@ Zigotino
Je ne suis pas d'accord, j'ai vu des drapeaux italiens, espagnols et même portugais, pourtant je n'ai pas vraiment l'impression qu'on y ait fait attention, peut-être tout simplement parce qu'il ne s'agit pas de pays dits musulmans. C'est vrai que ceux du Maghreb reviennent souvent, mais n'est ce pas symptomatique d'un malaise social qui perdure en France ?
Ces jeunes, qu'on dit paumés, qu'on dit victimaires, ne font qu'étaler une joie tout en imposant, rappelant qu'ils existent et qu'ils ont leur place en France.
Je ne perçois pas cet évènement comme de la provocation, où une quelconque volonté d'affirmer qu'ils ne se sentent pas français, mais au contraire, une manière de dire "Eh oh on est là, on existe, on a voté, on est français d'origine et fière de l'être".
C'est peut-être fait avec maladresse, mais je pense sincèrement que le message qu'il faut lire à travers ces drapeaux brandis à la Bastille, c'est que la France est une France plurielle, et qu'elle doit accepter le fait qu'elle ne soit ni gauloise ni chrétienne, mais algérienne, marocaine, chinoise, portugaise, espagnole, sénégalaise, tunisienne etc.
Ce ne sont que des adjectifs, mais il s'agit bien avant d'une France, une même et seule France au différentes couleurs.
Je ne cherche absolument pas à faire dans la victimisation. Au contraire, j'invite ces jeunes qui ne se sentiraient pas chez eux, à avancer au delà des regards, et des échecs, et à croire en eux. Ils n'ont aucune raison de ne pas se sentir chez eux, leurs pères, leurs mères sont venus reconstruire cette France, ils ne sont pas venus par hasard, la France ait partie les chercher à la source. C'est à la France d'assumer son Histoire, d'admettre ouvertement comme l'a dit Hollande, qu'il est important désormais de rassembler les Français et non pas les diviser, les stigmatiser, les pointer du doigt.
Pour le cas algérien, je reste persuader que si l'on avait fait le nécessaire, on en serait pas là. On est en 2012, et on sent à peine que les non-dit se délient, il faut dire qu'on a pris du temps à rétablir une certaine vérité, à rétablir la dignité de tous ces hommes et femmes morts injustement, qu'ils aient été pieds-noirs, harkis ou algériens.
Certes cette guerre, ils n'y ont pas pris part, mais ce n'est pas une raison pour dire qu'elle n'ait pas eu un impact sur l'intégration de cette progéniture, qui je le rappelle, n'a pas choisi d'être là, n'a pas choisi de vivre dans un pays qui a du mal à les concevoir comme les enfants de la nation, le fruit de sa propre Histoire !
Donc oui, je suis d'accord faut être fort et se donner les moyens de combattre, et non pas tomber dans le discours victimaire, mais il faut aussi admettre qu'on en baver ces dernières années avec les stigmatisations de tous genres, les insultes politiquement correctes, les commentaires politico-racistes. Il faut dire STOP et se charger à notre tour de l'éducation de nos enfants de telle sorte qu'ils n'aient pas peur de réussir à l'école, de se projeter dans l'avenir et de cultiver les ambitions car ils sont chez eux et ont tout l'avenir devant eux !
Le savoir est une arme qui leur ait totalement légitime, il faut le faire comprendre à ces gosses ! Personne n'ira les chercher, s'ils ne se donnent pas eux-même les moyens de se battre et de se sentir français. Même s'ils n'en sont pas convaincus car le regard des autres pèse, il faut au moins s'en persuader. La conviction viendra.. le temps.. les expériences..