ils ont eu aucune considération pour elle, aucun respect, elle les as logé dans une grande maison, elle les as nourri, finalement elle a eu que des menaces en retour).
Il y a plein d’autres cas où je n’ai pas d’empathie.
Mais il y a des cas où j’ai trop d’empathie...
Bref !
Je voulais savoir si vous ressentez la même chose, si il y a des choses qui émues les gens alors que ça vous fait rien. Des cas où vous allez jusqu’a déshumaniser les gens ...
Bonjour...
Il est flippant ton message quand même.
Je me limiterai à une seule remarque pour le moment :
La morale ne repose pas entièrement sur l'empathie.
C'est une chose de ne sentir pas d'empathie, voire de sentir de la répugnance pour certains individus ou groupes.
Cependant, nous n'en avons pas moins des devoirs éthiques envers eux, en particulier s'assurer qu'ils ne sont pas victimes d'injustices.
Qu'on veuille pas devenir leurs amis, c'est un autre thème, qui est personnel pour chacun. Chacun peut choisir ses amis.
Mais il reste qu'ils ont des droits. Des droits qui ne dépendent pas de notre empathie plus ou moins grande.
On parle ici de dignité humaine, qui est pas quelque chose d'arbitraire ou de subjectif, ou de relatif à nos bons sentiments ou nos bonnes dispositions. On parle du fait que les humains sont des personnes, et non des choses.
Et cela inclut même ceux qui sont accusés d'avoir commis des crimes et ceux qui sont reconnus coupables. On ne peut pas traiter n'importe comment des criminels, parce qu'un criminel n'en est pas moins un humain, et ne se définit pas exclusivement par ses actes passés.
Il faut aussi résister à la tentation d'essentialiser des personnes issues de groupes humains. Je veux dire par là que notre devoir est de traiter chaque individu individuellement, même si leur groupe ethnique a mauvaise presse. Parce que c'est sur ce genre de biais que se fonde le racisme.
Il faut se souvenir que ceux qu'on rencontre sont des individus dans toute leur complexité et non des exemplaires sortis de quelque moule.